[majestic sadness]
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Invité
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“Ερωτεύσιμος / greek adjective / Erotefsimos : A person who radiates such vibes that make them possible for you to fall in love with them.”
or not.
Théoriquement, l'union de Jim et de Lottie était la suite logique à un long concubinage, dans les faits, l'avantage fiscal qui en découlait avait beaucoup pesé dans la balance. Evidemment, il y avait aussi de l'amour mais, l'amour à lui seul n'aurait pas mis de la bouffe dans leurs assiettes ni vraiment payé le loyer. Cilla aurait pu hériter de leur pragmatisme et de leur esprit cartésien; à la place, elle est devenue le parfait cocktail de tous leurs défauts - allant jusqu'à blâmer les allèles pour se désolidariser de cette propension regrettable de virer à gauche lorsque le raisonnable suggère droite. Elle se cale entre la perfection-reflétée de l'aînée avocate et le fouillis désincarné du benjamin : appliquée à forcer le contraste et faire un pied de nez aux attentes la concernant. Pourtant, sa rébellion est gracieuse et vive - la rend presque grotesque aux yeux de tout le monde. ; Pendant ses études, on aurait pu tracer sa silhouette à la craie blanche directement sur l'ardoise du tableau; les bâillements adjurés par les sciences dures ne rencontraient de mur que face aux matières littéraires - dont elle n'enfonçait jamais la cuirasse. Blake et Keats la séduisirent, elle s'envasa dans le daydreaming et son ambition se limita aux pages cornées des recueils achetés chez le libraire. La médiocrité se généralisa - toutefois - et ce contre toute attente - elle réussit à obtenir une scolarship qui la gracia des tuiton fees mais pas des living costs. Pour faire court : au terme de trois années passées à l'université de Princeton- et d'une flopée de jobs alimentaires réalisés avec un tad de mauvaise volonté-, Cilla Dunn était autant capable de disserter sur l'œuvre de Virginia Woolf que de faire disparaitre une tâche de curry d'une chemise en lin. Et pouvait compter sur sa garde robe composée de tweed et de suédine pour lui octroyer le sérieux d'un membre de l'aristocratie européenne face aux potentiels recruteurs. ; Contemplatrice en haut d'une falaise, face à une mer déchaînée - Cilla s'inscrit autant dans la réalité que dans les canevas portraiturés de mots sur lesquels la texture ouatée révèle la rugosité des arêtes. Elle est l'imaginaire et le fantastique , l'idée qu'il est possible de faire des contorsions autour de ce qui convient pour en faire un milieu optimal à son développement autant qu'à sa survie (l'un n'excluant pas l'autre, ni le limitant). La ferme affirmation que les conflits se résoudraient par la parole seulement at night all blood is black, il n'y aurait alors qu'une oscillation entre les nuages et la froideur du pavage. ; C'est donc dans le Sturm und Drang (Tempête et Passion) qu'elle célèbre son quotidien, dans cette vision romantique qu'elle puise ses repères jusqu'à s'élever en protagoniste solitaire, incomprise, une empreinte de pas dans de la boue, le sublime en état d'âme; des soupires immotivés, la pluie accueillie avec indifférence sur la nuque, le rayon du soleil paresseux sur le visage, le regard perdu dans le vague. L'archétype de celle qui rejetterait les normes et les conventions établies, centre de sa propre existence. Cilla Junie Dunn tirée du Pseudo-Apollodore ou - le plus communément - la smart ass (pour les moins créatifs). ; A l'évidence, entre les extrêmes de son spectre - de l'expansif à l'introversion, il n'y aurait probablement que le tremblement d'une trille et la volonté proportionnée fonction de l'interlocuteur. Au mieux, elle vous soumettra à la grandiloquence affétée d'une dramaturge ou à l'indifférence marquée d'une idéaliste (l'intérêt piqué qu'à condition que vous ayez assez de substance pour ravitailler les innombrables scenarii fabriqués par une cervelle continuellement sous speed autrement, vous n'êtes qu'une plante verte qu'elle laissera vraisemblablement prendre poussière). ; Il est possible de déterminer son humeur au temps qu'elle prendra pour discipliner sa chevelure ; ou au livre dont la couverture dépassera du sac cabas dont elle ne se sépare jamais.
'“I wasn't aware that words could hold so much. I didn't know a sentence could be so full.”'
[Hardwick,2016]
Donnez lui du silence, elle y plante aussitôt la trame du quotidianus et ses idées fixes, les arrose des desiteratum accumulés depuis les premiers stades du développement embryonnaire. Les courants d'air font trembler les poutres, contre la fraicheur de la pierre le feu dans l'âtre vacille - les percées sont insolites et vaines. Quelques billets glissés sous le vase - fleurs de coton et alstromérias roses pales agonisent sur un fond d'eau rance - ne suffisent plus à expliquer l'absence d'un père dont on devine encore la volonté de se déculpabiliser.
Jim travaille trop pour assumer un foyer de plus en plus insatiable (ainsi que la folie des grandeurs d'une Lottie oscillant entre soccer mom survoltée et présidente impliquée du conseil des parents d'élèves), se montre particulièrement démissionnaire, retrouve à peine sa place de repère entre deux sermons dominicaux pour se donner un genre. Cilla ,même avec le nez constamment plongé dans ses bouquins, arrive à distinguer les failles qui strient inlassablement les fondations, elles s'attaquent directement aux propriétés physiques jusqu'à en grusiner l'os et dont tous les autres (et par là, elle désigne Lottie , Riona et Demoleon (Leon) - connus pour partager le talent de respirer) n'ont que faire. Ils détournent le regard quand la figure paternelle passe le seuil avec son attaché case : toujours éreintée, avec un petit coup dans la trompe et des traces de rouge à lèvres sur le col de sa chemise toujours bien repassée.
Il y a que parcourir soixante kilomètres tous les jours pour rejoindre le siège de sa PMA de trente employés vaut la peine que personne ne s'attarde sur les détails (de maigre ou de grande importance). C'est entre les marges que les pas de danse sont esquissés, par la fente laissée par des rideaux occultants que l'on remarque que c'est à l'intérieur, dans la surface habitable, que naissent les tempêtes atmosphériques. Et les non-dits, les déceptions ne seront qu'amplifiés par la récession qui submergera le pays l'année suivante; chez les Dunn l'inversion des pôles abattra les dernières cloisons oubliant que goddammit, la semelle était déjà fuyante.
' But nothing disturbs the feeling of specialness like the presence of other human beings feeling identically special. '
[New Jersey, Princeton 2018]
La rasade de Tropicana passe de travers, Cilla toussote penchée vers l'avant.
Dans cette scénographie étroite faite de matériaux profonds, la vermontienne se sent le plus marginalisée. Sa colocataire portant un nom à particule, southern belle par excellence issue de la vieille noblesse, jure être "satisfaite" de la configuration, rejette pourtant toute simplicité, se cale à peine dans le classicisme lorsqu'il est question de faire montre d'ostentation, elles ne viennent pas du même monde et 'Lady of' n'hésite pas à le lui faire remarquer.
Les assauts sont subtiles, Cilla se montre indifférente cependant there's more than meets the eye. L'ennuie est trompée par la rhétorique grecque, sa banalité quant à elle rendue acceptable par son assiduité scolaire; c'est dans ces trente mètres carrés là qu'elle éprouve le plus de difficulté. Entre les displays de richesse et l'arrogance de cette poupée de porcelaine, sur les dimensions (90x190) de son lit qu'elle tente par tous les moyens de naviguer entre l'imaginaire et les désillusions du quotidien. On exige d'elle qu'elle devienne l'animal social qu'elle n'a jamais été, la transformation est raffinée par l'insistance de ses semblables, on l'introduit aux cercles intellectuels, à la surconsommation d'alcool et le you only go around once se réduit progressivement aux nombres de sauteries auxquelles on l'invite (proportionnel à sa présumée 'popularité' - alors que la seule personne qu'elle veuille impressionner assaisonne sa dépression au cognac devant un énième épisode de General Hospital). Le jeu dangereux des apparences atteint son zénith lorsque Cilla , molestée par le petit ami de sa coloc, dénonce ouvertement son comportement déplacé et que ce dernier l'accuse d'être une allumeuse.
Elle passera le restant de ses études à ruminer sa colère et faire le procès du népotisme ambiant. Avant qu'un stage à Harper Collins New York rende ses rêves de liberté possibles. Et que le soutien de son professeur de littérature anglaise préféré, Gordon Hart, la pousse à poursuivre ses rêves de gamine. L'opportunité d'un poste dans l'une des plus grandes mégalopoles est accueillie avec soulagement et celle de se dissocier de la ruine avec une hâte inexpliquée. Elle se précipite annoncer la bonne nouvelle à son mentor, trouve dans l'étreinte rassurante de ses bras, le réconfort d'un père. Promet de ne jamais perdre contact.
Le temps file, au bout de deux années, dans le box impersonnel, face à l'écran de son ordinateur, au lieu d'éprouver de la satisfaction, le travail accompli lui parait creux.
Le mal aise croit ; sa place ne se trouve nulle part. Elle ne se trouvait déjà pas à Hardwick, ni même dans les couloirs bondés de l'université de Princeton, encore moins dans les locaux de l'illustre maison d'édition.
'"The truth will set you free, but first it will piss you off."'
[Bar Harbor, 2022]
L'éditeur dont elle est devenue l'assistante d'édition est un sexiste condescendant qui n'hésite pas à l'humilier de cette manière astucieuse qui passe facilement inaperçu. Bientôt, elle en devient le laquais fin connaisseur de cette différence triviale entre robusta et arabica. Les jours passent, les mois et face à l'inexorable fuite du temps, l'habituation se fait de manière quasi automatique. Entre le boulot et le canapé suédois sur lequel elle s'allonge pour bouquiner, la jeune femme tente de se battre bec et ongles afin de conserver un semblant de vie sociale. Elle se raccroche aux échanges avec son mentor, tente de faire perdurer cette complicité née au lendemain de son arrivée sur les terrains escarpés d'une université de la ivy. Si plus rien n'est susceptible de percer la carapace , demeure pourtant un talon d'Achille. On lui propose un poste à Londres; elle le refuse en apprenant la maladie de Gordon. Atteint d'une pathologie neurodégénérative dont l'existence lui était inconnue jusque là, elle liquide les congés annuels et se précipite dans le Maine, le long de la ME-4, pour lui demander des comptes. Lorsqu'elle le retrouve , silhouette amaigrie, au fond d'un fauteuil roulant, sa colère retombe ; lui reviennent en tête tous les instants complices : les dissertations nocturnes à la table d'un vieux diner, les virées au MoMA sur les marches duquel ils dégustaient toujours un hot dog, la victoire des yankees sur les red sox.
Un soir, assis côte à côte sous le perron, il lui offre un recueil; sur la page de garde une citation de John Steinbeck.
And now that you don't have to be perfect...
Elle fond en larmes.
Eryn Miller
where do we go now ?
Fiche de présentation : https://alldelightedpeople.forumactif.com/t1375-eryn-karma-is-my-boyfriend#14009
Pseudo : wanky (she/elle)
Faceclaim : Katheryn Winnick (© wanky)
Multicomptes : Appoline
Présence : Présent.e
Âge : 43 ans, elle est née le 17 décembre 1980
Statut civil : divorcée et sans nouvelles de ses filles
Métier : Elle travaille dans les forces de l'ordre
Habitation : Locataire d'une petite maison sur Somesville
Triggers : uc
Warnings : trahison conjugale - accusations criminelles injustes - divorce - rupture familliale - solitude -
Rp : Disponible !
Messages : 176
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Cette fiche
J'adore ta plume c'est vraiment plaisant à lire on se prend grave dans le récit :fm9u:
Bienvenue a toi
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troisième verseau que je valide aujourd'hui, et quelle verseau !! (vive les verseaux, ai-je trop dit verseau ?)
same, sis... same.Cilla Dunn a écrit:pas une convo finie après deux échanges et un climax atteint dans les chiottes d'un abreuvoir
je ne connaissais pas Sadie mais elle est très très mimi ! :3492367453:
j'aime beaucoup ton style d'écriture, qui caractérise très joliment et très richement Cilla que j'ai hâte de voir évoluer en rp... bienvenue parmi nous, amuse-toi bien sur ADP !
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on ne dit jamais assez le mot verseau dans une conversation ou une journée) :4258810172:
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