All delighted people

Gabriel était tranquillement posé devant les portes du théâtre de la ville. Ou plutôt, il était posé devant le panneau d’affichage qui annonçait ce qui y serait joué prochainement. Rien qui provienne de grandes troupes comme il en avait vu lorsqu’il habitait New-York mais quelques représentations d’un groupe local étaient prévues. Il y avait aussi un orchestre, des soirées réservés aux humoristes en herbe… Et Gabriel qui avait envie de sortir en ce moment cherchait parmi les différentes possibilités celle qui aurait sa prédilection.

Quelques minutes plus tôt, il était passé par le Thrive Kitchen histoire d’y prendre un smoothie. Il avait pris quelque chose à base de kiwi, de pommes, d’épinards et de lait d’amande. Un curieux mélange qui s’avérait étonnamment efficace et qui ne devait pas être trop mauvais pour sa ligne ! Gaby tenait son gobelet d’une main et de l’autre il jouait avec sa paille en la plantant tranquillement dans le jus onctueux.

La journée était terminée, il avait quitté son post à l’heure en laissant à la charge des avocats encore présent de fermer boutique. Pas d’heures supplémentaires pour lui ce soir, même pour les beaux yeux de James ou le caractère chaleureux d’Adil ! Pas plus que pour Scott d’ailleurs ! Ce soir c’était un peu « son soir » et Gabriel paressait dans le centre-ville. Il n’y avait aucune urgence à rentrer chez lui trop rapidement et il songeait à passer au Salsa Verde pour se prendre un manger avant de rentrer. De là sa soirée était toute prévue un long bain avec de la mousse et un peu de musique, une routine beauté pour le plaisir puis un plateau télé devant une série type Bridgerton. Grande soirée !

Mais dans le reflet de la vitre du panneau, quelque chose attire son regard. Ou plutôt quelqu’un. Une silhouette familière qu’il avait mal discernée. Par réflexe Gabriel se retourne et le prénom de l’homme qui venait de passer jaillit d’entre ses lèvres avant même que ses souvenirs n’ait fait le trajet pour qu’il se rappel tout à fait de lui.

« Aurel ! »

Son émoi était au moins égal à sa surprise. Aurel, c’était une connaissance de New-York mais qui ne datait pas d’hier. Gabriel était tout nouveau en ville lorsqu’il l’avait rencontré. L’homme était son voisin de palier et surtout il posait dans ces magazines de mode qui l’avaient tant fait soupirer. Ça avait été une rencontre importante pour lui, un lien précieux pour parvenir à s’intégrer, pour parfaire son anglais académique afin qu’il soit plus proche des discussions réelles. Et puis Aurel l’avait un peu pris en affection à sa façon, veillant par moment sur lui.

Le retrouver ici, des années plus tard, c’était déroutant ! Bar Harbor n’était qu’une petite ville perdue au fin fond du Maine ! En saison touristique ça aurait pu s’expliquer mais on n’y était pas encore !

« Je… Wow ! Incroyable ! »

Il rit de manière un peu étranglée, n’en revenant toujours pas.

« Excuse-moi je suis tellement surpris ! Comment vas-tu ? »

Et juste pour être sûr :

« Tu te souviens de moi ? On était voisins il y a quelques années à New-York. »

Avec sa mémoire eidétique, Gabriel ne savait parfois plus vraiment comment marchait la mémoire des autres.

« Mais qu’est-ce qui t’amène à Bar Harbor ? »

Même si finalement, lui aussi pouvait sans doute se poser la question !

Toi !

Sa journée à l'hôpital était fini, pourtant Aurel arpentait encore les différents couloirs, posant ci et là des petits flyers imprimés la veille. Il s'était engager à tenir un stand au festival de la ville, pour les bonnes causes, alors il se faisait aussi un point d'honneur à attirer du monde malgré la com effectuer par la ville. D'ailleurs il avait prévus de bosser un peu sur la présentation de son stand se soir, voir comment l'agencer pour le rendre attirant pour la foule. Son appartement allait devenir un vrai atelier artistique, mais cela en valait véritablement le coup.

Quittant enfin son lieu de travail, il ne se rendu pas directement chez lui, voulant effectuer quelques emplette en centre ville. Il lui fallait de grand panneau de bois, ainsi que de la peinture pour faire des pancartes. Ils avais plusieurs idées, et il allait devoir appeler James pour qu'ils en parlent tout les deux, histoire d'être sûr d'avoir THE idée ! Cela dit, il devrait attendre encore un peu pour joindre son meilleur ami, celui ci devant toujours être au bureau.

Il jonchait les rues, à la recherche d'inspiration lorsqu'il fut interpeller par son prénom hélé à quelques mettre de lui. Un énorme sourire se dessina sur son visage, il n'avait pas besoin d'un contact visuel pour deviner la personne à l'origine, bien qu'il était étonnant de le croiser ici à BH. Cependant l'enthousiasme de le voir passé clairement au dessus de se détail. Il se retourna et marcha d'un pas décidé vers le jeune homme et l’embarrassa d'une forte étreinte avant de se séparer en lui ébouriffant les cheveux.

Alors que Gabriel exprimait son étonnement, le brun l'observa un peu, il y avait pas à dire, le petit voisin de pallier avait bien changé. Du moins physiquement, car sa fin de discourt ne manqua pas de le faire rire. Il repris une mine sérieuse avant de le taquiner.« Pour être franc non. J'aime juste faire des câlins aux gens dans la rue Gabriel.» Non mais ! Comment pourrait il oublier se petit bout, à l'époque, qu'il avait chouchouter comme un petit frère ? Certes, il avait fauter à oublier de l'appelé pour prendre des nouvelles, mais quand même. « Mon petit lapin, c'est plutôt moi qui devrait poser cette question.» Les années avaient beau avoir passé, Aurel faisait parti de ses personnes qui retrouvent des amis absent depuis un moment, comme ci il les avait vus hier. D'où se petit sobriquet avec lequel il l'avait, bien souvent, baptisé « Non parce que c'est pas comme ci j'ai grandi ici et que ma famille est toujours là, mais un peut quand même. » Expliqu'a t'il en lui envoyant un clin d’oeil complice.

En tout cas, il ne pouvait pas le nier, Gabriel venait d’éclaircir férocement sa journée. Bien qu'elle n'était pas pluvieuse ou pire, juste qu'il lui offrait la meilleur des surprises, et complètement inattendu qui plus est, au milieux d'une journée banal. « Ça fait tellement plaisir de te voir ! » Aucun doute la dessus, son sourire inébranlable en était la preuve indéniable. « Dit moi tout, comment t'es passée du petit gamin à ça ? » Demanda Aurel en le désignant avec ses deux mains descendant, dans le vide, de la tête à aux pieds de son interlocuteur. Faut dire qu'il avait repris le chemin de la maison alors que le jeune venait à peine d'atteindre sa majorité, en six ans, il avait du se passer des choses. Mais bien que l’interprète avait moult choses à faire, il préférait largement empiéter sur son sommeil que remettre se moment à plus tard. D'ailleurs avant que Gabriel n'ouvre la bouche il reprit. « Tu as un peu de temps ? On va prendre un » Il se reprit en voyant la boisson dans les mains. « verre quand tu aura fini, du coup.»

Gabriel a une exclamation surprise mais amusée alors qu’Aurel franchit l’espace qui les séparait pour venir soudainement l’étreindre ! Il reste abasourdi, quoi qu’heureux, observant l’homme de manière décontenancé ! Il était toujours aussi beau et devait toujours autant séduire les appareils photos. Pour autant, Gabriel ne se consacrait plus assez au monde de la mode pour pouvoir affirmer qu’il posait encore pour les magazines.

Aurel le taquine et Gabriel lève les yeux au ciel, rajustant son sac sur son épaule pour éviter qu’il ne tombe par terre.

« Je suis content que tu te souviennes de moi. »

Lui se souvenait mais même s’il avait voulu que ce ne soit pas le cas, il n’aurait pas pu. Et ça lui faisait perdre le fil de ce qu’il était normal de garder en mémoire ou bien pas. Et puis pas mal de temps avait passé. Gabriel avait changé. Grandit un peu, pris un peu de poids là où il fallait et il avait sûrement meilleure mine que lorsqu’il avait débarqué du Venezuela de manière un peu paumée quoi.

Gabriel a un petit sourire amusé en même temps que ses pommettes se colorent légèrement tandis qu’il se fait appeler « mon petit lapin ». Si on les entendait, ça allait sûrement se demander quoi ! Mais Aurel lui explique un peu sa situation et Gabriel marque verbalement un « ah ! » de compréhension. Evidemment vu comme ça…

« Moi j’avais besoin de changer d’air. New-York m’étouffait un peu. Je n’avais pas décidé de venir ici en particulier mais il y avait une offre d’emploi dans ma branche et j’ai saisi l’occasion. »

A l’époque où il avait connu Aurel, Gabriel se cherchait encore pas mal niveau vocation, études… Mais depuis il avait trouvé sa voie, même si bien du monde pensait certainement que ce n’était pas très ambitieux.

« Je travail pour le cabinet d’avocats Maity & associates, je ne sais pas si ça te parle. Je suis secrétaire juridique là-bas. C’est un bel endroit pour travailler. »

Mais du coup, curieux :

« Et toi ? Tu es toujours dans le mannequinat ? »

Il ne savait pas à quel point c’était possible (ou pas) à Bar Harbor mis ce n’était pas non plus un trou perdu de 12 habitants quoi ! Il y avait sûrement de quoi faire.

« Moi aussi ça me fait plaisir ! »

Et peut être même plus encore de l’entendre dire. Lui qui avait grandit sans parents, sans structure familiale tout court d’ailleurs… Il n’avait pas pour habitude de rencontrer du monde qu’il connaissait là où il allait. Et sincèrement, il se sentait un peu moins seul à cet instant précis. Oh il avait rencontré des personnes extra ici, qui l’aidaient à s’intégrer de leur mieux ! A commencer par son patron, Adil. Mais ce n’était pas pareil quand ça venait d’une personne pour qui on avait de l’affection depuis longtemps.

« Je suppose que je me suis épanoui tout simplement. J’ai trouvé ma place et puis je me suis affirmé. Je suis sûr que toi aussi tu as beaucoup changé. »

Les aléas de la vie, bons ou mauvais, nous changeaient tous de manière plus ou moins perceptible et tout ce temps qui les avait séparés avait forcément amené son lot d’aléas.

« Il y a quelqu’un dans ta vie ? Une famille peut être ? »

Il se permettait d’être familier mais ne sautait pas sur les premiers jugements venus pour autant !

Son regard tombe sur son smoothie qui se terminait et Gabriel a un petit rire.

« Tu connais mieux l’endroit que moi. Je suis arrivé en fin d’année dernière mais quand même. Alors je te suis. Le temps qu’on y arrive, j’aurais terminé ! »

Alors oui : il prenait ce verre bien volontiers ! Et avant qu’ils ne s’écartent trop du théâtre :

« Je regardais un peu ce qui se préparait pour ces prochains temps. J’aimerais bien me trouver une petite activité. »

A ce propos :

« Je compte aller voir les perséides d’ailleurs. On m’en a trop vanté l’expérience pour que je ne le fasse pas. Comme tu es natif, j’imagine que tu as déjà vu ce phénomène ? »

Toi !

Il n'avait pas fallu longtemps à Aurel pour reconnaître la silhouette qui l'appelait, et juste le temps de traverser la distante les séparant pour l’étreindre quelques secondes. Sa nature tactile et le temps les ayant séparer, le trentenaire ne voyait aucun autre bon moyen de rattraper le temps. Les taquineries aussi, et la réaction de Gabriel qui lève les yeux au ciel agrandi son sourire. « Hey ! » s'exclame t'il en posant sa main sur son cœur comme ci il venait d'être blessé par ses propos. « J'ai, certes, pas ta mémoire, mais quand même!Je me souvient très bien de nos vendredi pizza. » En même temps cette tradition venait de lui. Il avait fait sa connaissance en le croisant sur le palier, et son jeune age l'avait tout de suite interpellé et attendrie. Alors un soir en rentrant, il a prit une pizza XXL avant d'aller frapper à la porte de l'adolescent, prétendant que le pizzaiolo c'était trompé de taille. Et le moment étant bien sympathique, Aurel lui à proposé de réitéré chaque semaine.

Après se moment souvenir, les deux se demandent se que l'autre fait ici, BH restant une petite île qui à beau être un havre de paix pour ses habitants, elle n'est toute fois pas des plus côtés.La petite exclamation du venezuelien le fait rire légèrement. « Tu as bien fait, tu verras, on est loin de l'agitation de New York, mais la ville bouge quand même. Puis on se connaît tous plus ou moins, l'entre-aide et la socialisation son beaucoup plus simple.» Mis à part les touriste pendant la saison, sinon il n'y a pas moyen de croiser quelqu'un qui ne connait pas au moins une personne que tu connaisses. Et d'ailleurs la suite du discourt le prouve bien, Aurel se met à rire. « Qu'est ce que je te disait ! Bien sûr que je connais, James est mon meilleurs amis depuis un baille. »Les deux avaient accroché dés son arriver en ville et seul son départ à New York les avaient quelque peu éloigné, mais à son retour, les deux se sont retrouvés comme si de rien n'était.

La question est retourner, dans un sens mettant l'accent sur sa carrière qu'il a dut férocement ralentir pour sa fratrie. « Plus vraiment, je prend encore quelques contrats de shootting, si ils sont sur l’île, ou sinon je veux pouvoir faire l’aller-retour dans la journée. J'ai arrêté completement les défilé en revanche, trop chronophage. Et comme ces conditions sont assez rare, j'ai pris un boulot d’interprète langage des signes à l’hôpital.» Il ne s'entendit pas sur ses raisons, ne souhaitant pas aborder la maladie de sa sœur alors qu'ils se retrouve à peine.Une épée de Damoclès qui lui rappel qu'il faut profiter de ses proches tant qu'il le peux, chose qu'il compte bien faire.Enfin, l'heure n'est pas à la morosité ! Plutôt au retrouvaille, compliment et interrogation ! La réponse de Gabriel fut assez général, mais c'était largement compréhensible, tant d'années étaient passées, ils se redécouvriraient au fil des conversations.« Heureusement, on grandi et on mûri. » Sauf sur un point, parce que malgré ses trente cinq ans, sa vie sentimental restant aussi complexe qu'a l'adolescence. « Mis à part mes sœurs, pas vraiment. » Iris est toujours dans son cœur, mais tant qu'elle ne réglera pas ses problèmes d'addictions, leur relation est impossible. Malgré son départ de l’île, et l'absence de toute nouvelle, l'italien essaye de tourner la page sans vraiment de sucés pour l'instant.

Enfin, si ils devaient parler de tout ça, Aurel se dit qu'ils seraient aussi bien de s'installer en térasse, seulement son invitation à peine prononcé, il découvre le smoothie dans les mains de son interlocuteur. Les deux rient, et finalement Gabriel se montre partant, « Allons y alors ! C'est pas le bar le plus sympas de la ville, mais il a le mérite d'être proche !» Après tout c'est pas l'environnement qui l’intéressait mais belle et bien les retrouvaille avec le jeune homme, alors peut importait l'endroit. « Assurément qu'il faut que t'y aille ! C'est impressionnant, et même d'une année à l'autre t'en prend plein les yeux. D'ailleurs cette année je tiens un stand à la kermesse sur la plage durant le week-end. » Dit il plein d’enthousiasme en prenant la route.« En revanche pour voir la pluie de météore, je te déconseille la forêt si tu veux de la tranquillité. Tous le monde se rue là bas, l’ambiance peut être sympas, ou, bruyante et agité.» Cela valait toute fois le coup, c'était sympas de tomber sur des connaissance, mais pour l'avoir fait une année sur les falaises avec sa petite amie de l'époque, le spectacle s'était moins fait interrompre par des conversations et bonjour à tout va.

Arrivée au bar, les deux s'installe en terrasse pour profité du soleil tout en papotant. Aurel appel le serveur poliment, pui laisse son invité choisir avant de demander un double expresso, la nuit aller s’annoncer longue pour récupérer le retard qu'il prenait, mais cela en valait largement la peine ! « Et du coup, tu m'as pas dit, ton petit cœur à toi, il a trouvé sa moitié ? » Dans l'agitation il ne lui avait pas retourné la question et comme il est ici de plusieurs mois, il avait sûrement fait des rencontre. D'ailleurs James à pas fini de l'entendre se plaindre qu'il ne l'a pas prévenu de l'arrivée de leur secrétaire ! Au moins il aurait pu aider le jeune homme à s'installer et à s’intégrer.