All delighted people

Hazel venait de mettre les deux pieds dans la fleuristerie qui se trouvait quelques mètres plus loin à peine de sa propre boutique. C’était la fin de la journée et elle comptait bien récupérer ses commandes auprès de la propriétaire des lieux. Gemma, c’était comme une amie malgré les quelques années qui les séparait et le fait qu’elles ne se voyaient pas vraiment en dehors de leurs commerces respectifs. Elles se visitaient souvent l’une et l’autre, s’achetant de quoi se faire plaisir ou, dans son cas, travailler.

Même si Hazel ne faisait pas vraiment ses propres huiles essentielles (ça demandait un outillage encombrant et des quantités astronomique de fleur ou d’autres choses pour extraire seulement quelques gouttes) elle aimait mettre quelques pétales découpés dans des parfums aux senteurs particulière. Pas seulement les pétales d’ailleurs. Parfois les feuilles elles-mêmes y passaient… La menthe, le basilic, les feuilles de vignes… Mais pour ces derniers, elle trouvait son bonheur ailleurs, évidemment.

Bref. Hazel referme soigneusement derrière elle. Il ne neigeait pas, il ne pleuvait pas non plus, mais le vent s’était levé et elle avait l’impression qu’il pouvait glacer jusqu’à l’os. Le thermomètre de sa boutique indiquait 5°c avant qu’elle ne quitte mais à son avis, en température ressentie, on devait être à bien moins que ça !

Elle sourit à un client de l’endroit qui s’en va avec un joli bouquet de fleurs printanières. Il était encore trop tôt pour qu’elles poussent dans les jardins ou sur les sentiers. Mais une serre savait révéler toute son utilité dans ces moments-là, n’est-ce pas ?

Apercevant Gemma derrière son comptoir, Hazel s’en rapproche rapidement, son sourire toujours aux lèvres. Gemma était un joli bout de femme avec ses beaux yeux noirs et ses cheveux d’ébène. Elle avait une silhouette fine qui donnait presque envie de la protéger du vent au risque qu’elle ne s’envole !

« Bonjour Gemma ! »

Hazel lève sa main qui retenait un petit sac pastel aux couleurs de sa boutique. Elle avait pris avec elle les quelques petites choses que la jeune femme lui avait demandé la dernière fois qu’elle était venue. Ça lui éviterait d’avoir à y penser !

« Je t’ai ramené ta commande en venant chercher la mienne ! »

Hazel n’avait pas demandé de fleurs en particulier. Elle avait donné son budget à Gemma pour qu’elle lui remplisse une cagette d’un peu tout ce qu’elle avait. Avec les restes, elle ferait sans doute du papier recyclé. Les pétales et les feuilles pris dans la pâte seraient du plus bel effet.

« Je t’ai ajouté un petit cadeau. C’est une version échantillon d’un savon au lait d’ânesse ! Pour le moment je ne le commercialise pas. Tu m’en diras des nouvelles si tu l’essais. »

Elle pose le petit sac sur le comptoir à l’attention de l’autre femme. La commande était déjà payée alors ça c’était réglé. Par contre pour les fleurs :

« Je te dois combien au final ? »

Et de sortir son portefeuille de sa poche pour en tirer sa carte de crédit professionnelle.

« Il fait un vent à décorner un bœuf dehors. Ça donne pas tellement envie de se balader si tu veux mon avis. Tu as quelque chose pour protéger la caisse d’ailleurs ? Je suis pas loin mais je sens que le temps de rentrer tout se sera envolé avec ma chance ! »

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Le parfum du printemps

feat. @Hazel Treadway

Le printemps s'annonçait en une note légère dans l'air. Mais lorsqu'on est autant sensible au changement de saison comme Gemma. On pouvait sentir autour de soi, ce parfum très particulier qui s'élevait à Bar Harbor. L'odeur plus prononcée de l'herbe et les couleurs qui embellissaient certains endroits de cette ville si chère au cœur de la jeune femme. Ce qui émerveillait toujours autant Gemma, c'est l'équilibre que la nature démontrait à chaque saison. En période printanière, ce sont des couleurs froides qui sublimaient la saison tandis que ce sont des couleurs chaudes qui soulignaient la période de l'automne. N'est-ce pas magnifique de pouvoir observer cela avec un regard s'émerveillant toujours autant de ce beau spectacle ? Un endroit qui inspirait l'esprit créatif de la fleuriste qui se donnait corps et âme à son métier comme le faisait jadis sa mamie qui lui avait tout appris. Le côté théorique ne fut qu'une formalité pour Gemma qui se sentait plus dans son élément quand celle-ci était plongée au cœur du feu. Un feu qui la consumait encore délicieusement chaque jour où elle se levait pour se rendre au travail. Peut-on réellement qualifier de travail, une passion qui vous faisait imaginer la journée de la meilleure façon qui soit ?

Oh, bien sûr, ce n'était pas toujours rose, mais Gemma était satisfaite de l'ensemble de sa vie. Elle ne cherchait pas plus que ce qu'elle obtenait estimant que tout vient à point, à qui sait attendre. Il fut un moment où cette dernière a fait l'erreur d'aller plus vite que la musique et cela ne lui a pas réussi. La colère et la tristesse la rongent encore par moment, mais elle a su prendre son parti et diminuer ces émotions contradictoires pour qu'elles ne dictent pas sa vie à chaque pas effectué.

S'occupant d'un client habituel qui venait chercher un bouquet pour son épouse. Un homme de 70 ans au regard rieur, toujours jovial et ayant un mot gentil pour Gemma. C'était attendrissant de voir qu'un homme offrait des fleurs à son épouse. Un rituel qui lui tenait à cœur depuis tant d'années. Toujours les mêmes, celles de leur mariage qui était un symbole important pour ce dernier envers son épouse. Pour l'esprit romanesque et fleur bleue de la fleuriste, cela lui permettait de garder espoir au genre masculin. Il n'y avait pas que des idiots dans la vie. Prendre son mal en patience pourra peut-être la récompenser un jour.

Son regard se pose alors sur Hazel, la propriétaire d'une boutique qui avait titillé l'intérêt de la fleuriste avant d'en devenir elle-même une fervente cliente fournissant elle-même des fleurs et quelques plantes pour celle-ci afin de créer des produits parfaitement naturels. Autant dire que le concept a su conquérir le cœur de Gemma qui n'était pas une grande fan des marques de comestiques où il y avait des produits chimiques et qui pouvaient être problématiques pour la peau.

« Bonjour Gemma ! »

« Bonjour Hazel, ça fait plaisir de te voir. » Fit-elle dans un léger sourire. L'une et l'autre ne se voyaient que dans le cadre du travail, mais il y avait un certain lien qui s'est créé entre l'une et l'autre.

« Je t’ai ramené ta commande en venant chercher la mienne ! »

« Ah super, j'avais hâte. » Fit-elle en s'approchant pour découvrir ce qu'il y avait dedans, n'ayant aucun doute sur les produits qui s'y trouvaient. Hazel était une jeune femme parfaitement professionnelle et qui n'oubliait jamais rien.

« Je t’ai ajouté un petit cadeau. C’est une version échantillon d’un savon au lait d’ânesse ! Pour le moment je ne le commercialise pas. Tu m’en diras des nouvelles si tu l’essais. »

« Un cadeau ? Tu m'intrigues là. » Elle sourit de plus belle en la regardant. « Oh mais compte sur moi pour l'essayer dès ce soir. Depuis que je me fournis chez toi, ma peau te dit merci. » C'était tellement agréable d'avoir sur soi des produits sains et totalement naturels. « Attend-moi une seconde, je vais te chercher ta commande. » Elle se déplace jusqu'à son arrière boutique pour lui ramener une caisse pleine de fleurs aux couleurs bleutés et saumonés qui avaient inspirés la demoiselle en les sélectionnant avec un soin méticuleux. « Et voilà pour toi… J'ai pris ce qui m'inspirait le plus et comme tu peux le voir à la couleur, on sent le printemps. » Fit-elle fière d'elle. Gemma prenait tant de soin à s'occuper de ses fleurs dont la plupart venaient de sa serre personnelle.

« Je te dois combien au final ? »

« Comme d'habitude, je me fie toujours au budget que tu m'as donné. » Elle prend la machine qu'elle programme pour qu'Hazel puisse régler le tout. « Je sais que tu utilises parfois les feuilles alors je t'ai mis celles que j'ai dû retirer de certains bouquets. Je ne te l'ai compte pas, bien entendu. »

« Il fait un vent à décorner un bœuf dehors. Ça donne pas tellement envie de se balader si tu veux mon avis. Tu as quelque chose pour protéger la caisse d’ailleurs ? Je suis pas loin mais je sens que le temps de rentrer tout se sera envolé avec ma chance ! »

« Oh bin si c'est un froid sec, les promenades sont agréables, mais là, on sent bien l'humidité donc je préfère rester au chaud. » Elle lui présente la machine afin qu'elle puisse régler le tout puis la regarde. « Oui, bien sûr, je dois bien avoir quelques bâches qui traînent à l'arrière-boutique. » Et à peine a-t-elle prononcé ces mots, qu'elle y retourne pour chercher de quoi protéger les fleurs. « Voilà.. » Consciencieusement, elle met celle-ci sur la caisse. Suffisamment pour ne pas écraser les fleurs, mais aussi afin que cela tienne bien. « D'ailleurs, je me demandais... Pour ta boutique, tu pourrais faire des flyers, je pourrais en mettre ici chez moi. » Ce serait l'occasion de la faire encore plus connaître. « Cela pourrait être utile pour présenter ta boutique et ce que tu fais et ce que tu vends. J'ai remarqué que les gens ont de plus en plus conscience de l'importance de connaître ce qu'ils mettent sur leur peau. Les hommes s'y mettent de plus en plus aussi. »

Spoiler:

code by bat'phanie

Ça lui faisait plaisir à elle aussi. Hazel faisait partit de ces personnes qui sans être des extraverties pures et dures aimaient la compagnie de leurs semblables, surtout lorsqu’ils avaient la gentillesse et la douceur naturelle de Gemma. L’enthousiasme de la jolie brune vis-à-vis de sa commande faisait forcément plaisir. Lorsqu’on est artisan, avoir des clients fidèles et satisfait, c’est ce qui conclus en beauté les journées fatigantes ou les soirées perdues dans les comptes de ce mini-entreprenariat… !

Gemma ne ménage pas ses compliments et Hazel en rosit de plaisir, la remerciant d’un petit mouvement de la tête positif et d’un clin d’œil.

« Je suis sûre que tu exagères. Tu as une peau de soie naturelle, ça se voit ! Mais ça fait plaisir quand même ! »

Hazel restait sincère, même s’il elle y mettait un peu de sucre ou de miel. Gemma avait une belle peau et de toute évidence elle en prenait soin. Hazel espérait un peu que dans quelques années, lorsqu’elle aurait le même âge que la fleuriste, elle pourrait en dire autant.

La jeune femme patiente jusqu’à ce que Gemma revienne de son arrière-boutique avec la cagette qui lui était dévolue ! Sans attendre, elle se penche dessus pour en sentir tous les parfums agréables et profiter de toutes les belles couleurs.

« Je vois, ça fait du bien. J’ai hâte que la neige ne soit plus de l’histoire ancienne cette année. J’ai envie de soleil et de chaleur ! »

Elle avait la chance de très bien supporter les grosses chaleurs, qu’elles soient sèches ou humide. Ça ne voulait pas dire qu’elle n’en souffrait pas mais disons qu’elle pouvait composer avec.

Sortant sa carte de crédit, Hazel vient effectuer la manipulation pour payer ce qu’elle devait à l’autre femme.

« Merci, tu es mignonne pour les feuilles. Ça sonne un peu de couleur dans les savons ou dans le papier recyclé, je trouve ça joli. »

Elle ne faisait pas que des choses pratiques ! Si ça pouvait aussi plaire aux yeux, pourquoi se priver ?

« J’adorerais avoir une oliveraie, ça sent le paradis ça ! »

Même si elle n’était pas une grande fan des olives de manière générale ! C’était plus à son odorat que ça parlait et Hazel prenait toujours plaisir à passer son nez au-dessus d’une huile d’olive parfumée lorsqu’elle cuisinait.

« Mais bon, à Bar Harbor on peut toujours rêver ! »

On était loin du climat méditerranéen qui allait à ce genre de culture. Justement, puisqu’elles parlent météo, Hazel opine pour ce qui était de l’humidité qui se faisait sentir.

« C’est la période. La pire je trouve. On se retrouve avec de la slush noire plein les trottoirs. Par endroit il vaut mieux marcher sur la route si on ne veut pas y laisser sa paire de chaussures. »

Gemma repart… Puis revient avec de quoi protéger les fleurs et Hazel aide la jeune femme à l’attacher comme elles le peuvent pour maintenir tout en place.

« Je vais peut-être te prendre quelque chose pour chez moi au passage. Petit budget et pas trop difficile d’entretien parce que je n’ai pas ton expertise. Une plante en pot ! Tu as un conseil ? »

Quant à cette histoire de flyer elle est surprise… Mais plutôt agréablement.

« Il faut que je voie. Payer un artiste pour faire ce genre de chose, rien que ça c’est un budget. Mais en attendant je peux t’amener quelques cartes si tu veux ? Tu n’auras qu’à m’en donner aussi d’ailleurs. »

Simple échange de bons procédés ! Et puis rien à voir mais :

« Tu as vu le résultat des élections ? Je ne suis pas mécontente et en même temps… »

Elle n’avait pas voté pour le candidat élu. Elle lui avait préféré une femme proposer de tout voter ensemble qu’un candidat qui déciderait le plus gros tout seul.

« J’espère que ça va nous permettre de respirer un peu tout cas. Toutes ces histoires ont créé beaucoup de tension en ville… »

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Le parfum du printemps

feat. @Hazel Treadway

Gemma a toujours pris soin d'elle faisant surtout très attention à ce qu'elle mettait sur sa peau privilégiant des produits de qualité et naturels. Alors quand Hazel avait ouvert sa boutique, la fleuriste s'était montrée naturellement curieuse et depuis, elle ne jurait que par les produits de la jeune femme. Il faut avouer que Gemma a toujours eu une belle peau, sa qualité de vie y étant pour beaucoup. Elle mangeait sainement, tout du moins autant qu'elle le pouvait parce qu'elle n'était pas étrangère à quelques écarts de conduite. C'est le genre de personne qui préfère se satisfaire plutôt que de se ronger les ongles à s'interdire une douceur au point de rester à sa faim. Souriant avec douceur à la jeune femme qui lui faisait face, les échanges avec cette dernière ont toujours été agréables et polies. C'est toujours rafraîchissant surtout que vivant seule, la jeune femme n'avait personne avec qui échanger même si elle avait quelques amis et un frère aîné. Il n'en restait pas moins, qu'elle manquait cruellement de conversations par moment, en dehors des fleurs et des plantes.

« Je suis sûre que tu exagères. Tu as une peau de soie naturelle, ça se voit ! Mais ça fait plaisir quand même ! »

« Là, c'est toi qui exagères un peu. » Fit-elle dans un rire légèrement gênée, même si un compliment était toujours agréable. Gemma appartenait à cette catégorie de femme qui ne fait pas son âge. C'est un héritage dont elle est fière et qu'elle tient de sa mamie dont le mot beauté l'a suivi tout au long de sa vie.

Pour Hazel, Gemma avait sélectionné des fleurs aux couleurs printanières pour donner un peu de soleil dans ce quotidien grisonnant et qui commençait à lasser. Mais le printemps était encore loin, surtout avec le changement climatique qui perturbait la météo. Il était parfois bien difficile de se référer aux prévisions qui changeaient si rapidement par moment.

« Je vois, ça fait du bien. J’ai hâte que la neige ne soit plus de l’histoire ancienne cette année. J’ai envie de soleil et de chaleur ! »

« On risque d'atteindre un petit moment encore avant que le soleil et la chaleur ne s'installent vraiment. J'ai vu que nous allons avoir des épisodes plus chauds que d'autres, mais que la pluie et l'humidité va perdurer un petit moment. » Elle n'aimait pas être celle qui offre des mauvaises nouvelles, mais la jeune femme se tenait au courant pour la météo surtout pour ses fleurs et ses plantes dont elle prenait grand soin.

« Merci, tu es mignonne pour les feuilles. Ça sonne un peu de couleur dans les savons ou dans le papier recyclé, je trouve ça joli. »

« Je t'en prie, c'est dommage de les jeter alors, je me suis dit que ça pourrait t'être utile. » Prolonger la vie des fleurs était important pour Gemma.

« J’adorerais avoir une oliveraie, ça sent le paradis ça ! »

« Oh oui, tu as raison. » Fit-elle rêveuse. « Je me souviens d'un voyage en Grèce où tu pouvais sentir le parfum de l'oliveraie mélangé à l'air salé de la mer… C'était particulièrement agréable. » Elle se souvient comme hier de ce petit endroit où elle avait séjourné pendant des petites vacances. Elle si amoureuse de la mythologie grecque, elle en avait eu pour son argent. Encore aujourd'hui, elle se souvenait de ce moment avec des étoiles dans les yeux.

« Mais bon, à Bar Harbor on peut toujours rêver ! »

« Bar Harbor à sa propre beauté. Comme disait mamie, chaque endroit à un petit quelque chose qui lui permet de se démarquer. » C'était même une évidence. Durant les quelques voyages que la jeune femme a pu faire, elle a su s'émerveiller de cette vérité que sa mamie lui clamait encore de son vivant.

« C’est la période. La pire je trouve. On se retrouve avec de la slush noire plein les trottoirs. Par endroit il vaut mieux marcher sur la route si on ne veut pas y laisser sa paire de chaussures. »

« Sans compter les anciennes blessures qui vous rappellent à leurs bons souvenirs. J'ai une gêne liée à une ancienne entorse qui se réveille avec cette humidité. Sans compter les joyeusetés liées à la saison… Les rhumes et les grippes n'en finissent plus. » À chaque saison, il y a sa contrainte. Mais Gemma prenait garde à toujours faire une cure de vitamine pour éviter de perdre en énergie et de tomber malade même si un rhume l'avait suivi une bonne partie de l'hiver.

Partant à l'arrière-boutique, Gemma revient quelques secondes plus tard avec de quoi protéger la cagette et permettre à Hazel de retourner à sa boutique sans que les fleurs ne pâtissent du temps et du vent.

« Je vais peut-être te prendre quelque chose pour chez moi au passage. Petit budget et pas trop difficile d’entretien parce que je n’ai pas ton expertise. Une plante en pot ! Tu as un conseil ? »

Souriant doucement, Gemma a le visage qui s'illumine comme à chaque fois qu'une plante ou des fleurs vont embellir un domicile. « Alors, ce que j'ai en tête, c'est plutôt une plante grasse type cactus, c'est très à la mode en ce moment. Et il y en a pour tous les budgets et les tailles. J'ai fait quelques arrangements de plusieurs plantes grasses qui peuvent te plaire justement. Niveau entretien, c'est un arrosage une à deux fois par mois en été et pas du tout en hiver. La première règle, c'est toujours vider l'excès d'eau dans le cache-pot. Niveau rempotage, c'est tous les quatre à cinq ans au printemps. Pour ça, je te propose un mélange de terreau, de sable grossier de rivière et de terre de jardin, tu peux même donner un engrais pour cactées, une fois par mois au printemps et en été. Le terreau est un peu cher, mais vu qu'il y a peu d'entretien, ce n'est qu'une dépense à prévoir tous les quatre à cinq ans. » Regardant Hazel, elle ajoute qu'il faudra une pièce ensoleillée et très lumineuse, généralement le salon. Une pièce où la température est supérieure à 12 degrés. « Je pense que la plante grasse t'ira à merveille, ce sont des plantes pleine de fantaisie et de caractère. C'est ce que je conseille toujours quand on veut commencer à acheter des plantes pour décorer chez soi. » Le conseil est donné et bien entendu, la fleuriste la conduit vers l'étalage où elle expose quelques-unes de ces plantes et bien sûr des arrangements décoratifs qu'elle a pu faire.

« Il faut que je voie. Payer un artiste pour faire ce genre de chose, rien que ça c’est un budget. Mais en attendant je peux t’amener quelques cartes si tu veux ? Tu n’auras qu’à m’en donner aussi d’ailleurs. »

« J'ai un ami qui travaille dans le domaine, il peut te faire un prix si jamais. » Fit-elle en la regardant. Gemma sait à quel point cela peut être difficile de faire connaître son commerce surtout lorsqu'on débute ou bien que l'on reprend un endroit comme elle a pu le faire avec la boutique de fleurs de sa grand-mère. « Avec plaisir, j'ai toujours de la place pour des cartes, je t'en passerais aussi. » Un échange de bons procédés entre deux commerçantes qui s'entraident.

« Tu as vu le résultat des élections ? Je ne suis pas mécontente et en même temps… »

« M'en parle pas, ça a animé toute la ville. Je suis bien contente du résultat, préserver Bar Harbor, c'est important pour moi. Ce n'est pas l'avis de tout le monde, mais j'aime l'atmosphère qui y règne depuis mon enfance. J'espère que le maire tiendra ces promesses. » Gemma avait voté pour lui et elle espérait fortement que les choses continueront comme cela l'a toujours été dans cette ville qui l'a vu naître. Il y avait quelque chose de réconfortant dans le fait de ne rien changer.

« J’espère que ça va nous permettre de respirer un peu tout cas. Toutes ces histoires ont créé beaucoup de tension en ville… »

« Oui, tu as raison. Si l'on veut parler de politique, il faut écouter et respecter le point de vue des autres. Imposer sa vision n'engendre jamais rien de bon. » Regardant Hazel, Gemma lui sourit. « Mais maintenant que c'est passé, cela devrait s'apaiser. C'est un retour à un quotidien normal maintenant. » Surtout après ce qu'il s'est produit avec l'ancien maire et les rumeurs à son sujet. Gemma n'a pas eu vraiment d'avis sachant que les ouïes dires pouvaient être faux et donc détruire la vie d'une personne. Elle-même en a été victime et ne le souhaite à personne de se trouver dans une telle position. « Oh, en fait, j'y pense… » Gemma va prendre un petit flyer pour le tendre à Hazel. « Une nouvelle commerçante qui fait des bougies. J'en ai acheté et crois-moi, elles sentent très bon, j'hésite encore à les allumer tant, elles sont belles. De vrais trompe-l'œil. Je crois que ça pourrait te plaire. Je dois en avoir une… Attend… » Elle s'absente quelque peu avant de revenir. « Regarde, le parfum est particulièrement agréable. C'est tellement bien fait que ça me fait mal au cœur de l'allumer. »

Spoiler:

Bougie:

code by bat'phanie

« Si tu n’as pas une peau de soie, alors c’est que tu en as une de satin, voilà ! »

Hazel a une petite mine gouailleuse pour l’autre femme, heureuse d’avoir l’occasion de bavarder un peu avant que le boulot ne recommence tout à fait. Et puis comme il n’y avait pas foule à ce moment précis dans la boutique de fleurs, elles pouvaient sans doute se permettre ce petit interlude détente quoi.

Elle hoche la tête à propos de la météo, jetant par réflexe un nouveau regard dehors. Il ventait beaucoup et on annonçait que se serait pire d’ici une heure ou deux. Du moins c’est ce que disait son application sur son téléphone.

« J’aime assez la pluie. Mais pas quand la neige colle encore au sol. Ça fait de la slush dégueu, on ne sait plus où marcher. »

Et c’était disgracieux, cette neige devenue noire ou marron qui avait à moitié fondue pour donner des tas informes. Y mettre le pied, c’était en traversé l’épaisseur comme dans du beurre trop mou. Bonjour les dégâts.

Hazel esquisse un nouveau sourire en en revenant à Gemma, acquiesçant par le fait même à propos des feuilles et du reste :

« Tu as bien fait, merci. »

Gemma, elle, lui fait part d’un souvenir de Grèce et Hazel a un petit soupire d’envie. Elle n’avait pas forcément très envie de voyager en soi mais mise devant le fait accompli, elle sauterait sûrement sur l’occasion. Quoi qu’aujourd’hui elle ne pouvait pas trop s’absenter à cause de son commerce !

« Je ne savais pas que tu étais allée en Grèce ! C’était il y a longtemps ? »

En tout cas :

« Qui à être dans le coin je voudrais faire les îles grecques, l’Italie… la Sicile en particulier ! Même si évidemment il faudra faire un détour par Rome quoi. »

Et dans un petit soupire :

« Et la France… »

Comme beaucoup d’Américaine, Hazel avait une vision un peu romancée de la France. Le pays de l’amour et de la gastronomie. Bon il y avait aussi tout un tas de clichés négatifs sur le pays des cuisses de grenouilles mais laissez-la rêver !

Elle en revient à ce que lui dit Gemma à propos d’une phrase que sa grand-mère devait souvent prononcer.

« On dirait mon père. »

Ça l’amuse assez d’ailleurs. Sans doute qu’il fallait avoir vécu longtemps ici comme ces deux là pour se mettre à radoter ce genre de chose !

Hazel a une petite mine affectée lorsque Gemma lui parle d’une vieille entorse qui la faisait encore souffrir aujourd’hui, par temps humide.

« Mais tu as consulté pour ça ? C’est quand même pas normal. »

En tout cas Hazel ne pouvait que convenir des cas de personnes malades. Il faut dire qu’ils passaient de températures très négatives à des températures tout juste positive. Mais ils gagnaient peut-être 15 ou 20 degrés en une seule journée. De quoi convaincre tout le monde de sortir débrailler. Donc c’était souvent un peu leur faute aussi, fallait pas se mentir. Et Hazel ne faisait pas sa fière : elle était pareil !

« J’ai commencé à sortir mes inhalateurs naturels pour dégager les nez bouchés d’ailleurs. Ils s’arrachent comme des petits pains. »

Hazel en faisait tous les ans, pour vraiment pas cher. Et si on lui ramenait le petit tube elle rendait une sorte de « consigne » dessus. Ça lui permettait d’éviter d’avoir à racheter tout le matériel. Elle faisait ça sur beaucoup de produits à présent. En plus c’était bon pour la nature ! Elle n’avait plus qu’a stériliser et remplir à nouveau et hop, c’était tout bon !

Quant aux conseils de Gemma pour qu’elle se prenne une plante ils sont précieux… Mais à partir du moment où elle lui parle du nombre de type de terre nécessaire et tout ça, Hazel se sent un peu largué. Du rempotage ? Elle n’était pas contre mais elle allait clairement perdre le fil du temps.

« Mais tu n’as rien qui ne nécessite que l’arrosage ? Je sais je suis chiante mais je suis tête en l’air. Je vais jamais me souvenir de tout ça… »

Pas que ça ne lui faisait pas envie hein ! L’enthousiasme de Gemma à propos des plantes était communicatif. Mais Hazel avait conscience de ses limites disons… Et elles n’étaient pas très loin. Hazel suit néanmoins la propriétaire des lieux vers les plantes en pot dont elle lui avait parlé. Son intérêt va un petit peu moins vers les cactus et un petit peu plus vers les succulentes mais…

« Je suppose que celles là sont un peu plus difficiles d’entretient ? »

Et d’admettre, à propos de la fantaisie :

« Tu me connais bien. Le concept du simple cactus ça m’emballe pas. Mais s’il a une forme rigolote, une couleur sympa, s’il fait des fleurs… ! »

Ça ça pouvait le faire. Les succulentes avaient toutes les tailles, toutes les formes et parfois beaucoup de couleur. C’est pour ça que son regard avait été attiré par ça.

Bref. A propos du contact de Gemma pour le flyer, Hazel opine :

« Je veux bien ses coordonnées et l’adresse de son site s’il en a un. »

Pour voir par elle-même, se faire une idée et demander éventuellement un devis. Quant aux cartes de visites :

« Super, alors la prochaine qui va voir l’autre ramène des cartes pour échange ! »

Pour ce qui était des élections… Hazel garde un court silence avant d’admettre :

« Je suis satisfaite et en même temps un peu inquiète. Je ne voulais pas du projet Eden mais sans dynamisme pas de tourisme et Bar Harbor vit beaucoup de ça. Le fait de tout avoir rejeté en bloc sans jeter un œil à quelques idées peut être pas mauvaise, je me demande si ce n’était pas une erreur. »

Leur maire actuel décidait de tout et là il faisait blocus sur 100% du projet. La seule candidate féminine proposait de voter chaque idée. Ça lui avait semblé plus judicieux à elle. Plus sage que de remettre tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il fasse les choses bien à présent et qu’ils n’aient pas à le regretter.

Mais elles digressent encore… Et Gemma revient avec une très jolie bougie effectivement. On aurait pu croquer dedans par inadvertance !

« C’est vrai qu’elle est très belle ! Le parfum n’est pas trop entêtant ? Tu en as déjà essayé ? »

Savoir en combien de temps elles brûlaient et si ça valait par conséquent le prix. Parce que l’artisanat en avait toujours un et elle était très bien placé pour le savoir. La boutique se trouve de quel côté ? C’est sympa en tout cas, c’est typiquement le genre de boutique que je risque de trop aimer au goût de mon portefeuille !

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