-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

Ah, tiens...c'est toi [Aaron]
Invité
Invité
avatar
alcool, dépression

Sa journée s’est finie depuis une heure que Julia traine déjà sur le port. Elle essaie de lutter à ce qu’elle veut le plus. Elle se refuse de dire qu’elle est accroc, mais il faut avouer que quand elle y pense, ses mains tremblent. Elle n’est pas en manque, elle en veut juste.

Parfois, elle fait ça seule, chez elle, avec un léger fond sonore et des photos, d’elle avec ses frères, sa mère ou même les quelques photos qu’elle a de Ray. Il est mort par sa faute et jamais elle ne se le pardonnera. Si elle ne l’avait pas fait venir, il n’aurait rien eu. Il tenait à elle et elle aussi, pour une fois qu’elle autorisait quelqu’un dans sa vie... Maintenant c’est plus difficile. Enfin, sauf si on oublie son voisin, c’est si facile avec lui que ça en est déconcertant. Il sait, mais elle aussi, elle sait. C’est son boulot de savoir et il cache quelque chose au fond de son cœur, comme elle. Ça les rapproche même s’ils ne se le disent pas encore. Mais ça viendra, ça vient toujours.

Elle hume le parfum de la mer et un profond soupire passe ses lèvres. Elle n’est plus aussi forte. Elle n’en parle pas à son père, il a dû mal sans sa femme. Ni à sa belle-sœur. Ni à Taliyah, elle comprendrait, Julia en ai certaine, mais ça à toujours été difficile pour Julia de mettre des mots sur ses maux. C’est Julia qui écoute, mais qui parle rarement et ça la bouffe. Vraiment.

Elle retient ses larmes, comme toujours. Déjà qu’elle n’était pas fort expansive, c’est encore pire maintenant. Monosyllabe. Sauf... quand elle s’apprête à faire ce qu’elle sait qu’elle n’arrive pas à combattre... boire.

Alors elle va au bar près du port, comme ça, elle rentrera, espérons pas trop ivre, avec l’odeur de la mer. Elle a toujours aimé ça à Bar Harbor. Les souvenirs sont toujours là. Bordel ça fait mal, vite un désinfectant... L’alcool ça désinfecte, non ?

Elle entre et va directement dans un coin sombre du bar. Un endroit où ses patients passeraient devant elle sans la voir. Une psy qui picole, bonjour la réputation ! Seulement, ce soir, elle ne veut pas voir les visages de ceux qu’elle a perdu sur ces photos brillantes, mais de toute façon, les souvenirs sont là, bien ancré dans sa tête, dans son cœur.

Comme elle aimerait voir Aaron. Lui dire... Lui dire quoi ? C’est lui qui s’est braqué alors qu’elle essayait de faire son travail, de soutenir la famille, qu’elle essayait de garder la tête hors de l’eau en maintenant une vue d’ensemble sur son travail. Elle rationnalise, son travail aide à ça. En fait, c’est elle qui devrait consulter.

Il lui manque tellement.

Il doit la haïr, oui, c’est certain. Elle aurait dû faire preuve de cœur et pas de réflexion. Et puis, non, elle ne veut pas le voir, pas maintenant, pas comme ça, pas dans cet état. Elle soupire de nouveau quand on lui apporte sa première pinte. La première, pas la dernière.
Les larmes lui montent aux yeux. Aaron... qu’est-ce qu’il dirait en la voyant comme ça ? Qu’elle était devenue un déchet qui se targue d’être psychologue mais qui se réfugie dans l’alcool au premier coup dans le cœur.

Les coups dans le cœur sont tellement récurrents qu’elle n’a de paix que quand elle dort, assommée par l’alcool.

Ses lendemains ? Du café et prendre sur moi. Elle ne commence jamais avant 10h, alors elle a le temps de comaté tranquillement avant de débuter sa journée à aider les gens.
Elle sait, qu’en théorie, elle n’est pas seule. En pratique, c’est seule qu’elle boit son verre, qu’elle finit en quelques gorgées.

Déjà, elle en commande une seconde.
Invité
Invité
avatar

Julia & Aaron
Ah, tiens... c'est toi


La journée a été assez longue au cabinet. Les clients commencent à se faire de plus en plus nombreux, ce qui est à la fois très rassurant vis-à-vis du fait que nous ayons fait le bon choix en décidant d’ouvrir le cabinet, mais aussi éreintant. Le cabinet porte mon nom, pas celui de mes collègues. Peu importe ce qu’il se passe dans ce dernier, la responsabilité est mienne d’une manière ou d’une autre, à minima aux yeux des clients. Alors évidemment, je me mets la pression. Mon côté perfectionniste ne cherche même pas à se faire discret et, là où je ne ramenais pas toujours du boulot chez moi quand je bossais encore dans l’ancien cabinet, c’est l’inverse qui est plutôt rare à présent. M’enfin, considérant que la maison est bien vide depuis le départ de Danielle -ou depuis notre rupture, disons les choses telles qu’elles sont-, ça me fait pas de mal de pouvoir bosser, même chez moi. Au final, ce n’est pas difficile de remarquer que je reprends le même rythme de vie qu’après ce fichu incendie, où mon travail est devenu mon seul exutoire, me donnant un mode de vie que n’importe qui considèrerait comme un mode de vie des plus malsains, surtout un psy.

Un psy.. Dès que je pense à cette profession, le visage de ma soeur me revient, me faisant automatiquement monter une vague de nausée, de culpabilité et de tristesse. Bordel que je m’en veux, mais bordel que je m’en veux. Je ne saurais même pas vraiment dire ce qui me retient de la contacter, de vraiment la contacter. La peur, probablement. La peur qu’elle m’en veuille pour les propos que j’ai tenus, propos que je ne pensais pas, ou en tout cas pas vraiment. La peine que nous avions tous ressentie à ce moment-là, une peine que personne ne devrait jamais avoir à connaître.. Disons qu’on l’avait tous géré comme on avait pu, mais que je n’avais pas été capable le fait que ma soeur puisse la gérer différemment, et autant dire que je le regrettais toujours, et un peu plus chaque jour. Combien de fois j’avais pris mon téléphone et composé son numéro, gardant mon doigt au dessus de ce fichu téléphone vert sans jamais appuyer dessus ? Bien trop souvent, à tel point que j’avais perdu le compte. On pourrait croire qu’avec le temps, la gestion de la douleur devrait devenir plus simple, mais ce n’est pas le cas, c’est tout sauf le cas. Je ne compte pas non plus le nombre de fois où je pleure en repensant à cette foutue soirée, et où je finis par vomir quand je me rappelle des propos que j’ai tenus envers ma soeur. Elle doit me haïr, elle aurait toutes les raisons de le faire, comment est-ce que ça pourrait ne pas être le cas, d’ailleurs ? Moi qui ait toujours fait en sorte d’être là pour elle, d’être une sorte de grand frère protecteur, j’ai fait tout le contraire après ce foutu incendie. Je n’ai pas été le frère que j’aurais dû être et, même sans ça, j’ai été à vomir d’un point de vue humanitaire.

La seule différence par rapport à il y a deux ans, c’est que mes amis osent essayer de me ramener à la raison. Là où ils n’avaient pas osé après l’incendie, probablement de peur de dépasser les bornes, ils n’hésitent plus. Ils me forcent la main pour sortir, essaient de trouver des magouilles pour que je laisse mon travail au travail, et je dois dire que parfois, juste parfois, ils s’en sortent pas si mal. Globalement, ça tombe les jours où je suis assez épuisé pour ne même pas chercher à lutter, acceptant une sortie qui sera génératrice d’un changement d’humeur, sans même savoir si je le mérite réellement.  Mais j’accepte et, l’espace de ne serait-ce qu’une soirée, ou ne serait-ce que l’espace d’une après-midi, j’accepte les efforts de mes amis, qui sont également, pour certains, mes collègues. C’est le cas ce soir, par exemple. La journée a été lourde et, même si ramener les dossiers chez moi ne ferait pas de mal au cabinet, ça pourrait m’en faire à moi. Alors j’ai accepté de sortir boire quelques verres, ne cherchant même pas à essayer de glisser des dossiers dans mon sac, sachant pertinemment qu’ils s’en rendraient compte. On est partis vers un bar qui n’est pas très loin de chez moi, me permettant d’y déposer mon sac de boulot pour ne garder que mon portefeuille. On rentre dans ce dernier et je prends à peine le temps de regarder autour de moi alors qu’on s’installe à une table. Je ne reste pas longtemps assis, me levant rapidement en tournant la tête vers eux. « Allez les gars, c’est ma tournée. » Je me dirige vers le bar, commençant à regarder autour de moi à ce moment-là. Et autant dire que ce que je vois, ça me prend de court, assez pour que j’ai l’impression que ma tête tourne et que je pourrais tomber dans les pommes, ici et maintenant. Je me frotte les yeux avant de les plisser, comme pour m’assurer que j’y vois bien, et apparemment c’est le cas. Elle est là. Julia est là. Qu’est-ce qu’elle fout là ? J’en sais rien. Mais elle est là. Je sens mon coeur remonter dans ma gorge, les sanglots voulant l’accompagner sans que je ne cherche à lutter ou à les laisser faire, bien trop sous le choc. Je ne pense même plus à mes collègues, gardant les yeux rivés sur la jeune femme, comme si j’étais convaincu que ne serait-ce que cligner des yeux pourrait la faire disparaître. Je ne contrôle plus mon corps quand mes pas me ramènent vers elle, et ce n’est qu’une fois au niveau de la table que je réalise que je dois parler. Je ne fais même pas attention au verre présent devant elle, autant dire les choses telles qu’elles sont : je ne vois qu’elle. « Ju... » Son simple prénom se perd dans ma gorge, comme s’il m’était étranger, et à vrai dire c’était plus ou moins le cas, c’est pas comme si je l’avais appelée comme ça si souvent. « Petite soeur? » Le simple fait de prononcer ces deux mots me donne envie de fondre en larmes. Je lui donne les armes, d’une certaine manière, lui donnant l’opportunité de me mettre à terre si elle le souhaite, d’assener le coup final qui attend au dessus de moi depuis maintenant plus de deux ans.

@julia strand  cuteee  

AVENGEDINCHAINS
Invité
Invité
avatar
C’est quand on pense que plus rien ne peut aller plus mal, que tout va plus mal encore. C’est en secret, ou presque, qu’elle boit. Ses amies, parce que oui, Julia a tout de même réussi à se faire des amies, Cléo Hughes, sa meilleure amie d’enfance qui l’a toujours conduit à comprendre le monde, les autres, et Taliyah savent. Oui, elles savent et malgré leur soutien, rien n’y fait. La douleur est énorme, un trou béant duquel s’échappe la noirceur de ce monde, de son monde.

Elle en pleure toujours, qu’elle boit ou non. Elle a toujours cette peluche offerte par Aaron quand elle était plus jeune qu’elle garde jalousement contre elle la nuit. Elle le pleure alors qu’il est vivant. Elle pleure sa propre bêtise et la bêtise de son frère. Elle pleure les fois où, ivre, elle avait composé son numéro, mais sans jamais vraiment le faire. Parfois, oui, elle russisait, mais toujours en numéro masqué, il ne pouvait pas savoir que c’était elle avec du recul, il a du prendre ça pour du harcèlement d’un de ses clients où adversaires. La liste est longue avant de penser à cette sœur qu’il a renié. Car c’est ça pour elle, il l’a renié. Elle n’est plus rien et le peu de nouvelles qu’elle a lui fait mal au cœur. Il réussi sa vie, comme après avoir perdu le bébé, comme après avoir perdu sa famille, il a tellement souffert, mais il s’en sort. Ils sont taillés dans le même bois, ils y arrivent. Mais elle le connait, elle sait que son cœur saigne et elle espère, peut-être est-ce mesquin, qu’il saigne pour elle parfois.

Elle est sortie de son cursus avec toujours de très bons résultats, malgré l’incendie... ou grâce ? Avec cette histoire, elle s’est plongée dans les études, dans les stages, après Aaron, elle s’est murée dans le mutisme un temps. Mais toujours, au travail, elle faisait diversion.

C’est un jeu facile quand on le pratique depuis autant de temps qu’elle. Jeune, elle ne comprenait pas les autres, en grandissant, elle a apprit à se cacher pour qu’on ne puisse lire en elle. Elle a toujours joué avec ses émotions qu’elle ne comprenait pas ou qu’elle voulait cacher.

La couleur ambré de la bière la fait rêver. Et si elle avait une chance de les revoir ? Et si elle pouvait, au moins, retrouver la stabilité émotionnelle fraternelle... Non, c’est impossible lui hurle son cœur et son cerveau. Au moins, sur ça, ils sont d’accord.

Et puis, à un moment donné, comme on dit, c’est le drame. Un groupe d’hommes rentrent, elle s’en fiche pas mal, mais une voix...Cette voix la fait relever la tête, incrédule.

Merde.

Il est là. Celui qu’elle refuse de penser mais à qui elle pense sans arrêt. Alors, une seconde qui parait des siècles, elle l’observe, il n’a que peu changer, ou trop changé, elle n’est pas sûre.

Puis, elle se tasse, se cachant derrière ses verres. Son deuxième y passe rapidement, c’est le choc, la consternation. Bordel.

Les larmes lui montent aux yeux si rapidement. Ce qu’elle veut, c’est se lever, courir dans ses bras et le serrer contre elle, elle serrait contre lui et oublier. Oublier qu’ils sont cons et se rappeler combien ils s’aiment.

L’aime-t-il toujours autant qu’avant où la dispute a tout brisé ? Elle, elle ne sait pas, elle l’aime, oui, c’est son frère, son meilleur ami, son soutien. Enfin...ça l’était. Puis depuis deux ans, plus rien sauf ces appels anonymes et les informations glanées à droite, à gauche, jamais de lui.

Elle savait qu’en revenant à Bar Harbor elle serait obligée de tomber sur lui, mais si vite ? Elle ne s’y ai pas préparé... Seulement, y a-t-il une façon de s’y préparer ? Non, sans doute pas. Le mal est là, le mal est fait et c’est tant pis.

Tant qu’il ne la voit pas. Mais soudain son poil s’hérisse sur sa peau. Elle sent un regard, elle baisse un peu plus la tête. Elle veut se cacher, elle veut fuir, elle n’est pas prête. Pas maintenant, pas comme ça. Pas dans sa faiblesse. Elle aurait pu et dû le voir quand elle rayonne, si tant est qu’elle rayonne encore. Mais pas comme ça, pas avec les verres qui trahissent son manque affectif et sa maladie.

Elle entend les pas, si lourd, si oppressant sur son cœur. Elle n’entend que lui, elle ne lève pas la tête, elle sait. Elle sait que c’est lui et non le barman qui vient la voir.

Merde.

Comment réagir ? Que va-t-il dire ? Oui, il va sûrement cracher son venin s’il est toujours en colère. Ou la féliciter car il a apprit qu’elle a un cabinet en ville ? Le sait-il ? A-t-il cherchait des nouvelles d’elle ?

Puis il est là, une fois de plus les secondes semblent restées des heures. Elle ne lève pas la tête, honteuse oui, mais dans l’attente, surtout. Elle sait que ça va la briser.

« Ju », il n’arrive même pas à dire son prénom. Son cœur se serre, alors il la déteste toujours ? Pourtant, sa voix n’est pas aussi certaine qu’elle l’attendait.

Et puis, vient le moment où oui, elle se brise. « Petite sœur ». Les larmes qu’elle retient coulent lentement sur ses joues. Petite sœur... Elle devrait se lever, fondre dans ses bras et lui dire combien il lui a manqué, qu’elle l’aime de tout son cœur. Oui, c’est ce qu’elle devrait faire.

Pourtant, elle ne le fait pas.

Elle relève un regard embué de larmes avec une pointe de colère. Elle n’y peut rien, c’est plus fort qu’elle.

- Parce que je le suis toujours ?

Sa voix est tranchante, plus qu’elle ne l’aurait pensé et surtout, plus qu’elle ne l’aurait voulu.

Elle se lève, elle tangue, ça n’est pas l’alcool, pas que, parce qu’elle a bu très vite, mais c’est le choc, surtout.

- Je dois y aller. Bonne soirée.

Il était parti comme ça, sans se retourner et c’est à son tour, même si tout son corps lui hurle de fondre dans ses bras. Pourtant, quelque chose de plus fort la pousse à partir, parce que malgré tout, elle ne sait pas. Lui a-t-il pardonné ? Avait-il un pardon à donner ? Ont-ils encore quelque chose en commun ? Trop de questions qui la déboussole et qui augmente son rythme cardiaque. Ses mains tremblent légèrement. Un frisson la parcourt.

Part pas.... Ne part pas Julia.

Et pourtant, elle est sur le départ.

Invité
Invité
avatar

Julia & Aaron
Ah, tiens... c'est toi


J’ai l’impression que tout s’est arrêté autour de moi. Pourtant les questions, elles, continuent de se bousculer dans ma tête. Depuis combien de temps est-elle en ville ? Pourquoi ne m’a-t-elle pas contacté ? Est-ce que notre père le sait ? Pour sa propre santé, j’espère que oui. Mais s’il le sait, pourquoi ne m’en a-t-il pas parlé ? Probablement pour ne pas causer de troubles entre nous, ou en tout cas pas plus que ceux qui sont déjà existants. J’ai l’impression que l’air me manque, j’ai l’impression que tout ne se résume plus que par elle, par sa présence, par ses agissements et son regard. Et pourtant, quand elle ne relève pas les yeux vers moi, j’ai l’impression de tomber. Ces deux dernières années viennent s’abattre sur moi sans le moindre ménagement, comme un rappel brutal au fait que tout est de ma faute, que j’ai complètement foiré. Je voudrais la faire se lever, la prendre dans mes bras et surtout, ne plus jamais la lâcher. Je voudrais me pourfendre en excuses jusqu’à manquer d’air mais, au lieu de ça, je ne suis même pas capable de prononcer son prénom. Le pathétisme de cette simple incapacité ne sert pas à grand-chose si ce n’est me rappeler que nous ne sommes plus les mêmes. Comment est-ce que l’on a pu en arriver là ? Le choc, le deuil, les conflits et surtout, le vide. Le vide que nous avons probablement tous les deux ressenti face à la perte de nos proches. Mais le second vite, celui créé entre nous, c’est moi qui nous l’ai imposé. Je n’aurais pas dû, je l’ai toujours su et pourtant, je n’a jamais rien fait. Je m’en veux et, peu importe l’issue de cette discussion, je sais que ça sera toujours le cas. Je ne suis pas celui qui a déclenché le feu accidentel qui a détruit notre chalet et notre famille, mais je suis celui qui s’est occupé de déclenché celui a détruit notre relation. On a toujours été si proches, tous les deux, et j’ai tout gâché.

Mais rien ne me prépare au moment où elle relève les yeux vers moi. Ma gorge se serre, mes tripes aussi, et j’ai la sensation que je vais m’étouffer avec mon propre cœur, comme si ce dernier cherchait à sortir de mon, corps en passant par ma gorge. Les larmes montent, comme en tandem avec celles qui coulent sur ses joues. La voir comme ça, c’est la goutte de trop, c’est ce qui me donne envie de me jeter à son niveau, à genoux, pour l’implorer de me pardonner. Pourtant, je ne fais rien, stoïque, bouffé par le choc en plus d’être détruit par le deuil d’une relation qui aurait dû pouvoir être réparée, si je n’avais pas attendu deux ans. Sa réponse me donne la sensation d’être en chute libre. J’ai conscience que mes deux pieds sont toujours au sol, m’ancrant solidement à ce dernier, mais j’ai l’impression de tomber dans le vide. Les paroles qu’elles me prononcent me font l’effet d’un couteau planté en plein cœur, autant par leur nature que par le tranchant de sa voix, tranchant que je n’ai pas souvent reçu de sa part. Sa question est légitime, je suppose, mais je ne le ressens pas comme tel. Non, je ressens la sensation d’étouffement, la sensation qu’elle est la seule à pouvoir me rattraper dans ma chute, qu’elle est la seule à pouvoir me sauver de peu importe ce qu’il y a en bas. Je ne réalise pas vraiment ce qu’il se passe jusqu’à ce qu’elle se lève, ce simple geste me faisant l’effet d’un électrochoc. Je ne dis rien, attendant la suite, espérant secrètement qu’elle initie un contact entre nous, mais ce n’est pas le cas. Non, au lieu de ça, ce qu’elle dit me l’effet d’une claque. «Non, Julia, s’il… » Les mots se noient dans ma gorge, se terminant dans un sanglot qui coupe court à ma volonté de dire quoique ce soit. Je dois la retenir, l’intégralité de mon corps -et de mon cœur- me hurle de le faire, mais j’en suis incapable. Je ne réalise absolument pas que je bouge, jusqu’au moment où je sens un contact entre nous. Ma main est autour de son poignet, n’exerçant aucune force, ne la serrant même pas réellement. J’espère simplement que par ce simple geste, je pourrais la retenir. « S’il te plaît, laisses n… Laisses moi une chance. » Lui demander de nous laisser une chance, ça serait trop, mais est-ce que ce n’est pas tout autant trop de lui demander de m’en laisser une ?

L’air me manque, mes yeux me brûlent, les larmes coulent sur mes joues et pourtant, je suis incapable de la quitter des yeux, comme si le faire pourrait la faire disparaître ou lui laisser l’opportunité de partir. Je ne devrais pas la retenir, pas après avoir été celui qui a foutu le camp il y a des années de ça. Est-ce qu’il est trop tard pour réparer quoique ce soit entre nous ? Est-ce qu’elle a tourné la page de notre relation telle qu’elle a été par le passé ? Est-ce qu’il y a la moindre chance, même infime, qu’elle me pardonne pour avoir été aussi idiot et impulsif il y a deux ans ? Je brûle d’envie de le savoir et pourtant, la perspective d’avoir une réponse quant à ce sujet ne fait rien de plus que me donner la nausée. J’ai besoin d’elle, évidemment que j’ai besoin d’elle. Ca a toujours été le cas, je l’ai toujours su, mais j’ai été bien trop idiot pour oser la contacter pendant ces dernières années. Je me suis laissé paralyser par la peur pendant plus de deux ans et à présent, je ne peux rien faire d’autre que le regretter. « S’il te plaît… » Une supplication, une façon de lui demander une dernière chance que je ne suis pas certain de mériter, mais dont j’ai affreusement besoin. Qu’est-ce que je ferai, si elle dit non ? Je n’en ai aucune idée, mais la simple perspective que cela puisse arriver me donne envie de me laisser tomber sur le sol, ou alors de partir en courant vers chez moi pour m’y enfermer et ne plus jamais en ressortir.

@julia strand  cuteee  

AVENGEDINCHAINS
Invité
Invité
avatar
C’est sans doute la chose la plus dure qu’elle ait jamais eu à faire. Même ses examens, se battre dans le monde médical, tout ça, ça semble si loin, si simple comparé à ce qu’il se passe ici. Pourquoi est-il si surpris de la voir ? Leur père ne l’a pas mis au courant, qu’elle rentrait à la maison ? Quelle maison... Difonctionnelle au possible. C’est un cas d’école, mais elle ne peut pas résoudre les problèmes alors qu’elle y est sujette. Non. C’est trop dur.

Trop dur de le voir ici, trop dur d’être si faible face à lui, trop dur de ne pas être dans ses bras. Ce qu’elle aimerait y retrouver sa place et que ses soucis d’alcool disparaissent par la même occasion. Elle n’est pas bête, elle sait que ça ne fonctionne pas comme ça, que c’est un travail de longue haleine et qu’elle doit se sevrer et ne plus jamais boire. Mais ça, c’est tellement, ça aussi.

Tout est tellement loin.

Les années à jouer avec son frère, à le voir comme son héros. Des années à l’aimer, le chérir pour que tout ça explose. Après l’incendie, tout a brûlé. Même eux. Elle ne sait pas pour lui, mais elle, elle n’est plus qu’une ombre. De ce qu’elle a entendu, il s’en sort bien, il travaille bien et beaucoup. Il s’est sans doute mu dans le travail pour cacher sa peine, elle pourrait le comprendre, elle a fait pareil. Le travail c’est la santé... C’est surtout la survie.

Et puis, elle veut partir. Elle pleure, elle a mal et elle ne pensait pas un jour qu’être si proche de lui, serait être si loin et si douloureux en même temps. Le « je t’aime » reste coincé dans sa gorge. Il doit la détester, c’est ce qu’il a montré. Enfin, ce qu’il avait montré.

Il semble différent. Pourquoi pleure-t-il ? Qu’est-ce qui est en train de se passer au juste ? Julia ne comprend rien. Pourquoi la retenir ? Ne devrait-il pas l’ignorer, comme il l’a fait pendant 2 ans ? Se pourrait-il qu’elle lui manque ? Oh si seulement il pouvait savoir comme lui, il lui manquait.

Il arrive à dire son prénom cette fois, mais les paroles se stoppent. Il a dû mal ? Peut-être qu’elle ouvre plus facilement les yeux, même si elle ne veut pas l’admettre. Peut-être qu’il essaie juste de s’excuser ? 2 ans c’est long sans les personnes que l’on aime, elle le sait, tout comme lui.

Puis sa mains se referme sur son poignet alors qu’elle compte partir, parce que déjà, elle empeste un peu la bière, mais aussi parce que c’est si dur.

Son corps est pris d’un violent frisson. Ce touché est tellement...douloureux et salvateur en même temps. Il ne la force pas, c’est plus pour la symbolique pour que la forcer. Il ne la forcerait pas à rester et elle, elle pourrait partir.

« Laisse-moi une chance », elle tourne la tête vers lui, les yeux et les joues aussi humides que les siennes. Laisse-moi une chance ? Elle ouvre plus facilement les yeux, n’oublions pas. Parce qu’elle connait un peu le mode de fonctionnement des gens, déformation professionnelle. Et puis, parce qu’elle a attendue très longtemps d’entendre sa voix prononcée ces paroles.

Néanmoins, elle a peur. Et si ça n’était pas bon signe ? Non... Il pleure. Elle lui manque, ça crève les yeux.

Quand il lui demande, la suppliant presque, elle se tourne lentement vers lui. Elle n’est pas sûre de ce qu’elle va dire ou ce qu’elle va faire. Elle aimerait tellement, là, fondre dans ses bras et les sentir autour d’elle. Dieu seul sait qu’elle aimerait. Mais ça serait trop facile. C’est une Strand avec le mauvais caractère qui va avec. Elle est tenace.

Elle lui fait lâché son bras et elle finit, finalement, par retourner s’asseoir, faisant un geste au barman pour une troisième pinte.

- Tu as dix minutes.

Sa voix est plus douce, un peu. Elle veut savoir ce qu’il a à dire, elle ne veut pas se tromper et fondre dans les bras de quelqu’un qui ne veut pas d’elle. Pourtant, logiquement, tout la pousse à croire qu’il l’aime toujours, mais les relations entre frères et sœurs sont compliquées. Est-ce qu’il lui en veut d’avoir fait appel à sa logique pour avoir voulu les aider avec ce qu’elle avait appris ? Est-ce qu’il lui en voulait d’être là sans l’avoir prévenu ? Et en même temps, pour le prévenir, faudrait déjà qu’elle pense qu’il ne lui en veut plus. Elle est responsable de beaucoup de chose, ses épaules sont lourdes à force de porter sa culpabilité.

Tout serait si simple si tout pouvait s’arranger.



pleure
Invité
Invité
avatar

Julia & Aaron
Ah, tiens... c'est toi


J’ai l’impression que mon monde vient de s’effondrer. A bien y réfléchir, évidemment que l’on allait se revoir, je ne m’attendais simplement pas à ce que ça se passe maintenant. Je me serais plus attendu à des retrouvailles dans un contexte plus familial, plus contrôlé, plus.. Attendu. Là, j’ai l’impression de ne pas avoir le moindre contrôle, que la surprise et l’émotion prennent le dessus et me ruinent complètement. Ce qui me ruine aussi, c’est son regard, ses agissements, sa posture, tout. Ce n’est pas tant elle par elle-même, mais plutôt le constat de ce qu’elle est devenue, de ce que l’on est devenus, le tout étant entièrement de ma faute. Si je pensais déjà m’en ronger les doigts dans la vie de tous les jours, autant dire que ce n’était absolument rien par rapport à ce que je ressens à présent. Les pensées intrusives de tous les jours n’étaient que des murmures là où les pensées que j’avais face à elle étaient des cris, ou plutôt un mélange de cris de colère, de peur et de douleur, soit les trois émotions principales qui avaient pris racine dans ce foutu incendie de l’été 2021. Ma question et mes supplications restent en suspens, comme si elles étaient encore quelque part entre nous, entre nos deux corps qui ne sont liés que par ma main se trouvant au niveau de son poignet. Je sens une bouffée d’air se bloquer dans ma gorge alors qu’elle se tourne vers moi et j’ai la sensation que le temps s’arrête autour de nous. J’attends la suite des évènements avec un sentiment qui ne peut être décrit que par une forme de terreur. Ce que j’ai fait là, c’est avoir fait preuve d’une bien plus grande ouverture -et d’un bien plus grand cran- que depuis que nous nous sommes quittés il y a deux ans. Le problème, c’est que ça veut aussi dire que je fais preuve de culot, dans un sens. Les changements qui ont pris place en elle sont évidents et, à mes yeux, c’est comme s’ils brillaient de mille feux. Qu’est-ce qui me fait dire qu’elle veut encore avoir quelque chose à faire avec moi ? Sa volonté de partir est déjà un signe que ce n’est pas le cas, ou en tout cas c’est ce que mon cerveau essaye de me répéter, le tout dans une mélodie des plus infâmes et insupportables.

« Tu as dix minutes » L’impression de pouvoir respirer me prend assez violemment, tout comme l’impression que je n’ai pas le droit à l’erreur. Dix minutes c’est court, mais c’est bien mieux que tout ce que j’aurais pu espérer. Je déglutis, la fixant probablement comme si j’en croyais pas mes oreilles, ce qui est globalement le cas. Je passe une main dans mes cheveux puis au niveau de ma nuque, deux signes qui ont toujours permis de témoigner de mon stress quand il devient beaucoup trop fort et ingérable et c’est uniquement à ce moment-là que je réalise que ma main n’est plus sur son poignet, le simple fait qu’elle ait rejeté ce simple toucher me faisant l’effet d’une claque en plein visage. Je déglutis une nouvelle fois, ayant l’impression qu’une bonne partie de mes organes vitaux se trouvent actuellement dans ma gorge, prêts à sortir alors qu’elle attend probablement que je parle. « Je… » Et je me stoppe, encore. Bordel Strand, gères toi. Il y a tellement de choses que je voudrais lui dire, tellement de manières vers lesquelles je pourrais me tourner, mais aucune d’entre elles ne me semble suffisante. Sauf que rester planté là, comme une biche se retrouvant devant les feux d’une voiture, ça me fait perdre du temps. « On peut s’asseoir ? » A ce stade-là, je doute fortement que mes jambes puissent me tenir bien longtemps. Je n’attends pas sa réponse et, quand j’atteins une des chaises présentes au niveau de la table qu’elle occupait jusqu’à présent, c’est comme si mes jambes me lâchaient, abandonnant toute forme de coopération maintenant que je peux me retrouver ailleurs qu’étalé par terre. Je remarque vaguement les verres déjà présents sur la table, mais je ne laisse pas mes pensées s’attarder, je ne peux pas me le permettre. Je retourne le regard vers elle, n’attendant même pas de savoir si elle va me rejoindre ou non.

Il faut que je parle, bordel il faut que je dise quelque chose. « Je suis tellement désolé, t’as pas idée qu’à quel point je suis désolé. » Et ça, c’est l’entière vérité. Je doute d’ailleurs fortement que mes excuses pourraient refléter ce que je ressens réellement, mais j’ai besoin de me dire que ça pourrait être le cas, pour la simple et bonne raison qu’il s’agit du seul moteur qu’il me reste, maintenant que je suis face à elle. « Si tu savais le nombre de fois où j’ai voulu t’appeler, où j’ai voulu t’envoyer des messages, le nombre de fois où je demandais de tes nouvelles à papa…. Mais bordel, j’ai été tellement lâche. » J’ai préféré écouter ma peur et la détresse que je ressentais à l’idée qu’elle puisse me rejeter plutôt que de nous donner une chance à tous les deux, et non pas seulement à moi. Je déglutis de nouveau, ma gorge se serre d’autant plus, j’ai l’impression que chaque déglutition est équivalent à l’ingestion de plusieurs lames de rasoir parfaitement aiguisées, réalisant aussi bien rapidement qu’à ce stade, ce n’est pas que ma gorge qui me fait mal, c’est mon corps tout entier, comme s’il laissait enfin ressortir toute la douleur que j’ai refusé de ressentir pendant toutes ces années. « J’suis tellement désolé pour ce que j’ai dit ce soir-là, c’était pas ma place et c’était, dans tous les cas, que des conneries. Tu voulais m’aider, je le sais, j’étais juste trop.. Trop fermé pour le savoir. » Et trop enfermé dans un cercle infernal de douleur et de culpabilité, le tout complété par un deuil que je n’étais même pas capable d’imaginer à l’époque.

@julia strand  cuteee  

AVENGEDINCHAINS
Contenu sponsorisé