we were fools to fall (w/felix)
:: play and ally, bond. :: what the moon does :: rps
Page 1 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
tw : déni de grossesse, grossesse non désirée.
Elle est restée trop longtemps au lit. À se noyer dans le déni.
À espérer que les choses changeraient, si elle restait les yeux fermés. Si jamais elle ne les ouvrait. Alors, elle ne verrait pas son ventre qui s’est tout à coup arrondi. Alors, elle oublierait le merdier qu’est – une fois de plus – devenu sa vie. Alors, tout serait plus facile. Ce n’est pas son genre, à Nell, pourtant, de choisir le déni. Ce n’est pas son genre de ne pas affronter les choses – sauf quand il est, peut-être, question de relations amoureuses. Du reste, elle n’a pas fui devant les obstacles. Et dieu sait que sa vie n’a pas toujours été simple. Là, c’est un coup de massue. Elle qui pensait ne pas pouvoir connaître pire, se trompait complètement. Mais elle a cherché, n’est-ce pas, Nell ? Elle a mérité ce coup-là. Peut-être. Elle n’arrive pas à relativiser, en tout cas. À prendre du recul. À s’apaiser. La méditation lui a fait du bien, mais n’a pas suffi. Elle est dans tous ses états. Elle ne sait pas encore ce qu’elle va faire. Dans le fond, ce n’est pas comme si elle avait le choix. Parce que c’est
Nell, elle le sait depuis le début. Pourtant, elle n’a pas réussi à se résoudre à voir les choses en face.
Avant d’aller trouver Felix, elle voulait trouver une solution pour faire passer mieux la pilule.
Mais il n’y en a pas.
Pour une fois dans sa vie, il n’y a pas de solution à ses problèmes.
Et pour une fois dans sa vie, elle doute d’arriver à le surmonter.
Doute d’arriver à être une bonne mère.
Une mère tout court.
Elle a fini par se lever. Aujourd'hui, elle lui dirait. Elle le sait.
Elle ne va pas reculer. Attendre plus ne changera rien, à part laisser moins de temps à Felix d’accuser le coup, à son tour. Elle aurait voulu avoir fini de le faire de son côté, avant de réussir à en parler. Mais elle n’y arrive toujours pas, Nell. C'est encore trop bizarre, de se dire que d’ici quelques mois à peine, elle sera
Elle est devant chez lui, maintenant. S'est vêtue d’une robe ample. La dernière chose qu’elle veut, c’est qu’il puisse deviner la grossesse avant qu’elle ait pu lui expliquer la situation. Qu'il se mette d’emblée en tête qu’elle la lui a caché des mois durant. Parce que ce ne serait pas tout à fait vrai. Elle ne le lui a pas dit tout de suite, quand elle a su, mais parce qu’elle était trop bouleversée, chamboulée. Maintenant, elle commence à encaisser, mine de rien. Ressent les désagréments de la grossesse, d’un coup. La fatigue et les vertiges, l’essoufflement.
Elle est là, alors.
Il faut affronter, à présent.
Elle sonne bientôt à la porte, Nell. Se sent comme une intruse, dans ce quartier-là, devant cette villa-là. Dans le fond, elle ne comprend même pas que ce soit juste arrivé. Qu’il y ait eu ce truc entre Felix et elle. Parce qu’ils ne sont pas du tout les mêmes. Trop opposés. Leurs mondes sont trop différents, et sont pourtant entrés en collision. Tout cela à cause d’Erin. Elle a sonné à la porte, donc. Retient presque sa respiration. Cela fait plusieurs semaines qu’elle n’a pas vu Felix. Elle s’était éloignée naturellement, avant même de savoir qu’elle attendait son enfant. La porte finit par s’ouvrir, finalement. Elle a le cœur battant. « Hey. » fait-elle d’abord, un peu timidement. Pas son genre d’être timide, pourtant. Mais elle a l’impression d’être en tort. L'est sans doute vraiment. « Je sais que ça fait longtemps, mais est-ce que je peux te parler un peu ? » Elle prend peut-être des gants. Parce qu’elle ne sait pas comment il va réagir, en la voyant, là, sur le pas de sa porte. Elle sait aussi, Nell, qu’il a des choses compliquées à gérer, depuis quelques mois, maintenant. Se demande d’ailleurs comment il s’en sort. Et puis, peut-être qu’il n’a pas le temps de lui parler, là, tout de suite. Sauf qu’elle en a besoin, Nell, et que cela devient urgent.
Invité
Invité
L’école. Indéniablement la meilleure invention du monde aux yeux de Felix depuis quelque temps. Quand ils étaient à l’école, il n’avait pas à supporter les enfants. C’était forcément ces moments-là qu'il appréciait le plus, Felix. Il retrouvait le silence de son quotidien. Ce calme qu’il appréciait tant. Il n’était pas doué avec les enfants et il avait l’impression que ces derniers faisaient tout ce qui étaient en leur pouvoir pour lui rendre la vie insupportable. Quand ils étaient à l’école au moins, il pouvait souffler. Il les avait déposés respectivement à l’école et au lycée, avant d’aller courir un peu en bord de plage. Il en avait même profité pour se baigner un peu, avant de rentrer chez lui. Une bonne douche et il avait pu se mettre au travail, gérant quelques dossiers depuis chez lui. Juste parce qu’il avait envie de profiter d’une maison, enfin calme. Il se disait qu’il n’était pas fait pour endosser ce rôle, Felix. Il avait renoncé à être père, le jour où Julia et leur enfant étaient morts. Il avait même fini par les avoir en horreur, les enfants. A quoi bon sacrifier sa vie, son quotidien pour s’occuper d’un enfant ? Tellement habitué à la vie qu’il menait depuis des années maintenant, qu’il avait du mal à comprendre, Felix.
Il était heureux sans enfant. N’avait pas besoin de ça pour se sentir mieux dans sa vie, bien au contraire. Il avait passé les dernières années à profiter au maximum de sa vie et il ne le regrettait absolument pas, le brun. Maintenant, c’était compliqué. Il avait promis à Mark de prendre soin de ses enfants. Il ne pouvait pas faire marche arrière. Alors il fallait bien assumer. Il avait fait une pause dans son boulot le temps d’avaler quelque chose. Puis il s’y était remis sans plus attendre. Ça faisait un moment qu’il avait le nez dans ses dossiers, quand il entendit sonner à la porte. Il laissa échapper un long soupir. Jeta un coup d'œil à son téléphone pour voir si quelqu’un l’avait prévenu d’une quelconque visite, mais rien. Il n’avait rien de prévu le brun. En prime, il détestait qu’on vienne le déranger quand il était en train de travailler. Il avait bien envie de faire le mort, puisque ce n’était pas prévu, on pouvait bien lui foutre la paix. Mais il se résigna, quoi que ce soit, autant résoudre ça au plus. Si ça se trouve, c’était juste des témoins de Jéhovah qui avaient envie de lui raconter la vie de Jésus et à qui, il se contenterait de claquer la porte au nez. Il soupira de nouveau avant d’ouvrir la porte. Nell. Il aurait préféré les récits sur Jésus. Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Elle avait disparu de sa vie et elle se pointait comme une fleur maintenant ? C’était bien la dernière personne qu’il avait envie de voir en cet instant, le brun. « Hey. » Il répondit, sans la moindre motivation. Il ne cherchait même pas à masquer son mécontentement. A quoi bon ? Elle aurait pu le trouver bien plus tôt, si elle avait eu envie de parler un peu. « Honnêtement ? Non, j’ai pas le temps pour parler avec toi. » Il avait du travail, Felix, alors il n’avait pas envie de lui parler. « C’est bien quand ça t’arrange, que tu as envie de parler ? Mais le monde n’est pas à la disposition de tes caprices. » Lui, en tout cas, il n’était pas à sa disposition quand elle en avait envie, pour qu’elle finisse par le zapper par la suite. Elle avait disparu sans un mot, Nell. Ça lui avait fait mal, parce qu’il avait des sentiments pour elle. Elle n’en savait rien, mais même sans savoir ça, ça lui semblait évident à Felix, que ce n’était pas un comportement correct.
Invité
Invité
tw : déni de grossesse, grossesse non désirée.
Elle n’arrête pas de se repasser les mêmes idées en boucle dans sa tête. N'arrête pas d’essayer de comprendre l’incompréhensible. Elle se torture, peut-être. Mais elle a besoin d’une réponse. De quelque chose qui explique tout. C'est peut-être bizarre, parce qu’elle a toujours aimé les choses un peu mystiques, toujours aimé qu’on n’ait pas réponse à tout. Mais là, c’est différent. Ce n’est pas intéressant, ce n’est pas amusant. Pas quand cela la concerne. Pas quand cela implique une grossesse qui lui est tombée d’un coup sur le coin du nez. Non, ce n’est pas drôle. C’est terrifiant. Terrifiant de se dire que son corps a su lui cacher pendant presque cinq mois qu’il portait la vie. Terrifiant que ce soit devenu réel du jour au lendemain. Terrifiant qu’elle s’apprête à devenir mère alors qu’elle n’a jamais rien demandé. Alors qu’elle pensait prendre les mesures qui s’imposaient pour éviter que cela se produise. Toute cette situation, simplement, dépasse l’entendement. Le sien, en tout cas. Cela l’a bouleversée. Cela la dépasse. Cela la fait toujours halluciner. Et Nell, elle n’arrive tout simplement pas à l’intégrer.
Le pire, c’est de garder cela pour elle. Ou presque.
Elle voit un psy, désormais. Mais ses proches, elle ne les en a pas avisés. Ses amis, puisqu’ils sont tout ce qui lui reste. Sa famille ne compte plus. Sa famille, elle l’a délaissée depuis longtemps. Alors qu’est-ce qu’elle va faire, Nell ? Peut-elle s’en sortir seule ? Elle, elle s’est toujours débrouillée. Elle a travaillé dur, cumulé plusieurs emplois, abandonné même ses études pour s’en sortir – puisque ses propres parents lui tournaient le dos. Elle n’a pas toujours mangé à sa fin. Elle a même sauté quelques repas. Mais c’était son problème, à Nell. Et là, d’ici quelques mois qui vont s’écouler trop rapidement, il faudrait qu’elle prenne soin d’un enfant ?
Elle ne sait pas ce qu’elle va faire, à dire vrai.
Mais d’abord, elle doit le dire à Felix.
Mais d’abord, elle doit le dire à Felix.
C'est pour cela qu’elle est là, la blonde. Pour lui parler en personne. Lui dire ce qu’elle a découvert, encore trop récemment. Si seulement il veut bien la voir. Parce qu’il pourrait ne pas vouloir. N'est-ce pas ? Lui tient-il rigueur de ses distances prises en catimini ? Ils n’étaient pas ensemble. Pas pour de vrai. Avaient un temps fait semblant de l’être. Jusqu'à prendre du bon temps, quelques fois. Sans rien se promettre. Sans rien chercher de plus. Elle mentirait si elle prétendait ne rien avoir ressenti, Nell. C'est même pour cela qu’elle s’est éloignée de lui.
Bref. Elle est là, devant la porte de sa villa. Sonne, voit bientôt la porte s’ouvrir. Felix qui lui fait face. Qui ne semble pas heureux de la voir. Cela se lit s’entend sur son visage. S'entend à sa voix. Il ne fait même pas d’efforts. Il a l’air de lui en vouloir. Elle demande alors, si elle peut lui parler. Admet que cela fait longtemps. Enfin, façon de parler. Longtemps, pour quelqu’un qui a pris ses distances et qu’on aimait bien. Mais dans la réalité, il n’y a pas des mois qui se sont écoulés. Pourtant, tout a si vite basculé. Elle ne s’attend pas à cette réponse, en tout cas. Non, il n’a pas le temps de lui parler. Et ne semble pas décidé à en trouver. Encore moins à la faire entrer. « C’est pas un caprice, c’est important. » rétorque-t-elle, calmement. Nell, elle n’est pas du genre à s’emporter, pas si facilement. Et pourtant, elle sent que Felix pourrait vite arriver à bout de sa patience. À moins que ce ne soit cette fichue grossesse, qui la mette sur les nerfs ? « Ecoute, je sais que t’es occupé et que j’ai un peu disparu, et je suis désolée pour ça. Mais j’ai vraiment besoin de te parler. » Et elle ne veut pas lui balancer tout sur le pas de sa porte. Pas envie de donner du spectacle aux passants, ni aux voisins.
Invité
Invité
Nell et Felix, ce n’était pas censé être une histoire sérieuse. C’était juste un arrangement digne de gamins. Ils avaient voulu rendre Erin jalouse. Il ne savait même pas si c’était une réussite, dans le fond. Tout ce qu’il savait, Felix, c’était qu’il avait voulu trouver une façon, même idiote, de se venger de son ex, tout ça, parce qu’elle l’avait largué, quand il avait récupéré la garde des enfants de Max. Ils avaient joué le jeu, Nell et lui, à prétendre être en couple. Et puis, ils s’étaient parfois retrouvés dans le même lit. Ce n’était que pour le fun, rien de sérieux. Ça avait été le cas pendant un moment, c’était vrai. Mais il avait fini par s’attacher à elle. Il avait eu des sentiments pour la blonde, Felix. Elle, de son côté, elle avait commencé par s’éloigner. Lentement mais sûrement, jusqu’à disparaître complètement de son quotidien. Ça lui avait fait mal à Felix, même s’il n’était pas du genre à l’admettre. Ça l’avait blessé, mais il n’était pas allé lui courir après pour autant. Ce n’était pas son style, après tout. Mais, puisqu’elle avait choisi de disparaître, il préférait autant qu’elle reste sur cette lignée, là, Nell, au lieu de simplement se pointer devant sa porte, à l'improviste.
Il fallait qu’elle lui parle. Quoi qu’elle ait à dire, elle aurait pu le faire bien plus tôt. Mais non, il fallait qu’elle se pointe aujourd’hui, alors qu’il était en train de travailler. Il n’avait pas que ça à faire, lui, de s’arrêter dans ce qu’il faisait, tout ça pour lui parler. Elle aurait clairement pu choisir un autre moment. Elle aurait fait comment, s’il avait été au bureau ? Elle n’aurait quand même pas fait le pied de grue devant sa maison, jusqu’à ce qu’il rentre. De toute façon, il aurait eu les gosses à gérer, alors ça aurait été encore plus compliqué de prendre le temps de lui parler, dans ces conditions. Il ne l’acceuillait en tout cas pas à bras ouverts, elle ne le méritait pas. « Aussi important que de me faire savoir que tu voulais plus me voir. » Il haussa les épaules. Ça, elle n’avait pas pris le temps de lui dire, elle s’était contenté de disparaître. Mais elle était désolée apparemment. Ça lui faisait une belle jambe. Il laissa échapper un soupir avant de la laisser entrer. Autant qu’elle dise ce qu’elle avait à dire maintenant, sait-on jamais si elle décidait d’insister, elle ne ferait que lui faire perdre plus de temps. « Magne toi, j’ai clairement pas toute la journée. » Il avait du boulot à terminer. Son boulot, qui était plus important que ses histoires, à ne pas en douter une seule seconde. Alors autant qu’elle accouche, qu’il puisse passer à autre chose. Il préférait largement se plonger dans ses dossiers, plutôt que dans une conversation avec elle. Alors qu’elle parle maintenant. Il ne lui proposait rien à boire, ni à manger, il s’en fichait royalement. N’avait pas le cœur à jouer les bons hôtes, surtout pas avec elle.
Invité
Invité
tw : déni de grossesse, grossesse non désirée.
Les sentiments, elle a du mal à les gérer, quand ils deviennent trop importants. Du mal à les exprimer, notamment. Elle a toujours été ainsi, Nell. D'aussi loin qu’elle s’en souvienne, du moins. C'est peut-être étrange, mais c’est ainsi qu’elle est faite. Alors, face à Felix, comme face à d’autres, elle a quelque peu paniqué, quand les sentiments ont commencé à se développer. Au début, ce n’était pas censé être sérieux, pourtant. Elle, elle ne faisait plus là-dedans. Lui, elle n’en sait trop rien, dans le fond – mais il sortait d’une rupture douloureuse. Cette rupture-là même, qui les avait conduits à passer beaucoup de temps ensemble. Pour une raison stupide, immature – elle peut aisément le reconnaître, aujourd’hui. Mais la rancœur qu’elle portait envers Erin avait révélé une personne qu’elle n’était pas, Nell. Et à dire vrai, elle détestait cela : qu’une personne puisse la changer, en lui faisant tant de mal. En la trahissant comme cela, en lui prenant l’une des choses lui tenant le plus à cœur. Finalement, elle a même fait bien que cela, Erin. Elle l’a conduite, indirectement, à rencontrer Felix. Puis, peu à peu, à tomber sous son charme. Mais ce n’était pas sérieux, pas vrai ? Pourtant, elle s’est bêtement fait avoir, la blonde. Bêtement laissée bercer par la complicité née, la proximité répétée. Et maintenant, sans crier gare, voilà qu’elle se retrouve enceinte.
Sans cela, peut-être qu’elle ne serait jamais revenue voir Felix.
Peut-être qu’elle se serait juste contentée de rester à distance, malgré ce qu’elle ressent pour lui.
Est-ce que c’est un signe ? Non, elle ne le voit pas ainsi, Nell. Ou plutôt : elle le voit comme un signe de leur connerie, comme une punition pour leurs bêtises. Comme si, à se comporter comme des gosses, ils ne récoltaient que ce qu’ils avaient semé. Elle n’a rien vu venir, elle essaie de comprendre encore. Mais tout porte à croire qu’elle va devoir assumer, parce que c’est trop tard. Elle n’a plus le choix, Nell. Mais d’abord, elle doit en parler à Felix. C'est pour cela qu’elle est là, qu’elle a fait le déplacement jusqu’à chez lui.
Lui ne comprend pas, évidemment.
Lui ne comprend pas, pourquoi elle réapparaît soudainement.
Lui ne comprend pas ce qu’elle fait là, alors qu’elle a plus ou moins disparu sans un mot.
Il n’est pas heureux de la voir.
Mais à vrai dire, cela l’étonne. Est-ce simplement son ego qui est froissé ? Ou pourrait-il s’être vraiment affecté de sa disparition ? Lui a-t-elle manqué, tout ce temps ? Elle n’irait pas s’imaginer, cependant, qu’il ait des sentiments. Cela lui semble encore inconcevable. Ce n’était pas sérieux, n’est-ce pas ? Pourtant, elle sent sa rancune tenace. Felix prétend d’abord ne pas avoir le temps de lui parler, s’agace de ses caprices. Elle connaît ses torts, Nell, et ne veut pas les nier. Mais elle doit urgemment lui parler. Alors elle encaisse les coups au cœur que ses mots peuvent lui causer. « C’est pas exactement que je voulais plus te voir, c’est plus compliqué. » Mais l’heure n’est pas aux confessions, surtout pas aux déclarations. Le cœur est pourtant toujours remuant, battant dans sa poitrine atrocement. Incapable de se calmer. Elle appréhende sa réaction, quand elle lui dira la vérité. En attendant, elle insiste, dit qu’elle doit vraiment lui parler. Et Felix finit par céder. La laisse entrer, en lui disant de se dépêcher. Il n’a visiblement pas toute la journée à lui accorder. Elle ne dit rien de plus, d’abord, la blonde, se contentant d’entrer dans la villa – celle-là même qui l’impressionne, à chaque fois. Elle a toujours le cœur battant, et comme l’impression d’avoir du mal à respirer, tant l’angoisse est en train de monter. Rien ne sert de traîner. « Je suis enceinte. » Autant arracher le pansement d’un coup sec. Voilà, c’est dit. Mais il faut aussi dire la suite. « J’ai fait un déni. » Elle le dit plus bas, cela. Avec le regard un peu fuyant. Comment va-t-il réagir, que va-t-il dire, à présent ? C’est bien ce qu’elle appréhende. Parce qu’elle sait qu’il a bien assez d’enfants à gérer, en ce moment. Des enfants qui lui sont tombés dessus un peu du jour au lendemain, il y a quelques mois maintenant.
Invité
Invité
Felix, il n’avait sans doute pas l’apparence d’un type qui laissait beaucoup de place à l’amour dans sa vie. Pourtant, il avait été marié, ça remontait maintenant et l’histoire s’était terminée de façon tragique. Seules les personnes qu’il connaissait à l'époque étaient au courant, parce qu’il n’en parlait pas beaucoup, Felix. Son épouse était morte d’une façon tragique, il avait eu beaucoup de mal à s’en remettre, il n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet et de venir rouvrir les plaies. Cette triste histoire, il l’avait laissée derrière lui, à New-York et c’était très bien comme ça. Mais, ça prouvait bien que contrairement aux apparences, il était capable d’aimer le brun. Et même si ça n’avait pas été prévu au programme, il avait commencé à ressentir des sentiments pour Nell. Quand bien même elle n’avait rien su de ça, ils avaient partagé suffisamment de moments ensemble, pour qu’il mérite un peu mieux que le silence avec lequel elle l’avait laissé. Il était clairement vexé par sa disparition soudaine. Même si ça n’avait été qu’une histoire de vengeance au départ, ça avait compté dans sa vie. Pas dans celle de Nell, vu la facilité qu’elle avait eu à disparaître, sans laisser de traces. A force de trop paraître détaché, il fallait croire qu’autour de lui, on oubliait qu’il était humain et avait des sentiments.
Et maintenant, Nell, elle était là. Il fallait croire qu’elle s’était soudainement souvenue de son existence. Elle avait besoin de lui parler. Comme s’il en avait envie, lui. Elle venait le déranger alors qu’il était en train de travailler, pour lui parler alors que ça faisait un moment qu’elle n’avait pas donné signe de vie. Mais c’était compliqué apparemment. Un mot qui ne voulait rien dire et dont pourtant, tout le monde se servait comme excuse. Si c’était si compliqué de trouver le chemin jusqu’à son appartement, qu’est-ce qu’elle faisait là ? « C’est compliqué hein ? T’as été mêlée contre gré à un conflit de cartels ? Prisonnière d’un psychopathe pendant des semaines, tu viens de t’échapper et tu cherches un avocat ? » En voilà, des situations compliquées qui pourraient justifier sa disparition, mais il doutait que ce soit le cas. Elle avait l’air trop en forme pour sortir d’un cartel ou de la cave d’un psychopathe. Il avait fini par la laisser entrer, autant en finir avec avec cette histoire, comme ça, il allait pouvoir reprendre le cours de sa vie et s’occuper des dossiers qui l’attendaient dans son bureau, à l’étage. Il ne s’attendait clairement pas à ce qu’elle avait à dire. Elle était enceinte. C’était une blague non ? Elle avait fait un déni. Super histoire, et ? Ça faisait des semaines qu’ils ne s’étaient pas vus, ils n’avaient pas été exclusifs et elle l’avait zappé de sa vie relativement vite, alors en quoi est-ce qu’il était concerné par cette histoire. Il en faisait un aussi, de déni, Felix, d’un autre genre. « C’est cool, félicitations. Qui est le père ? » Mathématiquement, ça semblait impossible que ce soit lui. D’autant plus qu’un déni, il ne savait même pas ce que c’était. Bien peu intéressé par ce qui pouvait toucher aux grossesses et aux enfants, parce qu’il ne voulait pas de ça chez lui. Il avait renoncé à tout ça quand il avait perdu sa femme et l’enfant qu’elle attendait. Plus jamais il ne voulait connaître tout ça. Les trois gamins dont il s’occupait suite au décès de son meilleur ami et de sa femme, c’était déjà trop pour lui. Qu’on ne vienne pas lui en coller un quatrième dans les pattes, il ne le supporterait pas. N’avait certainement pas envie de rouvrir les plaies du passé. Pas de bébé, jamais.
Invité
Invité
tw : déni de grossesse, grossesse non désirée.
Dès le début, c’était n’importe quoi.
Jamais elle n’aurait dû lui tomber dans les bras.
Jamais même elle n’aurait dû accepter cette vengeance stupide envers Erin.
Jamais elle n’aurait dû le voir, le revoir, encore et encore, trop de fois.
Mais ils ont fait n’importe quoi.
Et maintenant, il faut en assumer les conséquences. Ils pensaient naïvement que tout cela serait sans incidence. Et pourtant. Erin, elle s’en est fichée, probablement. Ou, si elle s’en est souciée, elle n’a trop rien montré. Et eux, Felix et Nell ? Ils auraient pu arrêter là leur petit jeu immature, digne des cours d’école. Mais ils se sont tombés dans les draps. Ce n’était pas grand-chose. Des aventures comme elle en connaît des tonnes, Nell. Peut-être que pour lui aussi – dans le fond, elle ne le connaissait pas assez pour pouvoir prétendre savoir s’il enchaînait les relations d’un soir. Car c’est cela, la vérité : ils ne se connaissaient pas tant que cela. Leur unique point commun, c’était Erin. Et peut-être que ce point commun-là a suffi : à nouer quelque chose, entre eux. À se sentir
Dans un monde idéal, quand elle était partie, elle l’aurait déjà su.
Mais dans ce monde-là, il faut croire que Nell a fait un déni. C'est le terme qu’on a employé, quand on lui a expliqué. Déni de grossesse. Le genre de choses qu’elle pensait ne voir arriver qu’aux autres. Ou dans les bouquins, les films. Et encore – elle s’estime chanceuse, dans sa malchance. Elle sait que parfois, la grossesse se révèle au dernier moment. Rien que l’idée la fait frissonner. Elle, au moins, a encore quatre mois pour se préparer. Ce n’est pas beaucoup, pas assez, mais déjà mieux que rien – à ses yeux, du moins.
Maintenant, il faut encore le dire à Felix.
C'est pour cela qu’elle est là. Mais lui n’est pas enchanté de la voir. Plus agacé par sa disparition soudaine, de toute évidence. De quoi l’intriguer, la blonde. Elle ne pensait pas qu’il aurait tant espéré un au revoir. Même si elle sait qu’elle a merdé, mal géré, manqué probablement de respect. Elle a fui comme une lâche. Mais maintenant, elle est là. Et Felix n’entend pas la laisser revenir lui parler, comme si de rien n’était. Elle ne peut l’en blâmer. Mais son ironie fait mal, atrocement. « Non, évidemment. Je sais, j’ai pas d’excuses, okay ? J’pensais juste pas... » Qu’il compterait. Prendrait de la place. Dans son cœur. Puis dans son ventre. Dans sa vie, d’ici quelques mois maintenant. Il n’a pas idée à quel point.
Elle est tout de même soulagée, Nell, de ne pas devoir insister pour entrer. Elle n’aurait pas voulu lui balancer l’annonce de sa grossesse sur le pas de la porte, à la vue de tout le monde. C'est déjà suffisamment compliqué comme cela. Alors elle entre, Nell. Nerveuse, complètement stressée. Sans possibilité de faire des exercices de respiration, évidemment, pour se calmer. Alors sans plus attendre, elle se lance, balance. La vérité. La grossesse. Le déni. Et attend, paniquée, la réaction. Des félicitations. Elle ne pige pas. Elle reste là, à le regarder, hébétée. Jusqu'à reprendre la parole. « J’arrive pas à savoir si tu le fais exprès ou si t’es juste à côté de tes pompes. » répond-elle, calmement. Elle n’est pas du genre à s’énerver facilement, Nell. Mais elle sent que cette conversation va faire mal, vu le déni dans lequel Felix semble plongé. « C’est toi, qu’est-ce que j’foutrais là sinon ? » Le désespoir s’entend dans sa voix. Elle n’a pas su le réprimer, le regrette. Elle ne peut pas lui en vouloir, de ne pas comprendre. Elle-même ne comprend pas vraiment, pas encore. « Ça fait cinq mois. J'ai fait un déni de grossesse, je viens juste de l’apprendre. » murmure-t-elle. Ce disant, elle pose sa main contre son ventre, pour que sa forme se dessine sur sa silhouette, à travers sa robe ample. Parce qu’il n’y a peut-être pas meilleure façon de lui faire comprendre.
Invité
Invité
Pas de nouvelles de Nell, évidemment, ça l’avait blessé, le brun. Il n’était pas insensible et l’impression d’être complètement zappé du jour au lendemain n’était pas franchement agréable. Mais il n’était pas non plus du genre à s'apitoyer sur son sort Felix. Ne passait pas ses nuits à pleurer et n’avait pas jugé bon de laisser un message larmoyant sur la messagerie de la blonde. Elle ne voulait plus le voir, très bien. Dommage qu’elle n’ait pas eu le courage de le lui dire en face, mais il n’allait pas lui courir après. Mais il ne pouvait pas non plus prétendre s’en moquer complètement, maintenant qu’elle était en face de lui. Il trouvait ça culotté de disparaître du jour au lendemain pour finalement revenir comme une fleur, comme si de rien n’était. Il était peut-être un peu rancunier sur les bords, Felix, mais cette visite surprise passait très mal et il n’était pas encore au bout de ses peines le brun. Il ne savait même pas ce qui lui avait pris de la laisser entrer chez lui. Il aurait dû se contenter de lui dire de partir et que si elle continuait de traîner sur sa propriété, il porterait plainte. Même pour un détail comme celui-là, il pourrait aisément se trouver un excellent avocat ; il n’avait qu’à se représenter lui-même, après tout.
Mais il fallait croire qu’il n’était pas d’humeur à invoquer la loi pour la faire dégager de chez lui. Si elle avait vraiment quelque chose à lui dire, qu’elle le fasse, au moins, il pourrait passer à autre chose, comme ça. « Tu pensais juste pas quoi ? Que les gens en face de toi sont humains aussi et ressentent des choses ? » Même au-delà des sentiments amoureux, c’était si fou que ça, qu’une personne qu’on fréquente régulièrement puisse compter ? Qu’il puisse au moins la considérer comme une amie, ou au moins une connaissance dont il pourrait vouloir des nouvelles ? Au moins, ça prouvait que rien de ce qu’il avait pu ressentir pour Nell n’avait été réciproque. Réponse à une question qu’il s’était posée à un moment, avant qu’elle ne prenne le large. Maintenant elle lui disait qu’elle était enceinte. Evidemment, qu’il ne pouvait pas croire que c’était lui le père. Parce que ça semblait un peu étrange vu leur histoire, mais en plus, il était tellement dans le rejet de la paternité que c’était tout simplement impensable pour lui. Elle avait fini par dire que c’était lui le père. Non, impossible. « Non, non, non, non non. » Il aurait pu en faire une série de plus de non, tellement de son point de vue, ce n’était juste pas possible. « Cinq mois ? Tu te fous de ma gueule ? » Toujours son manque de connaissance sur les dénis de grossesse. Cinq mois et elle ne l’apprenait que maintenant, impossible. « Ou alors tu as disparu juste pour pouvoir me coincer ? M’faire comprendre qu’y a plus le choix maintenant ? » Cinq mois ça faisait beaucoup. Il en était réduit à compter les semaines dans sa tête, sachant que cinq mois, c’était pas hyper précis, elle n’était peut-être pas tout au début du mois, ça fait forcément plus de vingt semaine dans tous les cas, tendu, selon les lois sur l’avortement dans le Maine. « Je peux pas … » Il ne voulait pas d’enfant. Il devait déjà s’occuper des enfants de son meilleur ami, ce qui était déjà un sacrifice en soi, mais non, pas de bébé qui soit de lui. Calvaire d’un type qui avait été sur le point d’être père dans le passé et qui avait perdu sa femme et le bébé et qui depuis ne voulait pas se relancer là-dedans. Traumatisme inavoué qui venait le frapper en pleine face. Il se dirigea rapidement vers le bar pour sortir la bouteille de whisky et s’en servir un large verre, pas de meilleur remède contre l’angoisse qui commence à grimper que le whisky, après tout.
Invité
Invité
tw : déni de grossesse, grossesse non désirée.
Ce n’était pas sérieux. Pourtant, c’est fou comme cela l’est devenu, tout d’un coup.
C'est fou comme une simple aventure, quoique répétée, va ainsi influer sur la suite et même le reste de son existence. C'est fou l’impact qu’il va avoir, et que quelque part, il a déjà, Felix. Sans même le savoir, sans même le soupçonner. Lui, il ne comprend pas pourquoi elle est là, pourquoi elle ressurgit tout à coup, après avoir plus ou moins disparu. Il a l’air de lui en vouloir, pour cela, Felix. Même si ce n’était pas sérieux. Il faut croire que cela a compté, tellement plus qu’ils ne l’imaginaient. Cela dépasse peut-être même la grossesse qui en résulte, au fond. Nell en prend doucement conscience, à mesure qu’elle comprend combien Felix a pu être touché de sa disparition. C'est peut-être juste une question de respect ; pourtant, elle a l’impression que c’est plus que cela. Mais elle n’ose pas l’imaginer vraiment. Elle se fait peut-être des films. Ils s’appréciaient, oui ; ils s’amusaient, oui. Et alors ? Cela ne veut pas forcément dire quelque chose. Elle peut être la reine du déni à ce niveau, Nell. C'est bien pour cela qu’elle n’est pas revenue, pas retombée dans les bras de Felix.
C'est peut-être bien pour cela qu’elle ne s’est pas doutée qu’elle était enceinte.
Maintenant, cela devient sérieux. Elle ne peut plus fermer les yeux.
Elle doit assumer. Se comporter en l’adulte qu’elle est. Bientôt, ce sera pire : il y aura même un bébé, dont elle devra s’occuper. Elle. L’instabilité, l’indépendance, par excellence. L'immaturité, aussi, parfois – en amour, en tout cas. Mais elle n’a plus trop le choix. Elle doit encore se faire à un bouleversement pareil. Pour commencer, surtout, elle doit le dire, au principal concerné. Celui-là même qui semble plutôt avoir envie de lui claquer la porte au nez. Elle est surprise de ses mots, même si elle comprend bien qu’il a raison. Elle sent son cœur se serre, aussi, Nell. S’il savait le reste. « Je suis vraiment désolée. » souffle-t-elle, en faisant de son mieux pour ne pas fuir son regard. Elle le pense, Nell, elle est sincère. Même si elle n’aime pas parler de ce qu’elle ressent. « Je pensais que c’était pas sérieux et qu’on se devait rien. » C’est la vérité, non ? Ils ne s’étaient pas promis. Cela ne veut pas dire qu’elle lui fait des reproches. C'est juste une explication - même si ce n’est pas assez, pas suffisant, ni ne justifie sa disparition.
Il finit par la laisser entrer, malgré tout. Par accepter de l’écouter. De mauvaise grâce, peut-être. Mais il le fait, quand même. Alors elle lui balance sa nouvelle, Nell. Mais elle n’a pas l’impression qu’il comprend. Ou qu’il veut comprendre. Elle ne sait pas vraiment. Mais sa réaction la déstabilise, la prend de court. Elle est honnête quand elle avoue ne pas savoir s’il est à côté de ses pompes ou non. Alors il faut qu’elle répète. Qu'elle dise bien que c’est lui, le père. Qu'elle répète encore le terme de déni, sans que cela ne semble aider la situation. Il ne comprend pas. C'est peut-être aussi simple que cela. Ce n’est peut-être pas de sa faute, à Felix. Mais sa réaction fait quand même mal. Elle ne pensait pas que cela lui ferait mal à ce point, Nell. Cinq non qui s’enchaînent, comme un refus catégorique de cette paternité future qu’il se prend tout à coup dans la figure. Puis il y a la suite. Les accusations. Elle sait qu’il n’est pas vraiment comme cela, Felix. Pas si con. Enfin, elle croit. Elle ne peut pas prétendre le connaître parfaitement. Il est moins con que son ex, en tout cas. Et ils s’entendaient bien, avec Nell, tout de même. Pourtant, ils sont vraiment le jour et la nuit. N'ont pas du tout la même vie. Toujours est-il qu’elle sent une boule se former dans sa gorge et ses yeux devenir humides. Tout à coup, elle perd de sa superbe. Envolé, son sacré caractère. « Je te l’ai déjà dit : j’ai fait un putain de déni. » rétorque-t-elle en haussant la voix. Mais elle n’aime pas cela, cela ne lui ressemble pas. « Tu sais ce que c’est, un déni de grossesse, Felix ? C’est quand on est enceinte mais qu’on le sait pas, c’est un truc inconscient que fait le corps pour nier le fait qu’on est enceinte, le refuser. Ça veut dire que le ventre s’arrondit pas parce que le fœtus se développe derrière les côtes ou au niveau de la colonne vertébrale. Y'a aucun signe physique de la grossesse, tant qu’on l’ignore. » Elle ne sait même pas l’expliquer vraiment, Nell. Cela la dépasse, elle-même. Il y a tant à en dire, et en même temps, pas assez. « J’ai fait ce qu’on appelle un déni de grossesse partiel, ça veut dire que je l’ai apprise suffisamment tôt. Mais y’a des femmes qui le découvrent à l’accouchement. Et ça, c’est encore pire. » Encore moins de temps pour s’y faire, moins de temps pour comprendre. Encore plus soudain, brutal. « Alors non, je t’ai pas coincé. Dans l’histoire, c’est moi qui me fais coincer, plus qu’autre chose. » Elle en lâche un rire amer, teinté de tristesse. Oui, cela la dépasse. Cela l’ébranle, cela la bouleverse. C’est pour cela qu’elle a entamé une thérapie, qu’elle est désormais suivie. « Tu peux pas quoi ? Assumer ? Prendre tes responsabilités ? Tu veux pas gérer ça, tu veux pas avoir un gosse ? Bienvenue au club. » Il n’est pas seul. Elle ne l’a pas coincé. Elle n’a jamais rien eu derrière la tête. Cela lui est tombé dessus, juste sans prévenir.
Invité
Invité
Il savait bien qu’ils ne s’étaient rien promis, Nell et lui. Ce n’était qu’un arrangement pour rendre son ex jalouse, mais ils avaient fini par se rapprocher et le fait était que de son côté, il s’était attaché à elle. Il ne l’avait pas dit, parce qu’il n’en avait pas vraiment eu l’occasion. Nell avait fini par simplement disparaître de sa vie. C’était blessant. Il n’était pas du genre à s'apitoyer sur son sort, Felix, mais il devait bien admettre que se faire zapper comme ça, c’était assez blessant. C’était pire maintenant qu’elle se pointait chez lui, comme une fleur parce qu’il fallait qu’elle lui parle. Il avait l’impression d’être pris pour un con et qu’elle voulait bien lui parler quand ça l’arrangeait. Ça l’agacé le brun. Il aurait bien aimé pouvoir se contenter de lui fermer la porte au nez, mais il fallait bien qu’il y en ait un des deux qui montre un peu plus respectueux que l’autre. Il l’avait laissée entrer, sans beaucoup de joie ou de motivation. Au moins, une fois qu’elle lui aura dit ce qu’elle avait à lui dire, elle devrait lui foutre la paix et le laisser retourner vaquer à ses occupations. Il était un homme très occupé, après tout.
Il avait quand même pris le temps de souligner que son comportement n’était pas très juste. Le snober pour revenir ensuite vers lui, c’était moyen. Elle était désolée. Ça lui faisait une belle jambe. Il en leva les yeux au ciel, le brun. « Et moi je pensais qu’on était au moins amis, mais faut croire que je me suis trompé. » Il haussa les épaules. Même sans parler de sentiments et d’amour, puisqu’ils avaient quand même passé beaucoup de temps ensemble, il y avait un lien qui s’était créé entre eux. Mais il fallait croire qu’il lui avait donné plus d’importance que la blonde ne l’avait fait. Tant pis, il s’en remettra. Et puis, elle avait fini par lui dire ce qu’elle avait à dire. Elle était enceinte, il était le père. Une nouvelle qui avait du mal à passer. Il ne pouvait pas être le père de cet enfant. Il en avait déjà trois à gérer, ce qui était déjà trop à ses yeux et puis, il y avait vraiment le traumatisme de ce qu’il avait vécu par le passé qui était en train de remonter à la surface. Il ne voulait pas avoir d’enfant, il ne voulait pas être confronté à ce genre d’événement. « Non, je ne sais pas ce que c’est, un déni de grossesse, Nell. » Il répliqua sur le même ton qu’elle. Qu’est-ce qu’elle voulait qu’il sache de ce genre de choses ? Il n’était pas concerné, n’avait jamais connu personne ayant fait un déni et avait clairement un blocage quand il s’agissait de grossesse. Tout ce qu’il trouva à faire alors se fut grimacer en imaginant ce qu’elle était en train de raconter. « Tu peux pas comprendre. » Parce qu’elle ne savait pas ce qu’il avait vécu, parce qu’elle n’avait aucune idée de pourquoi il refusait de devenir père. Passé dont il parlait peu, sur lequel il n’avait pas envie de s’étendre. Il sortit un verre pour accompagner sa bouteille, qu’il remplit bien assez vite avant de l’avaler, cul sec. Pas suffisant pour vraiment se redonner des forces. « Qu’est-ce que tu veux ? De l’argent ? Une pension alimentaire ? Un compte épargne pour ses études ? J’peux aider avec ça. » C’était mieux que rien, non ? Mais pour le reste, ce serait sans lui. Il ne pouvait pas faire plus que ça. Les souvenirs qui remontaient étaient beaucoup trop douloureux et il faudrait plus que le deuxième verre qu’il était en train de se servir pour les faire taire. « Tu peux toujours le faire adopter. » Si elle n’en voulait pas, elle avait d’autres options, peut-être que ça rendrait heureux un couple ne pouvant pas avoir d’enfants. C’était sans doute égoïste et injuste, mais lui, il ne pouvait pas s’occuper d’un enfant. Il ne ferait que penser à celui qu’il avait perdu et ce serait injuste pour cet enfant.
Contenu sponsorisé
:: play and ally, bond. :: what the moon does :: rps
Page 1 sur 2 • 1, 2