All delighted people

out of the forest, i come with my flowers
Choisi à la naissance par une famille douce et aimante, j’ai grandi dans un épanouissement complet. Personne ne m’a jamais caché que j’avais été adopté, et j’ai su très jeune d’où je venais, même si les circonstance de ma naissance demeurent flou, ce que je retiens dans cette histoire, c’est que plus encore qu’un enfant né, moi j’ai été choisi.

La plupart des parents trouvent leurs enfants beau, intelligent, adorable, mais tout ça c’est par dépit, parce qu’on n’a pas le choix une fois devant le fait accomplis. Ça n’est pas à moi de dire si je suis le plus beau, ou le plus rusé, mais ce que je sais, c’est que depuis ma tendre enfance, j’ai toujours été le plus heureux.

J’ai pas mal voyagé, pu apprendre plusieurs langues et me familiariser avec quelques cultures différentes, mais c’est en Espagne que j’ai vécu le plus longtemps. J’ai grandi à Madrid, loin de mes origines américaines mais je ne me suis jamais senti mis à l’écart. J’ai des amis partout, et je dois avouer que c’est agréable de se sentir chez soit n’importe où.

Depuis tout petit je suis bercé par l’art, la musique, la littérature, peut être à cause de ma grande sœur avec qui j’aime tellement passé du temps, la regarder, et l’écouter jouer de ces instruments qu’elle passait beaucoup de temps à restaurer. Elle a toujours été mon modèle, et si elle a quitté la maison trop tôt à mon gout, je partais la voir aussi souvent que je pouvais.

On parle souvent du complexe d’œdipe, attaché maladivement à sa mère … moi c’est pour ma sœur que j’ai toujours éprouvé des sentiments fort. C’est surement parce qu’elle s’est occupée de moi comme une deuxième maman, et qu’elle m’a donné tant d’amour que j’ai toujours ressenti comme une fascination pour Sue-Jean.    

Elle a quitté le pays quand j’avais 12 ans pour faire sa vie sur un autre continent, et je ne lui ai jamais avoué, mais d’une certaine façon, je lui en ai voulu de partir sans moi. C’était différent, sans pouvoir la voir chaque semaine, même juste quelques instants. On s’envoyait des messages vidéo, souvent, et Sue affirmait que je pourrais venir la voir aussi souvent que je le souhaitais.

Mes parents, aussi attentionnés, doux et prévenant qu’ils étaient n’en demeuraient pas moins très occupés. C’est comme ça que j’ai commencé peu à peu à écrire, tenir une sorte de journal où je couchais mes sentiments, laissait des croquis de dessin, et partageait ce que personne ne pourrait jamais voir en moi.

Vers 15 ans, je me suis mis aussi à la photo, en capturant chaque instant passé, d’une pression sur un bouton poussoir, j’immortalisais la beauté qui m’entourait. Je commence à tenir un blog sur internet, une page pour résumer à ma sœur ce que je vivais à chaque instant. Et de quelques photos volées dans la rue, ça se transformait rapidement par une volée de cliché en studio.

En quelques années, je développe une passion pour la photographie, et si au départ je faisais seulement quelques arrêts sur ma vie, aujourd’hui je me rends compte que mon travail plait à d’autres gens. Je n’aspire pas à vivre de la photo, c’est un métier un peu trop précaire, mais j’aime faire des shoots pour la beauté et le plaisir.

Après mes études secondaires, je décide de prendre mon appareil et de rejoindre ma sœur sur cette ile où elle semblait avoir trouvé une certaine sérénité. Je commence des études universitaires de lettre à Bar Harbor, j’étudie la littérature sous toutes ses formes, sans réellement savoir où ça me mènerait.

Je n’ai pas abandonné la photo, et si je voyage moins ces derniers temps, je recentre mon art sur une beauté différente, troquant les paysages exotiques pour laissé place à la beauté du corps humain, photographiant des hommes, des femmes, de tout âges et origines. La beauté est partout, il suffit de savoir la capter et la mettre en valeur.

Ça fait seulement quelques années que je suis en ville, mais j’avais envie de partager à travers le monde cette richesse culturelle qui caractérisait notre belle île qui avait su mêler une diversité impressionnante à l’abris de son paysage atypique. Je démarrais un nouveau blog, lui concerté exclusivement à mes expériences sur l’ile.