All delighted people

Aurel se retrouvait à arpenter les différents couloir de l’hôpital, cherchant du regard cette jeune femme. Comme tout les jours, cette dernière avait profité d'un moment d’inattention de sa part pour quitter la salle d'examen et le laisser là, à finir de retranscrire les consignes de l'infirmière. Cette fâcheuse habitude commençait à l'ennuyer, même si il prenait ça pour un gage de confiance, il substituait un le trouble dans sa tête. Se cachait elle de lui ? Et si oui pourquoi ? Faisait-il mal sont travail ? Était-il trop collant ? Avait il mal compris se qu'on attendait de lui ? C'était fort possible, il s'est lancé dans ce job pour aider Millie, il n'avait aucune expérience dans le domaine et faisait juste de son mieux. Si ce n'était pas assez, il avait besoin de le savoir, et était bien décidé à en parler aujourd'hui, avant que la situation ne continue à se détériorer.

Il lui fallut un petit quart d'heure pour trouver l’infirmière, il lui souri quand leur regard se croisent et l'invite à le suivre dans une salle de réunion. « Millie, ça fait plusieurs mois que je suis à votre service, et j'ai l'impression que je ne vous satisfait pas complètement.» Signa t'il son sourire devenu plus timide mais toujours présent. « Serait il possible de revoir ensemble ce que vous attendez de moi ? Je suis vraiment désolé, mais comme vous le savez, je ne suis pas interprète de métier, j'ai besoin que vous me guidiez un peu.» a part sa connaissance irréprochable du langage des signes, il n'avait aucune idée de si il avait d'autres mission transversale. Avec sa mains sur le cœur, il n'aurait aucun problème à faire quoi que se soit, et puis dans le fond, il tenait à se travail, il se sentait bien plus utile que de poser pour des marques.

@Millie Clark

A son arrivée à Bar Harbor, elle avait dû tout recommencer à zéro. Un nouvel appartement, de nouvelles habitudes, un nouveau lieu de travail, mais surtout un nouvel interprète. Elle aurait tout donné pour ne pas en avoir besoin, mais bien évidement ce n’était pas possible, surtout au travail.

Elle le savait, il serait plus compliqué de changer d’interprète comme elle changeait de vêtements, ce n’était pas une grande ville telle que New York. On lui avait dégoté cet homme répondant au nom de Aurel. Il était efficace, semblait retranscrire à la perfection, mais… il y avait toujours un « mais » lorsqu’il s’agissait de ses interprètes. Elle aurait pu trouver tout un tas de reproches futiles qui ne servaient qu’à cacher la véritable raison : il n’était pas Zach.

Il s’agissait d’un jour comme un autre. Elle avait profité d’un discours à retranscrire un peu long pour disparaitre. Au fond ce n’était même pas voulu, elle partait simplement, sans réellement le prendre en considération. Il était comme son ombre, obligatoirement présent à ses côtés, mais a qui elle ne portait pas d’attention particulière.

Alors, qu’elle vaquait à ses préparations de traitements, elle aperçut Aurel entrée dans la pièce, qui sans aucun doute, la cherchait depuis déjà un bout de temps. Il lui fit signe de la suivre et elle n’eut d’autre choix que d’obtempéré. Elle était en avance, elle avait bien quelques minutes à lui accorder.

Elle le regarda et remarqua dans l’expression de visage de celui-ci, qu’il voulait vraiment bien faire et semblait quelque peu désemparé d’être délaissé de la sorte. Le coté empathique de Millie eut raison d’elle et elle s’installa sur une chaise pour commencer à signer pour lui répondre. « Ce n’est pas contre vous. » Commença-t-elle en réfléchissant à comment elle allait tourner le truc, ne voulant pas raconter sa vie à un pur inconnu.

« Vous savez je viens de New York, tout est rapide là-bas. Du moins, plus qu’ici et il n’est pas facile pour moi de ralentir, donc je ne prends pas le temps de vous attendre. » Elle espérait qu’il n’avait pas eu vent du changement récurent d’interprète à ses côtés qui avait eu lieu ces trois dernières années.

Millie se rendit compte que ses propos pouvaient etre mal interprété et tenta de se rattraper. « Pas que je dise que vous êtes lent, vous êtes très efficace et vous faites du bon travail. Juste laissez moi le temps de m’adapter à ce rythme. » Elle l’observa intensément, d’une façon qu’un entendant ne faisait que rarement et réalisa que depuis les quelques mois qu’elle travaillait ici, elle ignorait absolument tout de cet homme, un homme qui essayait de partager ses journées de travail malgré lui.

Elle ne lui avait pas, posé une seule question personnelle. Avait-il des enfants ? Était-il marié ? Comment en était-il arrivé à être interprète ? Tant de choses qui ne lui avait pas traversé l’esprit où du moins qu’elle ne s’était pas autorisée à se demander. Peut-être était ça qui manquait à leur relation pour essayer de soulager le mal être de celui-ci. Millie avait beau avoir ses souffrances personnelles, elle n’appréciait pas que quelqu’un se sente mal à l’aise.

Après tout ce n’était de la faute d'Aurel si elle trainait des fantômes derrière elle. « Quelque chose me dit que vous n’avez jamais été interprète personnel de la langue des signes avant moi. Je me trompe ? » Lui demanda-t-elle. « Dites-moi réellement ce qui vous fait dire que je ne vous satisfait pas complètement et je tenterai de modifier mon attitude. » Fini-t-elle par dire, de bonne foi.

Qui dit nouvelle vie, dit une nouvelle attitude. Elle devait avancer, faire des efforts, pour Zach.

@aurel antonelli

Après plusieurs mois à ne rien dire, la situation devenait compliquer à gérer pour l'italien. Prenant le taureau par les cornes, dans l'après midi, quand l’affluence fut basse, plutôt que de se prendre un café en attendant d’apprendre que Millie ait besoin de lui, il la chercha pour discuter. Loin de se sentir tout rose dans cette histoire, après tout le job était nouveau pour lui, donc il ne maîtrisait pas bien les missions, et son manque de connaissance mettait peut être la jeune femme à l'épreuve. Seulement pour s'améliorer, il avait besoin qu'elle le guide et non de se faire ignorer et délaisser à sa cause. Présentant les choses à la demoiselle avec cœur et sincérité, il fut soulager de la voir prendre place sur une chaise et non s'offenser, une réaction qu'il aurait quand même pus comprendre, mais qui l'aurait laissé totalement désemparé. Il ne sus pas vraiment comment prendre ses premières paroles. Dans quel sens et quel mesure se n'était pas de sa faute ? Heureusement il eu vite une réponse, et cette dernière lui fit apparaître un petit sourire amusé. New York ! Effectivement cela pouvait expliquer quelques lignes de son comportement. « A qui le dites vous ! J'y ai vécu un paquet d'années.» La frénésie des grandes villes, celle ou tout le monde court partout pour sa petite routine, boulot, métro, dodo, mis à part les touriste s'émerveillant de la ville aux milles écrans. En revanche, il garda en tête que si elle ne perdait pas de temps à l'attendre, lui devait passer plus d'un quart du sien à la retrouver. Il ne la coupa pas, préfèrent la laisser parler, s'ouvrir, et il fut ravi d'apprendre qu'il faisait du bon travail dans ses interprétations, c'était déjà ça de prit.

Par la suite, la jeune femme repris ses propos, il lui sourit avant de reprendre. « Effectivement, mon parcourt en est bien loin. J'ai été repéré à dix-sept ans pour faire du mannequina. D'où mes années à NY. Seulement la famille m'a fait revenir au racine, et signant depuis mon plus jeune âge, j'ai sauter sur l'occasion. Alors vous transcrire, c'est presque innée, mais pour le reste, je tatillonne et tente de faire de mon mieux.» Loin de lui l'envie de lui raconter sa vie, mais leur passage dans la capitale pouvait les rapprocher, et il lui devait quand même des explication sur ses lacunes dans le métier, puisque à priori personne ne l'avait prévenu alors qu'il avait été totalement transparent lors de son entretient. « Je ne dit pas que mes impressions viennent de vous, je remarque juste que je passe beaucoup de temps à vous retrouver. Peut être y a t'il un moyen pour moi de savoir ou vous retrouver dont j'ignore l’existante plutôt que de airer dans l'hôpital ? » Bien qu'il avait déjà essayer de demander à l'accueil, au bureau de prise des dossiers, mais personne n'avait de réponse claire à lui donner. « Je suis supposé vous soulager pour vos communication, et j'ai plutôt l'impression de vous gêner. Après c'est une impression, mais mieux vaut en discuter et trouver le bonne équilibre pour nous deux» Certes être le petite ange sur son épaule lui permettant de discuter normalement avec tous était son envie, mais il pouvait tout aussi bien entendre que cela ne convienne pas à la jeune femme, parce que dans un sens, c'était peut être aussi lui rappeler son handicape.

Il s’agissait surement de la première information personnelle qu’elle apprenait sur son interprète. En réalité, si elle s’était intéressée un tant soit peu au CV de celui-ci, elle ne l’aurait pas appris par ses propos. Il avait donc vécu à New York. Avait t-il apprit la langue des signes là-bas ? Il y avait-il la moindre chance que son chemin ai croisé celui de Zach ? Les écoles de langue des signes de New York n’étaient pas ce qui avait le plus courant.

Elle eu sa réponse rapidement, ainsi que des pans d’histoire de celui qui partageait ses journées depuis maintenant des semaines. « Mannequin ? Je suis impressionnée » signa-t-elle. Il avait le physique pour, elle ne pouvait pas le nier, mais à vrai dire, Millie faisait tout pour ne pas poser trop longtemps ses yeux sur lui, comme si un regard trop insistant allait changer quelque chose sur leur relation.

Pourtant la suite de la phrase de celui-ci, poussa sa curiosité à approfondir un peu la conversation, il était rare qu’elle trouve un entendant qui signait depuis l’enfance. « Pourquoi avez-vous appris à signer si jeune ? » demanda-t-elle sans retenue, posant pour la première fois une question personnelle.

Aurel dévoila ensuite qu’il avait du mal à la retrouvé. Pas étonnant puisqu’elle l’évitait sans la moindre retenue. « Je ferais en sorte de moins vous perdre dans ce cas là. » signa-t-elle sans répondre à la totalité de sa question. Elle n’avait pas l’intention de lui dévoiler sa planque, c’était son endroit secret, son coin à elle, pour se ressourcer et réfléchir. Elle espérait au fond d’elle, qu’aucun de ses collègues ne le divulguerait, dieu seul savait à quel point les gens parlaient dans ce corps de métier.

« Vous me soulagez vraiment dans la communication. » répondit elle simplement. Est-ce qu’il la gênait ? Millie aurait souhaité ne pas avoir à faire appel à un interprète, mais elle n’avait pas le choix, -Ca rendait la discutions plus fluide avec les patients- que lui avait dit l’hôpital lorsqu’elle avait fait part de sa volonté à se débrouiller seule. Au final, elle y arrivait bien dans son quotidien, alors pourquoi pas au travail ? L’établissement ne lui avait pourtant pas laissé le choix, c’était ça ou pas de poste, donc elle avait accepté Aurel malgré elle.

« Je ne suis pas différente de vous. Est-ce que vous aimeriez que quelqu’un soit tous les jours à coté de vous, à vous suivre comme votre ombre ? » Commença t-elle en réfléchissant comment elle allait tourner sa formulation, car loin d’elle l’idée de vouloir le blesser dans sa pratique. « Je sais que c’est votre travail et que vous n’y pouvez rien. Mais il est difficile de vouloir se sentir comme tout le monde, quand la présence de quelqu’un à chaque instant, rappelle que ca ne sera finalement jamais le cas. » Au fond, c’était plus que la présence d’Aurel lui rappelait constamment l’absence de Zach.

« Je serais toujours l’infirmière sourde qui ne peut pas être seule avec ses patients, car elle n’est pas capable de communiquer normalement avec eux. Vous comprenez ? Je vais faire un effort pour vous accepter, mais s’il vous plait, je vous demande de me laisser un petit temps seule avec mes patients, quand je vous le demande » Se faire un ennemi ne servait à rien, être allié serait beaucoup plus confortable pour tout les deux. Ils devaient donc trouver un accord. « Cet arrangement vous convient il ? C’est tout ce que je peux vous proposer pour le moment. »

La communication, la base de leur relation dans un sens, puisque Aurel était là pour l'aider à s'exprimer et se faire comprendre. Pourtant entre les deux, alors que la barrière du langage n'existait pas, Aurel pouvait ressentir une barrière qui le mettait à mal. Alors aujourd'hui, il sautait le pas, venant briser la glace, essayant de le faire avec tact, surtout qu'il se sentait peut être bien plus fautive de leur soucis à co-travailler que l'inverse. Il expliqua alors qu'il débutait totalement dans cette branche, et les deux furent rapidement surpris de savoir que leur vie les avaient tout deux mener à NY. « Il n'y a vraiment pas de quoi l'être. J'ai juste été chanceux dans mes gènes. » Dit il en souriant et en hochant les épaules. Il savait qu'il n'avait rien fait d’exceptionnel pour en arriver là, si certain travaillait leur corps et devait passer des casting et autre, lui c'était juste fait repérer alors qu'il profitait de vacance avec ses parents, alors non, il n'y avait pas de quoi être impressionné pour lui. En revanche, il était bien plus fière des raison l'ayant pousser à signer. « Bar Harbor est une petite ville, nous n'avons pas d'école spécialiser. Je suis arrivé ici à sept ans, sans parler un mot d'anglais. Je me suis senti isolé par la barrière de la langue, tout comme une de mes camarades, sourde et muette. Je trouvais pas juste de moi pouvoir apprendre à communiquer avec les autres et elle non. Alors tout en apprenant l'anglais, et avec l'aide de son interprète, j'ai appris les deux simultanément.» Un sourire s'étira sur ses lèvres, alors que certain souvenir le traversent. Faut dire que les deux sont vite devenu très complice, pouvant échanger secrètement même devant le regard des autres.

Petit à petit, ils arrivèrent au vif du sujet, et le brun grimaça devant les propos de la jeune femme. C'était il mal exprimé ? Peut être en tout cas, il devait remettre les choses correctement, parce qu'il voulait pas l'accuser. « Millie, je ne vous pointe aucunement du doigt. » Dit il avec un sourire désolé. « Je pense qu'il faut juste que nous arrivions à trouver nos repères. Ce n'est pas à que à vous de ne pas me perdre, mais aussi à moi d'être plus attentif. » Oui il avait peut être loupé des informations, manqué des signes parce qu'il parlait avec un patient. Ils devaient trouver un moyen de se comprendre.

Il aura fallu un peu de temps pour que l'infirmière s'ouvre enfin, ouvrant son cœur sur la difficulté pour elle de l'accepter. D'un coté, cela soulageait Aurel, il ne s'était pas trompé sur ses ressentis, et il mettait enfin la main sur le fond du problème. « Je pense qu'on ne peut pas vraiment le savoir tant que nous n'avons pas à le subir. Cela dit, je peux l'entendre, et le comprendre. Cependant, je ne suis pas d'accord avec vous. Mon travail consiste à vous accompagner pour vous facilité la vie, si il en résulte des difficultés pour vous, alors c'est que je le fais mal. » C'était sa vision du job, et surtout ce dont lui avait besoin pour se sentir épanouie, alors si il fallait revisiter le métier, l'adapter, il ferait tout ce qu'il y a en son pouvoir pour y parvenir. Il l'écoute attentivement, et acquiesce sans hésiter quand elle parle de lui laisser des moments seule avec ses patients, et d'ailleurs il repense à se projet sur lequel il travail depuis un moment. « J'ai peut être mieux à vous proposer. » Dit il en retirant sa montre connecté pour la donner à la demoiselle après avoir activer une application. « Mettez la s'il vous plaît.» Signe t'il avant d'attendre que la demoiselle la passe à son poignet. Puis il reprend, mais cette fois sans signer, il parle tout simplement. Dés son pemier mot, l'objet se met à vibrer avant d'afficher les paroles qu'il entend. « C'est la version bêta d'un application sur laquelle je travail. La montre vibre pour vous alerter de la détection de parole, puis vous les retranscrit. Évidement, s'agissant d'une version bêta, il peut encore y avoir des problèmes. Et l'application à ses limites si il y a trop de parole autour de vous. Mais dans une salle d'examen, elle devrait très bien jouer son rôles. Pour les patient acceptant de lire vos propos, cela vous permettrait de vous passez de mes services. Mais bien sur en cas de besoin, je ne serait jamais très loin. » Explique t'il avant de reprendre en parlant et en signant. « Et n'hésitez surtout pas à me dire quand vous voulez des moments pour vous, et envoyez moi un texto avec l'endroit ou vous êtes pour que je vous rejoigne. » Il allait devoir travailler sur leur équilibre, peut importe pour le brun que d'autres ne cautionne pas sa façon de faire, tant que Millie et les patients s'y retrouvait, c'était l'essentiel !

@Millie Clark