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One, two, three and four, the devil's knocking at your door Le regard encore un peu flou d'un réveil inattendu, bercer avec force par la lumière du jour qui s'infiltre dans ta chambre par les rideaux que tu n'as pas pensé à tirer la veille, trop épuisé par ta journée. Sortir des bras de Morphée n'est pas aisée, encore moins quand il n'a dormi que trois heures, mais il a l'habitude de ces courtes nuits, qui ne sont devenu que plus courante au fil des mois. Son premier réflexe, c'est de grogner, comme s'il n'avait pas volontairement saboté son sommeil en s'étalant comme une larve dans son lit à peine défait. Le second, probablement le plus important de sa journée, celui-là même qui détermine généralement son humeur, il vérifie son téléphone, passe en revue les notifications diverses de la nuit. Comme un automate, réalisant avec soins chacune des actions qu'il effectue à chaque réveil, cochant les cases d'une to do list imaginaire, ancrée dans son crâne, visualisant les choses comme son seul moyen de passer au mieux, une journée, pas trop pourri. S'il manque un seul de ces rituels, il sait pertinemment que sa journée ne sera que morose et pleine de mauvais signe.
S'il avait préféré rester au lit toute la journée pour se plaindre à lui-même de sa propre existence, il avait pourtant une excellente raison de sortir de son lit et de tout faire pour paraître pimpant et en bonne forme. Le rendez-vous fixé avec Sasha pour ce qu'il aimait appeler le debrief des catastrophes, une sorte de rituel qu'ils avaient mis en place des années plus tôt, pour extérioriser chacun des drames et catastrophes de leurs semaines respectives. Un moyen de faire un compte-rendu et de tenter l'un avec l'autre, de trouver du positif dans chacune des situations qu'ils rencontraient et qui leur semblaient être insurmontable. C'était une obligation qu'ils avaient instaurée, pour qu'aucun d'entre eux ne passe trop de temps à se morfondre en cas de mauvaise passe et il n'y avait quasiment aucune excuse valable pour l'annuler ou ne pas se présenter. C'était comme ça que ça fonctionnait entre eux, c'était leur façon à eux de se soutenir l'un et l'autre. Tout du moins, Rydhian le voyait ainsi et il mentirait s'il osait dire que ces moments de discussion, mais parfois aussi de silence, ne l'aidaient pas à sortir la tête de l'eau quand le trop-plein d'émotion faisait son apparition dans son petit crâne submergé d'informations.
Alors chacun à leur tour, Rydhian et Sasha choisissait le lieu de rencontre et l'activité qu'il souhaitait faire et ils convenaient d'une date et d'une heure de rencontre. Aujourd'hui c'était Ryd qui était en charge de tout organiser et il avait eu une flemme monstre, tant et si bien qu'il n'avait pas cherché plus loin qu'une balade à l'Arcadia national park et un pique nique sous les toits feuillus des arbres, qui commençaient à peine à jaunir, s'habillant de leurs couleurs d'automne aussi doucement que l'été filait sur sa fin. C'est donc à l'entrée de la réserve naturelle qu'il attend patiemment sa meilleure amie, un sac sur le dos et ses meilleures chaussures de randonnée au pied.