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bouffonnerie moderne (raja)
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bouffonnerie moderne
feat. @raja shah
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s’dit que la musique est pas franchement bonne pour ce que c’est ou que c’est ce que c’est, est resté par simple curiosité jesse quand on lui a dit, ce midi, qu’il y aurait un peu plus d’anim que d’habitude ce soir. de quoi ramener du monde, faire que les gens s’arrête alors on lui a demandé de faire des heures supps et il a refusé. c’est le premier vendredi soir qu’il a réussi à marchander depuis qu’il est là, et ça fait trois semaines qu’il est là à ruminer et à recompter ses pourboires. et ça l’fait chier d’être si regardant sur le fric, il a l’impression de revoir son père compter la moindre pièce pour du scotch ou un paquet de chips et ça l’fait chier. a pas été très impressionné quand on lui a dit qu’il y aurait un show drag, que ça se faisait souvent. il en a vu des tonnes, il a vu que ça pendant des années à new york, il bossait là où ça se faisait jesse, d’quoi être le bienvenue dans les coulisses, le nez de penny traitor penché au-dessus de sa main après un soupir exubérant et une claque sur le cul. et si il y avait un vivier de drag queens incroyables dans le maine, ça se saurait depuis longtemps.
et il le savait, c’était sympa mais ça valait pas le tiers du spectacle auquel il était habitué. au moins il y avait plus de monde, de nouvelles têtes, de nouveaux snacks, aime pas aborder les gens jesse, il est moins bon quand faut entamer la conversation, quand faut payer des verres et extirper le poisson d’un banc de requins déjà bien affamés. et quand il se regarde dans le miroir il paie pas de mine, ça aussi il le sait. on peut dire qu’il hésite, les drags queens c’est son truc et c’est pas son truc,
au début il est ébloui,
et après il trouve ça superficiel et prétentieux.
il se pince la lèvre, continue de boire son cuba libre quand son collègue arrive. dan est plus grand et plus musclé que lui mais il a pas une once d’intérêt. à chaque fois qu’il ouvre la bouche le charme retombe instantanément.

- daaaaan… psh, viens,
dan le regarde avec des yeux de chiot, à cause du monde il est complètement à la ramasse.
- un lucky luciano pour la table 12 et tu dis bien que c’est d’ma part, oublie pas.
-
- c’est un canon…
- bah ouais danny, justement.
- t’es genre carrément un 5 et no offense mais c’est au moins un 8.
- MOI JE SUIS UN CINQ?


dan se marre et se casse, et c’est chiant parce qu’il se dit que peut-être, mais juste peut-être, il a raison. il roule des yeux, s’avachit un peu la mâchoire tombe dans la paume de sa main droite alors qu’il regarde la scène avec de moins en moins d’intérêt. sa cuisse va de droite à gauche avec nervosité alors qu’il guette tous les déplacements de son collègue qui met une plombe à servir la table 12, et sa main remonte jusqu’à sa bouche avec agacement. et c’est vraiment pas terrible.

- bah alors, qu’est-ce que tu fous là?
-
-

il papillonne des cils un instant, la bouche muette, cousue, se mord la joue sur le coup. oh il peut en inventer des artifices, il y en aura pas autant dehors qu’à l’intérieur de lui, dans les artères et les organes à digresser sur quatre ans de relation foutus en l’air par cet abruti. cet abruti qu’il est quand même content de voir, il sait pas s’il doit chialer parce qu’il est heureux ou malheureux. pour être honnête il ne l’avait pas vraiment reconnu, parce que c’est le maine, parce que c’est son personnage de drag, qu’il se maquillait pas tout à fait comme ça avant. il tourne la tête, s’dit que ça va dans un sourire farfelu, fait comme si de rien n’était. sa tête n’a pas décollé de la paume de sa main, l’autre est cachée sous la table où sa cuisse continue de virevolter.

- je travaille ici, dès fois.
- mais c’est toi qui me suis alors c’est à moi d’te poser la question.
- et puis, ça m’a perturbé d’te revoir alors,
- j’me suis dit que j’pouvais bien te payer un verre.


son coude descend un peu plus bas, sa voix est un peu plus calme et posée que d’habitude. il a l’impression de mourir à chaque fois qu’il croise ce regard.
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bouffonnerie moderne
feat. @jesse seok
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l'a choisi de faire présence plus que prestance sur scène, dans l'imitation presque parfaite d'un clip qui s'improvise à s'en péter les chevilles à la moindre pirouette. l'est là, raja, dans un sourire léger qui grandit à mesure, le regard posé sur les deux autres queens qu'éclatent de rire à en cracher les cordes vocales dans un bol de ramen. l'a de quoi se pincer la lèvre inférieure sans faire gaffe, à peine flinguer son makeup dans un oubli, de la moindre émotion qui vivote et fait trembler ses os. l'a moins de temps pour siouxsie depuis quatre ans, raja, l'a moins de temps pour elle devant le miroir, derrière trois tonnes de tissu ou au contraire seulement deux carrés de quoi cacher le strict minimum dans un clin d'oeil outrancier. l'a les souvenirs doux-amers d'une new york ramassée à la pelle du fin fond du cimetière, les couleurs sont toujours aussi belles sous ses paupières et parfois, parfois l'a de quoi vouloir en rêver dans un retour vers le futur qu'a tout du passé. l'échange quelques mots avec sa pote qu'a pas pu passer à côté, dans un échange de paroles plus ou moins fortes. et pour une fois ses talons lui font pas un mal de chien, et c'est qu'à force de faire le ménage dedans l'a fini par les détendre au point de plus envoyer quinze plaintes la soirée à sa soeur pour le fond comme pour la forme. l'inspire profondément et capte pas l'oeillade, capte pas le verre qui se fout sous son pif, et le serveur donne un coup de menton dans l'air, précise que ça vient de lui là-bas, que lui là-bas c'est son collègue mais que lui là-bas c'est un peu un con, mais un con sympa, mais un con quand même. papillonne de ses faux cils pendant l'espace de deux secondes, le remercie dans un sourire et y regarde. y regarde dans un froncement de sourcils. y regarde comme une loupe au-dessus d'une fourmilière en l'attente d'un soleil au zénith pour y foutre le feu. et l'allumette craque quand y se redresse, et l'allumette craque quand y se rapproche et qu'il la reconnaît la tronche, qu'il la remet subitement comme une torgnole après avoir fait un black-out, pas bien plaisante, nécessaire cependant. et y pige pas vraiment ce que ça lui fait, raja, dans le mélange de l'avoir foutu dehors, dans le mélange d'avoir mis un terme à la relation après une énième dispute, pouvait pas supporter l'idée d'une cinquième pause, d'une cinquième fois au bout de deux ans, d'une loose sur une autre loose à en faire une collection à mettre dans une pochette plastique. sans doute que ça fait mal, un peu. sans doute que ça fait du bien, un peu. sans doute qu'il aurait l'air con à faire demi-tour. sans doute que jesse ça lui fait l'effet gonflant d'une fin de série qui devait pas avoir cette fin. traîne un smile, raja, traîne un smile qui grandit en un croissant de lune qui vient rejoindre le spleen de pierrot. l'a le cocktail entre les gants, subitement son corset lui paraît plus serré, lui vient pas l'idée de dire salut comme y faut, salut comme bêtement salut.

- bah alors, qu'est-ce que tu fous là ?

et ça paraît pas évident à expliquer, et ça paraît pas évident à comprendre non plus. ce qu'il irait foutre dans un coin paumé du maine, ce qu'il irait se perdre alors que la nuit était quinze fois plus longue à new york. et y s'assoit ni une ni deux, raja, garde une délicatesse qu'a pas de quoi fracasser le magasin de porcelaine, y'a une de ses jambes qui vient rejoindre l'autre, les croise dans un haussement de sourcils quand y l'écoute. l'avait presque zappé un tant soit peu sa voix, comment elle résonne dans le brouhaha, comment elle résonne quand elle monte ou redescend. et c'est quoi cette vie, et c'est quoi cette probabilité, ç'a tout d'un mauvais roman de l'ex qu'est retrouvé dans un coin pittoresque d'angleterre entre deux moutons et la recherche du soi dans le calme d'une campagne chiante comme pas deux. y se marre un peu.

- hmhmhm,
- oui ça paraît logique


l'a pas encore pris une gorgée du verre, l'a pas osé y toucher dans la seconde, le laisse là à vue d'oeil, s'y raccroche sans trop savoir quoi dire, ni où se situer sur le globe après l'avoir fait tourner en un coup de griffes. son dos est droit, sa mine dépérit pas. et ça va. et étrangement ça va. et étrangement ça le rassure de le savoir sur ses deux guiboles. et étrangement ça lui fait l'effet d'un fantôme largué qu'a raté la bonne maison à hanter.

- je suis là parce queeee,
- et bien ça m'arrive juste d'être là,
- une fois dans le mois dans ces eaux


peut pas démentir sur son regard qu'a rien d'une déclaration de guerre ou d'amour, qu'a juste de quoi viser presque juste dans la cible, qu'est presque en eaux troubles. tape enfin dans le cocktail, tout juste, reconnaît directement le mélange de quoi frôler la crise du hasard. sait pas s'il la foncièrement reconnu, sait pas si c'est millimétré comme sur du papier à musique. le connaissant c'est pas calculé, le connaissant c'est l'estomac qui creuse et l'instinct klepto des numéros de tel.

- t'es tombé en panne dans l'coin pour bosser ici des fois ?
- je t'ai pas croisé la dernière fois donc j'imagine que ça doit pas faire très longtemps ?
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bouffonnerie moderne
feat. @raja shah
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sait plus où se foutre entre le bruit et la forme de sa bouche qui s’articule dès qu’il parle. sait plus où se foutre entre l’habitude qu’il souligne jusqu’à en faire péter une mine imaginaire, la conv est toute sauf naturelle, et le son des basses fait mourir les silences qui s’entrechoquent, le mal qu’il a à répondre, le mal qu’il a à s’en foutre. alors il vient au moins une fois par mois. ça va pas aller, il le sait, d’ailleurs il déglutit au même moment, regarde la scène comme si quelque chose de clinquant venait de faire mouche, une blague qu’il a loupé, ça se marre sur la table d’à côté c’est que ça devait être poilant. il baisse la tête jesse, fronce les sourcils d’un air abattu, ça le fait chier, et… et il y a des tas de trucs qu’il aimerait lui dire. du j’te déteste, du ça m’fait mal, des souvenirs qui remontent à la surface, du moment où il a chialé sur un trottoir pendant deux bonnes heures, il bouffe que de la merde, il dort comme une merde, même le sommier est merdique mais au moins c’est chez lui. il hume, pose un dernier regard en direction de son verre, il a plus de glaçons à faire tournoyer. il rebondit pas sur le fait qu’il le perturbe raja, il le sait. il s’en doute. ça l’fait chier de lui avoir dit, que ça lui retournait l’estomac, qu’il le rendait malade. il l’avait pas vraiment vu c’est vrai mais maintenant il le voit bien raja, et il la voit siouxsie. et tout le monde la regarde siouxsie et il est mal à l’aise de la voir siouxsie, parce que c’est comme dirait un huit et qu’il est un cinq. et qu’il arrive pas à dire ce qu’il a sur le cœur quand c’est siouxsie qu’il regarde.
et ça fait rien, il n'a rien à lui dire.

- une fois par mois, mh, ok… ok j’essaierai de, pas être là la prochaine fois.
-
- si ça te va. j’pense que ça te va.
-
- trois semaines, un truc comme ça, mais c’est totalement temporaire mh - j’vais ouvrir la boutique du cbd là, dans le centre. les travaux se passent bien, le local est en travaux, c’est top.
-
- top top top.


moue remplie de fierté pour un bout de papier falsifié peut pas admettre la déroute sans claquer sa superbe et son sourire qui se dessine sur son visage comme une pyrogravure. peut pas admettre que ça pue du cul et qu’il regarde le prix de tous les rayons qu’il visite au supermarché. peut pas admettre que c’était plus confortable avant. que ça fait une plombe qu’il est pas juste parti en week-end. il pourrait lui demander ce qu’il devient raja mais il sait, il le sait très bien qu’il se met bien. il avait déjà tout, il a même la belle école à rajouter sur le papier, d’quoi amortir la rallonge de papa maman. et il sait pas pourquoi ça le débecte maintenant, il a besoin de se convaincre qu’il est ce qu’il déteste alors qu’il est tout ce qu’il aime, quand il le regarde, il le regarde avec une quiétude et un amour viscéral.

- c’est un drôle d’endroit pour se recroiser,
-
- pourquoi t’es pas resté à new york?
j’suis un peu surpris, je croyais que c’était ton truc. la nuit et les paillettes. t’avais des commandes super farfelues, tu passais la nuit dessus.
-
- et puis t’as disparu, du bar, c’était… ah, bizarre, j’vais pas dire que j’ai pas kiffé d’te savoir loin.
- c’était pour venir… ici?
-
-


va pas dire, d’emblée, qu’il a l’impression d’être chez les nullos en formule 4. qu’il s’ennuie et que même les cocktails sont ennuyants, qu’il a pas encore pu mettre son grain de sel dans les coulisses et les toilettes du blaze. il se redresse un peu, épaules bien droites, il passe une main dans ses cheveux, se pince les lèvres sans le regarder. pourquoi il lui a payé ce verre? il a vu ses pompes, il a vu ses jambes, il a vu son cul et il a même pas regarder son visage. c’est pour ça qu’il est con.

- t’es venu avec qui?
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bouffonnerie moderne
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sait pas sur quel pied se poser, celui au-dessus du charbon enflammé ou les legos tournés vers le haut prêts à accuser la chute. bouge pas d'un iota, raja, se sent pas de faire dans la fuite, le catimini sans passer par la grande porte. parce qu'il y passe toujours, par la grande porte, avec ou sans silence, avec ou sans le claquement qu'a de quoi réveiller les cadavres sous le plancher. l'a le sourire sur la trogne qu'a pas de quoi démentir le semblant de contentement, et c'est qu'en quatre ans l'a tout juste pris dans la tronche. sans doute qu'il a plus de cernes, jesse, sans doute qu'il a l'air rincé plus facilement, jesse, sans doute qu'il a pas la même résonance entre d'autres murs, plus petits, plus cozy, loin des brouhaha des bouchons de new york, des shots jusqu'à sept heures du matin et jusqu'à l'autre matin. et son sourire y grandit un peu, son sourire peut pas se faire de coin, dans les projets qu'il souligne, qu'ont de quoi le surprendre. le voyait plutôt à la tête d'un bar à la fois contemporain et dans l'oppulence à en créer des banquets dignes d'une versaille avant la fin du monde. l'a le regard qui se paume l'espace d'une seconde sur le lucky luciano, sait pas si c'est le tout d'un coup de poker ou un véritable caillou lancé contre sa fenêtre. l'inspire profondément, le regarde dans un papillonnement de cils. et siouxsie elle se fait un peu la malle, et siouxsie elle en a que la forme et les gestes.

- oh de b /
- okay ?
- non j'ai pas trop fait gaffe aux travaux dans l'centre mais c'est - surprenant,
- une boutique de cbd d'accord,
- j'doute pas que tu seras de bons conseils sur le sujet,
-
-
- te donne pas la peine de penser pour moi jesse tu fais comme tu veux


et ça lui serre un peu le bide, et y'a comme le tout qui vient s'essorer, qui lui tape directement dans tout le tronc. l'inspire profondément, dans les tas de questions qui viennent sans venir, dans le pas savoir ce qu'est au mieux ou ce qu'est au pire et que ç'a pas été si mal que la boucle fasse un double noeud y'a un peu plus de quatre ans. y se pince l'intérieure de la joue, l'a pas envie de souligner la crise existentielle à vingt-huit piges, les appels téléphoniques jusqu'à quatre heures du matin, l'habitude reprise du pieu en solo, à fixer le plafond dans un grincement de dents, à frôler le surmenage pour flinguer la pensée à même la tempe.

(et après toi)
- je m'voyais plus vivre à new york,
- peut-être y retourner un jour j'en sais trop rien mais -
- j'cherchais un local pour ouvrir une boutique de toute manière ça s'est fait de fil en aiguille et j'ai dit oui sans trop réfléchir


et la nuit veut moins de lui et c'est moins son truc, c'est plus son truc, fracas de la trentaine avant l'heure qu'aura eu raison de mettre la grande ville à mal. dans l'air qu'a plus la même façon de lui faire enfler ses poumons déjà flingués aux vogue à la menthe. et la nuit ça valait moins le coup sans jesse, et la nuit c'était plus le même bruit sans jesse et la nuit est plus paisible aujourd'hui, la nuit se tait, la nuit se vide des rêves dans un puits.

- avec les deux queen juste derrière et une pote qui est passée -

y lève à peine le nez pour zieuter où elle s'est perdue, et il la voit plus vraiment, l'entend plus vraiment non plus, se donne pas la peine de faire l'effet d'un radar, et elle le verra de loin, et elle hésitera pas d'un iota pour l'aggripper par l'épaule si elle a besoin d'un moment confession après quatre verres dans la gueule. y reprend une gorgée de son verre, farfouille dans la poche de sa robe pour en sortir son zippo.

- je sais pas où,
-
-
- peu importe,
-
-
- j'suis content de voir que tu vas bien,
- sincèrement
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te donne pas la peine de penser pour moi jesse tu fais comme tu veux.
on se doit mutuellement que dalle mh,
sait pas s’il a foutu toute l’histoire au bûcher ou s’il en a fait de fines bandes au cutter un truc du genre à jeter tout ce qu’il a pu lui offrir dans un grand sac poubelle. il se mord la joue / ça fait rien s’il s’en fout / ça fait rien s’il fait semblant / il a dit que c’était temporaire; c’est pas temporaire. il sait pas quand il pourra repartir, monter dans le premier bus pour new york pour faire treize heures de route / et il le laissera là, raja, et il l’emmènera pas raja. ça ressemble à toutes les fois où ils se sont pris la gueule;
ça ressemble à toutes les fois où ils se sont couchés sans se parler, silence à tuer l’autre, à qui s’excusera le premier à désamorcer une bombe collée au corps par de tous petits bouts de scotch.
et ça fait rien, qu’il le boive pas ce verre, il a plus l’air très fan du mélange dans le shaker pourtant c’était ça qu’il préférait. un lucky luciano, balafre sur le visage, la paume transpercée de serments qu’il aurait préféré oublier. c’est sûr, c’est plus original qu’un mojito. il sourit bêtement simplement, recule sur son siège pour avoir une vue d’ensemble, les bons conseils font les bons amis; lui il veut seulement l’argent. doute pas que ça l’intéresse pas, les travaux dans le centre, il y en a un peu sans déranger la circulation des piétons, qu’il y a pas de quoi repérer son fiasco, il a pas mis son nom sur une belle pancarte.

il aurait jamais dû quitter new york. comprend pas qu’il y trouve son compte / rêve sans allumette, il aurait pu faire un tabac. au lieu de ça il est juste là à bar harbor ou dans ses alentours et ça fait tailleur du dimanche mais il va pas certainement pas lui dire ça pourtant c’est ce qui pense, ça se lit sur sa tronche sans faire exprès dans le rictus qui suit dans un “oh ok” pas convaincu peut pas médire, s’la jouer chef de file. il méritait mieux, il comptait pas ses heures, raja, c’est bien pour ça qu’il en avait sa claque. en une soirée il faisait le double / et c’était de l’argent sale mais qu’est-ce que ça peut foutre? il a toujours pris ça trop au sérieux.

- mh pardon? tu t’voyais plus vivre à new york? je m’étouffe carrément c’est trop.
- moi j’étais content mais tu manquais à tout le monde. et tu leur manques encore, j'suis sûr.

(et siouxsie et raja)
-
-

- t’es parti à cause de moi?

met le doigt dans la prise jesse / c’est ce qu’on lui a dit / c’est ce qu’on lui a dit pendant des mois. que c’était à cause de lui. et les potes de raja continuaient à venir et à l’éviter indifférence à s’étriper d’un coup de poignard sur le parking. il osait plus les regarder. puis ils sont plus venus eux aussi et petit à petit il a complètement disparu. il le regarde enfin jesse / s’doute de la réponse / doute pas qu’il puisse lui mentir / lui accorder aucune importance / dire qu’il a seulement enlevé les petites roues pour avancer plus vite qu’il s’est pas tapé de trou dans un skatepark. veut pas se faire mousser jesse / s’entendre dire qu’il a laissé un impact de balle sur un mannequin c’est chiant. l’entendre dire qu’il l’a fait pour lui et c’est sûrement le cas / et la réponse lui fera jamais autant plaisir que celui de revoir son sourire encore une fois.
-
-
il suit pas vraiment son regard, cherche pas vraiment les deux queen et la pote qui s’est envolée quand il est venu s'asseoir à sa table. il voulait seulement entendre s’il était “venu avec son mec” ou pas sans pronostique ni soulagement. ça lui fait encore mal de le voir. sortir son zippo. j’suis content de voir que tu vas bien.
il se claque une barre, ouais. c’est clair, il va super bien.
et lui va partir, fumer, il sort son zippo et ce serait bizarre qu’il l’invite. il ferait mieux de couper court. et c’était cool et bonne soirée et salut, et profite. et nique. et puis plus rien.

- tu vas fumer?
- j’ai d’autres trucs s’tu veux. gratuits, ça m’fait plaisir aussi de te revoir.
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se prend le ballon de baudruche plein de flotte en pleine poire, brushing foutu en l'air après y avoir passé au moins quarante-cinq minutes, ça lui fait l'effet d'une aiguille plantée sous l'ongle. sans doute que ça fait mal, un peu. sans doute que le constat est pas glorieux, l'a la difficulté de l'aveu d'une faute, d'un c'est à cause de toi, d'un c'est grâce à toi, d'un new york la nuit devenait laide et sans saveurs. y se pince la lèvre inférieure, tenté de retirer au moins un de ses gants pour se dégommer la peau tout autour des doigts. l'inspire profondément, se disait en paix, s'estime toujours en paix avec lui-même raja, avec le fouillis d'une relation passée sous des auto-tamponneuses jusqu'à plus d'électricité. l'a pas le mensonge comme mantra, doctrine de vie qu'aurait de quoi faire l'arnaque à en vendre un stylo magique qu'est juste un stylo bic. feint pas l'hypocrisie, pas maintenant, pas aujourd'hui, même si siouxsie elle joue du mystère et du sel pour raviver des plaies déjà trop ouvertes. fait mumuse avec son zippo et de sa main libre y vient taper dans son verre qu'a tout d'un relents nostalgique et de vieilles habitudes qui ont la peau dure. il sourit, raja, il sourit juste dans un haussement d'épaules. l'évite le regard, mi-honteux mi-plein de fierté qu'a peine à avouer qu'il a été vaincu d'un coup d'épée en pleine épaule.

- entre autres ouais

se redresse un peu sur la chaise, sort son étui à cigarettes d'une énième poche. besoin d'en griller une pour faire redescendre les nerfs qui sont déjà dans ses talons, passés par l'estomac, passés par les poumons. le regarde de nouveau dans un semblant de rictus, plus discret, hausse les sourcils sous la proposition, l'offre et la demande. l'a à peine retouché au rail depuis qu'il s'est taillé, l'a à peine gobé un cacheton depuis qu'il s'est barré. il se redresse sur ses deux jambes, un talon claque, le deuxième aussi. frôle les deux mètres sur ses échasses, vu et revu dans la foule, pas perdable, pas besoin d'un coeur en hélium accroché à sa main pour être retrouvé.

- hmhm ouais pourquoi pas,
- j'vais juste pas consommer de suite,
- ce soir


préfère le huis-clos, regarder le plafond comme un vitrail traversé par un rayon de soleil un matin de messe. y tend son étui ouvert, dans ses souvenirs ça l'a jamais dérangé de taxer une de ses vogues. jette un oeil dans la masse humaine, voit sa pote plus loin qu'est rouge à imiter un coquelicot dans la fleur de l'âge, au plus claquant. fronce les sourcils, la voit déjà à terre à rire jusqu'à s'user les cordes vocales, à pleurer jusqu'à plus d'eau dans le corps, à remuer de vieilles histoires pour se faire un semblant de mal, et demain elle aura oublié, et demain elle s'excusera sans s'excuser. tire une grimace, à deux doigts d'avoir les glandes de l'avoir embarquée. elle est toujours de bonne compagnie pourtant, à caresser dans le sens du poil, à glisser les compliments comme les balles d'une mitraillette bloquée.

- aïe aïe aïe ça va être moche

(secoue un peu la tête)
(baisse les yeux vers jesse)
(et au pire y se prendra un zeph)
(et au pire y le recroisera peut-être dans le centre-ville)
(et au pire)
(et au pire fait chier)


- tu veux ?
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il hausse les sourcils, baisse la tête en la hochant, s’en doutait même si new york c’est grand, et new york c’est tellement grand qu’il trouvait pas ça anormal de plus le croiser. il allait plus dans le même tabac chercher ses clopes, il allait plus dans les mêmes restaurants voulait pas le voir jesse, sait quelle ligne de métro il préfère emprunter pour chaque trajet, sait comment est la déco de chez lui, son nouveau chez lui, sans jamais y avoir foutu un seul pied, sait combien de temps il prend dans la salle de bain (longtemps) sait ce qu’il chante quand il y reste trois plombes, sait dans quelle position il dort sa marque de dentifrice préféré l’anniversaire de sa mère et le signe astrologique de sa mère. et tout ça, tout ça lui sert à rien. tout ça il le retient, inconsciemment, parce que quand il lui a demandé de partir il est pas revenu prendre ses affaires jesse, c’était pas la peine de venir chercher des affaires pour une semaine. entre autres, il fait une grimace, pensif. vaut pas le coup de partir aussi loin, pas plus qu’il vaut le coup de rester, vaut pas le coup d’avoir cet infime mini pouvoir. quand il le voit il arrive pas à le détester, quand il le voit il oublie qu’il a tout pris sauf lui.
ses talons claquent, ses talons prennent de la hauteur, elle est grande siouxsie. et quelques regards se tournent vers eux, pas tous, et quelques regards se demandent si c’est la suivante, si elle a l'étoffe d’un lip sync, si elle cache d’autres merveilles sous ses fringues. il baisse les yeux jesse, regarde ses talons par curiosité où moment où elle bat le sol. s’demande comment on peut marcher avec et combien il les a payés. et c’est magnifique et siouxsie et il a l’air riquiqui au moment où il se lève, d’quoi frôler le complexe d’infériorité mais pas du tout.

- tu m’diras quand tu veux alors,

il prend son poignet qu’il soulève pour mieux voir le paquet. c’est toujours des mentholées et il sourit. et il y a que lui pour faire gonfler le chiffre d'affaires de vogue. ça doit être un truc de drag queen. il en pique une qu’il glisse derrière son oreille, finit son verre qui était déjà fini, s’tape la fin d’un glaçon mélangé rhum-coca. peut-être bien qu’il va s’en recommander un. enfin, il bouge, fait le tour de la table, claque des doigts en direction de danny. il montre sa table du bout du doigt, il y a pas intérêt à y voir des squatteurs dans dix minutes.

il lève la tête vers siouxsie qui attire de plus en plus d’attention. balaye la salle pour y voir la fameuse pote et il est pas certain qu’il reparte avec ce soir. espère que ça craint pas trop, il ne la connaît pas mais ça serait chiant qu’elle gâche la soirée. il prend la porte de service jesse, fait comme chez lui, tient pas plus que ça à offrir un bain de foule à siouxsie à l’entrée du blaze. il sait qu’elle est bonne. l’inspire le bon air du tabac en sortant, un de ses collègues vient sûrement de finir sa pause. il récupère la cigarette qu’il avait coincée derrière son oreille, sort un briquet de sa poche, le genre kitchoune avec le logo des looney tunes. s’dit qu’il aurait pu frimer avec ça s’il avait commencé les clopes en primaire. il le lui tend dans la foulée, s’embarasse pas des talons et des deux mètres de haut il a l’habitude.

- je me serais habillé en noir si j’avais su.
-
- t’es magnifique.
-
-

il tire sur sa cigarette, pensif, muet. ça le démange, ça le gratte de savoir, ça l’fait chier cette curiosité morbide à se faire du mal dès qu’il peut. mais il peut mettre sa main à couper qu’après ce soir ils n’auront jamais plus l’occasion de se revoir. vaut mieux pas.
-
- est-ce que t’as rencontré quelqu’un?
- t’es pas obligé de me répondre si tu veux pas.
- j’voulais juste te dire que si c’est le cas, eh bah, j’suis… content.
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y sent les regards qui se posent, qui frôlent, l'est pourtant pas parti sur un lip sync, fait longtemps qu'il en a plus fait, raja, les pirouettes qui vont avec à s'étirer les jambes en faisant le grand écart. l'a plus la même énergie à y donner sur scène, se fait seulement conseiller, se fait seulement soutien, l'effet d'une relique qu'a passé son temps pour dégouliner sous les spots. adresse des sourires de coin, croise sa pote qui lui fait un grand salut, auquel y répond du bout des doigts. et c'est pas par la grande porte qu'il passe, et c'est par celle des coulisses, là où c'est plus calme, là où ça crève plus les tympans, là où les mains se collent moins sur les hanches, là où les disquettes tournent jusqu'à se rayer, faire un bide sur l'ordinateur. son dos se pose contre le mur, fait maintient, l'attrape le briquet sans se formaliser sur sa forme et son dessin, y arrache seulement un petit rire à peine audible. range son zippo qui l'accompagne depuis des lustres, à en prendre soin comme une collection automne-hiver qui fait un carton. le regarde de haut sans avoir vraiment le choix, du coin de l'oeil puis en tournant la tête, feint un haussement de sourcils. compliment qu'il prend autrement, compliment qui gonfle son égo déjà proche de l'explosion, compliment qui sonne pas pareil à son oreille, c'est pris autrement, comme un bouquet fait à l'arrache avec des fleurs chopées dans un parc. y tire une première taff, crache la fumée par le nez. traîne un sourire un peu plus grand, dans d'autres circonstances l'aurait sans doute dit je sais.

- merci,
-
- l'effet corset ça,
-
- heureusement qu'il fait pas plus chaud j'serai tombé dans les vapes


se souvient de ses mains sur ses côtes, se souvient des lacets faits, se souvient comment il serrait jesse, jusqu'à ce qu'il lui dise stop. y'en a qu'ont été flingués à force, y'en a qui sont restés durant des parties de jambes en l'air, y'en a qu'ont été faits mains sur plusieurs nuits, l'en a plusieurs, raja, et rien est trop beau pour siouxsie, et rien est trop beau pour qu'elle rayonne, qu'elle fasse écho à morticia et tout son contraire. papillonne des cils sous la question, inspire profondément, du mieux qu'il peut, baisse un peu les yeux, tire une grimace.

- non,
-
- j'ai eu quelqu'un pendant quoi,
-
- quatre mois,
- à tout casser,
-
- elle aimait pas trop l'idée des jupes et des faux sourcils


se marre un peu plus franchement, l'a pourtant eu le je t'aime du bout des lèvres au bout de trois mois, pas avec la même intensité. et elle était jolie, du fard à paupière à imiter une voiture volée, entre la rolls-royce et la bugatti. ça s'est pété la tronche comme un château de cartes abattu par un courant d'air en pleine hiver, c'était pas plus mal, et l'a eu les larmes ravalées façon rhume carabiné. ça le démange tout juste de poser la question, se fait le constat que c'est sans doute pas le cas, qu'en peu de temps l'aurait juste eu l'occasion de trouver de quoi passer un surplus de temps sur quelques nuits. l'a pas de mal à visualiser son petit mot sans douceurs parsemé de chiffres passer d'une main à une autre, le roulage de pelle dans l'escalier qui mène aux chiottes. tapote sur le bout de sa vogue pour en faire tomber la cendre.

- des trucs qui durent pas vraiment,
- j'pense que j'deviens difficile


(l'hausse les épaules)
(apprécie le vent qui vient taper sur ses joues)
(son rouge à lèvres laisse des marques sur la cigarette)
(ça le tanne quand même)
(l'a rarement eu la langue dans sa poche)
(quand y s'agit de jesse)


- et toi ?
- j'imagine que t'as ton petit lot de numéros sous le coude ?
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feat. @raja shah
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il esquisse un sourire quand il parle de son corset, pourrait lui proposer de le desserrer veut pas empiéter sur ses souvenirs, dans son espace scruter comment son corps réagit à chaque fois qu’il serre un peu plus fort et il en a de bons souvenirs jesse, des coulisses, du dernier check-up de la montée de stress une minute avant de monter sur scène et c’est pas la première fois qu’il frôle l'évanouissement et c’est la première fois qu’il en pince pour siouxsie, et il le dira pas, qu’elle a jamais été aussi belle que ce soir, veut pas faire l’amoureux transit jesse.

- c’est pas que l’effet corset.

est catégorique dans sa réponse, veut pas l’entendre souffler qu’il se laisse berner par un détail. il connaît parfaitement sa silhouette avec et sans corset pour perforer ses poumons. il lève les yeux vers lui, le dévisage un moment. appuie le silence tant qu’il le peut. il perd rien à le mettre mal à l’aise jesse, il peut même dire tout ce qu’il veut pendant cinq minutes.

y a le sourire plus ou moins forcé quand il balande quatre mois parce que quatre mois c’est vraiment que dalle. parce que quatre mois ça veut dire qu’il a laissé un no man’s land derrière lui, quatre mois ça veut dire que c’est pas tant l’éclate à bar harbor city. il espère pas plus que quatre mois non plus jesse, va surtout repartir très vite à new york.

- une femme? okk.
- pourquoi pas.


il se claque une barre sait pas vraiment pourquoi. a du mal à l’imaginer, a du mal à imaginer son raja avec une femme. n’importe quelle femme. c’était sûrement une fille super pour rester déjà quatre petits mois. il tire une latte inspire bien fort, l’est presque trop honnête raja, l’est presque trop vulnérable raja, l’est presque pas assez difficile raja. peut pas dire que ça lui fait plaisir, peut pas dire qu’il est mécontent de l’apprendre non plus. c’est là, c’est tout.

- mon lot de petits numéros?

il s’esclaffe puis plus lentement son visage se fige, il hoche la tête embêtée.

- mmh, j’aime juste… parler. c’est, j’suis juste comme ça. / j’suis comme ça. je flirte, tu flirtes, tout le monde aime reçevoir un peu d’attention de temps en temps.
j’aime juste parler,
- et j’ai personne à contrarier alors…
-
- ouais,
- ici du moins, tu sais,
- j’suis juste un serveur.
- je sers et puis je sers plus.
- j’ai pas de casseroles au cul. je m’étais presque dit
(silence) qu’avec un peu de chance, je rencontrerai quelqu’un.
-
- à la place j’ai des numéros de merde, du genre, si t’es branché orgie j’peux te le filer.
-


peut pas dire qu’il a creusé pour l’avoir, il a laissé son oreille traîné, il a fait une vanne et on l’a invité, parce que c’est sympa de changer d’voir celui qu’aura les couilles de venir pour de vrai. personne l’a vu venir le dimanche suivant. et c’est pas avec ça qu’il va détruire le record de quatre mois de raja. il a même pas envie de le battre. il s’en fout. ça lui mine le moral de rentrer seul dans son appartement vide après le boulot il s’en fout.

- si on s’remettait ensemble, tu nous donnerais combien de temps?
- plus ou moins de quatre mois?
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bouffonnerie moderne
feat. @jesse seok
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s'attend pas au speech, s'attend pas aux détails, s'attend pas à ce que ça reprenne un peu plus de naturel. s'attendait à rien, raja, pas même à une discussion plus longue qu'un petit doigt. et pourtant ça fonctionne, un peu, juste assez pour qu'il ait pas envie de se casser tout de suite, prétexter un faux appel téléphonique, une urgence en carton inutile qu'est même pas assez bon pour construire un château. reprend une latte de sa cigarette, la crache par la bouche cette fois-ci, commence à avoir mal aux pieds. sont neuves ses godasses, prennent autant de place que les autres dans l'armoire. sont neuves et l'a eu beau faire l'exercice de faire le ménage avec, elles ont du mal à se détendre. et y sent que ses nerfs se tendent subitement, papillonnement de cils qu'a tout d'une tempête façon papillon qui change un destin entier. y se marre pour le principe, pour la taquinerie qu'en est pas vraiment une, pige pas pourquoi y prend ça à coeur, comme une proposition, une main tendue pour reprendre là où ça s'est stoppé net après un cumul de quoi faire d'une colline au moins le mont fuji.

- bof j'te laisse l'honneur d'être le seul de nous deux à avoir ce numéro

gratte du temps sans pouvoir trop en faire, a rien d'un barnum qu'enchaîne les numéros en faisant durer le suspens jusqu'au moment de cristallisation. son dos reste collé au mur, l'arrière de sa tête vient le rejoindre doucement. l'inspire à nouveau profondément, sent de quoi lui fracasser un bout de coeur, le perdre au passage dans une botte de foin, suivre le rouge en perspective sans se prendre un morceau dans les doigts.

- j'sais pas,
-
- honnêtement j'sais pas,
-
- y'a plein d'facteurs qui jouent,
- si on fait le record de pauses,
- si tu vas voir ailleurs,
- si on s'engueule une fois sur deux,
-
-
-
- ça peut être une journée ou plus de quatre mois ou deux ans et demi ou même avec un peu d'bol une vie entière


(ferme les yeux)
(pousse un soupir)
(étire ses bras dans l'air)
(tapote de son talon)


- un d'mes goal c'est de me marier alors -
-
-
-


sait ce qu'il veut sait ce qu'il veut plus sait que new york c'était à ses vingt piges sait que new york c'était avant et que c'est une page jetée dans la cheminée. sait qu'il a plus le courage d'hausser le ton, de se retrouver au-dessus sans les talons, avoir le dédain d'une bourgeoise qu'a le déni de la loose, qu'ose même pas prendre le métro.

- j'ai pas l'courage d'anticiper un divorce

(l'hausse les épaules)
(tire une grimace)
(termine sa vogue)
(l'écrase contre le mur du bout des doigts)
(se décolle du mur)
(épousette un peu le bas de sa robe)
(de la cendre s'est déposée dessus)
(il sourit)


- du coup j'sais pas

(la porte s'ouvre dans un grincement)
(pause clope pour un autre qu'ose pas interférer)
(se demande ce que fout sa pote)
(commence même à s'inquiéter un tant soit peu)
(garde son égoïsme pour lui)
(encore quelques secondes)
(minutes)
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