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Comme les autres ✧ ft Sacha
Aimery Fairchild
where do we go now ?
Aimery Fairchild
Pseudo : KHall - Il, Lui
Faceclaim : Taylor Zakhar Perez - KHall (moi-même)
Présence : Présent.e
Comme les autres ✧ ft Sacha F0c76565940b8b78b7057bd80258f318c42a658c

Âge : Je pense avoir arrêté de vivre à 18 ans. Je ne vois même pas les années passées, parce que ça n'a plus d'importance. Mais si on suit mon année de naissance, alors j'ai 25 ans.
Statut civil : Je suis célibataire. J'ai connu quelques amourettes par le passé, mais j'avoue que ça n'a plus été ma priorité depuis quelques temps. Et si je dois être totalement honnête, alors je crois que je n'ai jamais connu le véritable amour.
Métier : Je travaille au Dream and Eat, un café qui est aussi un bar à cupcakes, en tant que barista et c'est l'une des seules raisons de me lever le matin. Cet endroit est beau, mais également un peu magique. Et les clients sont tellement gentils... C'est un peu un repère.
Habitation : J'habite au Somesville, le quartier nord de la ville. C'est là que se trouve mon boulot, et j'avoue que c'est aussi le seul endroit où j'ai trouvé un appartement dans mes moyens alors... voilà.
Triggers : Violence extrême - Harcèlement - Violence sexuelle
Warnings : Dépression - Suicide - Mort - Alcoolisme
Rp : Disponibilité 4/5
Rp libre 4/5
Motivation 5/5

J'aime assez répondre rapidement à mes rp, je n'aime pas me faire attendre. J'ai pour habitude de faire au moins 10 lignes, j'aime assez décrire les actions. Je peux parler à la première ou à la troisième personne, mais pour Aimery ce sera à la première personne. Je fais habituellement mes rp en français, mais je peux tenter l'anglais (why not, preuve de ma bilinguité).

N'hésitez à me MP pour toute demande (pas toute quand même, modérez-vous)

Messages : 124

"Comme les autres ✧"
Ils disent que c'est blanc mais je sais que c'est noir. Ils veulent que j'oublie mais j'ai bonne mémoire ✧
ft   @Sacha Tate  




Je n’avais pas revu Sacha depuis… depuis bien trop longtemps pour réellement mettre un nombre sur cette interrogation. En vérité, nous avions quitté Bar Harbor durant ma troisième année, alors les souvenirs de cette période était flous. Sacha, plus âgé, devait sûrement s’en souvenir mieux que moi. Je me souvenais, en revanche, des lettres qu’on s’envoyait et des conversations sur internet qu’on pouvait avoir tous les deux, alors qu’on était seulement enfants. On s’était simplement perdu de vue, on avait arrêté de se soucier de l’un et de l’autre, et la vie avait fait le reste. Il n’avait finalement jamais su pour mon envie de faire de la musique, pour ce début de carrière écourté. Il n’avait pas cherché à savoir si j’avais obtenu mes diplômes, si ma vie d’adolescent en Angleterre me plaisait. Au fond, je pouvais le comprendre, il n’était que mon cousin et il avait dû avoir d’autres chats à foutter. Et à l’inverse, je n’avais pas cherché à savoir tout ça non plus, pour lui. Il n’avait même pas envoyé un mot à la mort de ma mère ; il n’avait fait que signer une carte que sa mère avait soigneusement remplie, choisissant chaque mot avec soin. Ma tante avait toujours été d’une grande empathie, d’une sympathie énorme envers notre famille. Elle était la sœur de mon père, et avait été d’une grande aide pour lui à la mort de maman. Que son propre fils soit au abonné absent, c’était étrange mais compréhensible dans un sens ; nous avions perdu notre relation, ce lien que nous avions enfants. Et je n’étais plus qu’un étranger, ce cousin qu’on oublie parce qu’il est loin.

Loin, je ne l’étais plus depuis que j’étais revenu habiter seul à Bar Harbor. Et j’avais réfléchi, j’avais songé à le contacter. J’imaginais que mon père donnait des nouvelles à sa mère qui lui transmettait les informations. C’était naïf, mais j’avais moi-même appris de cette façon qu’il était devenu père, quelques années auparavant. Et à mon tour, je n’avais pas pris la peine de le féliciter. J’ignorais comment faire, comment faisait-on dans ces cas-là ? On envoie juste un message en mode désolé de t’avoir zappé pendant toutes ces années mais félicitations, lol ? C’était ridicule, et la simple idée d’une non-réponse m’avait sans doute empêché de sauter le pas. Depuis mon retour à Bar Harbor, c’était le silence complet. J’imaginais qu’il savait que j’étais proche, et qu’il s’en fichait. Moi-même je savais qu’il était là, quelque part, et je n’avais pas cherché à renouer. Au fond, on se ressemblait encore un peu à ce niveau-là. Et on aurait pu continuer ainsi, puisque je ne l’avais jamais croisé. Mais non ; c’était sans compter sur mon père, en bon samaritain, qui avait demandé à sa sœur de me trouver un deuxième boulot pour m’empêcher de manger des pates 3 semaines sur 4. Et, bien que je ne lui avais jamais demandé de m’aider, j’avais silencieusement accepté qu’il me vienne en aide d’une façon ou d’une autre. Mais évidemment, je n’avais pas envisagé que ma tante demanderait à son fils de me tendre la main. Comment revenir dans la vie de quelqu’un de la pire des façons ? En le forçant à avoir pitié de vous.

J’avais reçu un message sur mon téléphone, et c’était Sacha. Son message était avenant, bien que j'avais la désagréable sensation d'être un imposteur. Après tout, je ne lui avais même pas notifié ma présence en ville, et je me retrouvais à devoir compter sur lui pour me sortir de mes ennuis que je pensais momentanés, mais qui duraient depuis des semaines maintenant. On avait échangé des banalités, et j'avais tenté de paraître le plus agréable possible. Cependant, et sans surprise, on avait perdu cette connexion. La conversation ne paraissait même pas naturelle, juste deux garçons avec environ le même âge qui discutaient de ce qu'ils étaient devenus. Rapidement, il m'avait proposé de passer chez lui le lendemain pour se retrouver. Il paraissait si lumineux, alors que moi j'avais cette aura d'obscurité qui était largement visible tout autour de moi. J'avais accepté sa proposition, en ignorant où ça pouvait me mener. Mais ça expliquait ma présence devant cette porte, devant le domicile de ce cousin que je ne pensais jamais revoir. Je soufflais un bon coup, tapant trois fois. J’entendis des pas derrière le mur en bois qui nous séparait, et je me mordais la lèvre d’angoisse. J’avais terriblement honte de me présenter ainsi, avec mes cernes et mes vêtements qui manquaient clairement de couleurs. J’avais honte de celui que j’étais devenu, qui était si différent de ce qu’il avait connu. J’avais honte de notre lien familial ; parce que lui s’était construit une vie alors que la mienne était détruite. J’avais l’impression d’être un boulet qu’on devait se trainer, juste parce qu’il a le même sang. Ces idées néfastes tournaient en boucle dans ma tête, beaucoup trop rapidement pour me permettre de redevenir lucide. La porte s’ouvrait, et je voyais la visage de Sacha devant moi. Il avait changé, mais pas vraiment. J’aurais pu le reconnaitre dans la rue. « Salut ! Désolé, j'arrive peut-être un peu tôt... » commençais-je, un demi-sourire aux lèvres. J’avais débuté par des excuses, ce qui me représentait bien finalement. J'ignorais encore si j'avais besoin de lui, mais lui n'avait très certainement pas besoin de moi dans sa vie. Il n'avait pas besoin de ma négativité, et pour autant il s'apprêtait à me faire entrer.



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Ceux qui rêvent ont bien de la chance, et les autres ont des insomnies ✧
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"Comme les autres ✧"
Ils disent que c'est blanc mais je sais que c'est noir. Ils veulent que j'oublie mais j'ai bonne mémoire ✧
ft   Aimery  



Il y a quelques jours, alors que je prenais le goûter chez ma mère, accompagné bien évidemment par mon fils, Silas, ma mère s'en vient à me confier qu'une personne de notre famille avait refait apparence en ville. Il s'agissait de mon cousin, Aimery, des souvenirs à l'évocation de son nom me reviennent en tête, comme quand on remet le nom sur une personne perdue de vue depuis longtemps.

Pour Aimery c'est bien le cas, on avait été relativement proche durant notre enfance, correspondant en ligne suites aux divers changements de vie entrepris. Ma mère ne parlant jamais vraiment des personnes sans raison, je me doutais qu'il devait y avoir une raison particulière à l'évocation de ce cousin perdu.
Elle m'informe qu'il est revenu vivre ici, sans vraiment expliciter plus que ça, appuyant sur le fait que je me sois fait un nom dans la ville, je pourrais peut-être l'aider dans sa nouvelle adaptation à cette nouvelle vie.

Si je n'avais pas forcement chercher à le recontacter plus tard, je me dis que lui non plus n'avait pas forcément fournis d'efforts dans ce sens. J'avais su que sa mère était morte, mais sans plus forcément, je me souviens même que ma mère était parti à l'enterrement. Un évènement auquel je n'ai pas vraiment participé, si ce n'est de mettre mon prénom sur une carte écrite par ma mère. Je me remémore cette période, je n'étais pas venu pas car je m'en fichais royalement, mais surtout car je m'occupais d'un petit garçon de même pas encore un an, de plus pour moi mon absence n'aurait pas vraiment été remarqué. Au final je n'avais pas vraiment été là, ni lui non plus dans un sens.

Mais aujourd'hui qu'il est en ville, je ne peux pas continuer de faire comme s'il n'existait pas vraiment, surtout quand ma mère me dit qu'il n'est pas au meilleur de son existence. Après tout je me verrais mal éduquer mon fils dans la bonté et la générosité si j'ignore une personne qui partage mon sang et qui n'a rient fait qui mérite d'être ignorée.
Je finis par prendre son numéro pour lui envoyer un message quelques jours plus tard, échangeant avec lui quelques banalités, avant de finalement lui proposer de passer à la maison le lendemain soir.

Le matin du jour donné, j'étais parti faire quelques courses avec Silas, car au final je ne fais rien sans lui, il est mon oxygène. J'ai l'impression d'être en apnée à chaque fois que je suis sans lui, les seuls moments où je me sens un peu moins en apnée sont quand il est : chez sa grand mère; chez des amis vraiment très proches; à l'école, car je sais qu'il est dans un environnement sécurisé dans lesquels je peux avoir confiance car il y a des personnes de confiance. Me retrouvant donc au magasin pour prendre de quoi faire des lasagnes, un tiramisu aux spéculos et des gyozas au poulet, mais aussi pour prendre deux trois petites choses pour la semaine en attendant les grosses courses.

La fin de la matinée je me lance dans la confection des choses qui vont prendre le plus de temps, Silas qui va bientôt avoir 8 ans se charge de monter le dessert pendant que je prépare les gyozas. L'après midi je fais des jeux avec mon fils, faisant un peu de lecture, il voulait connaître Harry Potter mais sans la lire, n'aimant pas quand c'est trop grand, préférant le fait de m'écouter lui lire.
Rapidement l'après midi touche à sa fin, j'envoie Silas se doucher rapidement pendant que je m'occupe de ranger un peu les choses qui traînent, restant ainsi alerte au moindre danger qui pourrait survenir dans la douche.

Une fois la douche fini, je peux me remettre aux fourneaux, lançant la cuisson des gyozas et lançant également les lasagnes faites un peu plus tôt également. Mettant Silas devant la télé le temps que j'aille me prendre une douche rapide également. Tous les deux propres et plutôt raccord niveau matière des tenues, je le fais m'aider à mettre la table pour trois.
Quand j'entend une personne frapper à la porte, je fais signe à Silas de couper ce qu'il regarde alors que je vais pour ouvrir à l'invité. En ouvrant la porte je souris à ce cousin que je n'aurais pas vraiment su reconnaître, me retrouvant en prise au courant d'air qui fait danser ma chemise crème en lin plutôt large.

"Salut, non ne te fais pas de soucis, on était prêt à te recevoir, je t'en prie entres. Enfin sauf Lala qui regardait Coco, mais il le connaît par coeur"
Fermant la porte derrière lui, je l'invite à rejoindre le salon tout en lui ouvrant la marche, j'avais compléter le haut de ma tenue par un short en lin de la même couleur ainsi qu'une paire d'espadrilles, ne voulant pas paraître trop habilé pour un simple diné.

Je fais signe à Silas de venir, mon fils vient se mettre tout contre moi, son visage lumineux ainsi que ses iris marins témoignent de sa tendresse, une harmonie de visage qui lui confère comme un air angélique. Bien que ce que je décrive puisse ne pas être objectif du fait de ce que je ressens pour celui qui est mon oxygène, mon coeur, mon âme, mon tout.

"Aimery, Je te présente mon fils, ma fierté, Silas" désignant le garçon vêtu d'un tee-shirt en lin couleur saumon qui se marie bien avec le crème de son short en lin également, qui se trouve à mes côtés.

Bonjour Aimery lui répond donc mon fils avec son sourire naturellement radieux.

Je lui présente rapidement le salon, lui indiquant qu'il pouvait prendre place dans le salon. "Pendant que je vais sortir l'apéritif, qu'est-ce que je peux te proposer à boire ? J'ai de la limonade maison, de l'oasis, du Fanta, du Coca, jus d'abricot ou un sirop ? Silas, de la limonade mon ange ? Ah oui pardon précision je n'ai pas une goutte d'alcool ici, désolé si tu en voulais"
Prenant en note la confirmation de son fils, il sort des verres qu'il dispose sur la petite table du salon.

Aimery Fairchild
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Âge : Je pense avoir arrêté de vivre à 18 ans. Je ne vois même pas les années passées, parce que ça n'a plus d'importance. Mais si on suit mon année de naissance, alors j'ai 25 ans.
Statut civil : Je suis célibataire. J'ai connu quelques amourettes par le passé, mais j'avoue que ça n'a plus été ma priorité depuis quelques temps. Et si je dois être totalement honnête, alors je crois que je n'ai jamais connu le véritable amour.
Métier : Je travaille au Dream and Eat, un café qui est aussi un bar à cupcakes, en tant que barista et c'est l'une des seules raisons de me lever le matin. Cet endroit est beau, mais également un peu magique. Et les clients sont tellement gentils... C'est un peu un repère.
Habitation : J'habite au Somesville, le quartier nord de la ville. C'est là que se trouve mon boulot, et j'avoue que c'est aussi le seul endroit où j'ai trouvé un appartement dans mes moyens alors... voilà.
Triggers : Violence extrême - Harcèlement - Violence sexuelle
Warnings : Dépression - Suicide - Mort - Alcoolisme
Rp : Disponibilité 4/5
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J'aime assez répondre rapidement à mes rp, je n'aime pas me faire attendre. J'ai pour habitude de faire au moins 10 lignes, j'aime assez décrire les actions. Je peux parler à la première ou à la troisième personne, mais pour Aimery ce sera à la première personne. Je fais habituellement mes rp en français, mais je peux tenter l'anglais (why not, preuve de ma bilinguité).

N'hésitez à me MP pour toute demande (pas toute quand même, modérez-vous)

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J’ignorais comment traduire ce que je ressentais en voyant Sacha. Sans doute de la culpabilité ; celle d’avoir perdu contact avec lui. Je ne pouvais pas blâmer la mort de ma mère, j’avais arrêté de lui parler bien avant ça. À ce jour, je ne savais toujours pas pourquoi nous avions arrêté. La vie avait fait son travail, peut-être. Nous n’étions plus dans le même pays, plus dans le même continent. On était souvent exposé au souci de décalage horaire, en tout cas juste avant qu’on arrête de se parler. Et la différence d’âge s’était sans doute faite ressentir un peu, en grandissant. Je devais encore voir le monde avec des yeux d’enfants quand lui commençait à devenir un adolescent. Et il devait avoir des amis, des tas d’amis. Je m’étais sans doute effacé pour ça, aussi. Déjà à l’époque, je refusais d’être un boulet qu’on devait se trainer par pure obligation. Et Sacha avait toujours été gentil et bien élevé ; il n’aurait jamais osé m’avouer qu’il ne souhaitait plus me parler. Alors ça avait dû être une motivation ; celle de le libérer d’un poids.
Mais il était devant moi, à cet instant. Et j’avais l’impression de voir un inconnu, mais que je connaissais d’une certaine manière. Tout ceci était bizarre, d’autant que Sacha de son côté n’avait pas l’air perturbé outre mesure. Il me souriait, il m’invitait à entrer. Je ne respirais pas la confiance en soi, mais j’entrais dans sa maison avec un sourire qui se voulait sincère. La vérité, c’est que j’étais beaucoup trop gêné par tout ça. Je revenais dans sa vie et pour une raison tellement nulle. Je n’avais aucune raison de parader, j’aurais plutôt souhaiter entrer dans un trou de souris pour me cacher, moi et ma honte. Sa maison était mignonne, élégante, lumineuse et joliment décorée ; l'inverse de ce taudis qui me servait d'appartement. Note à moi-même : ne jamais l'inviter à la maison, je n'en serais que trop honteux. Rapidement et après avoir refermé la porte derrière moi, son fils le rejoignit et je pu découvrir ce jeune garçon dont j’avais entendu parler par mon père, qui l’avait lui-même apprit par sa sœur. Sacha me le présenta pour dévoiler son prénom ; Silas. Ce dernier me salua, et je pu sentir mon sourire s’agrandir. Il avait l’air d’être un gentil petit garçon, et je trouvais ça formidable. J’en voyais beaucoup, au café, des jeunes personnes de son âge. J’avais beaucoup moins de mal à paraître naturel devant les enfants ; sans doute parce que ces derniers ne jugent pas, ou peu. Je n’avais pas l’impression de devoir faire semblant. Leurs présences me rassuraient aussi, d’une certaine manière. Voir Silas accompagné de son père, ça me détendait. Il était comme une bouée de sauvetage ; si je n’avais rien à dire à Sacha durant la soirée, alors je pourrais me raccrocher aux branches de son fils. « Bonjour Silas ! Ravi de faire ta connaissance. Désolé de t’avoir interrompu pendant Coco. » Je laissais un sourire appuyer mes excuses, alors que je réalisais n’avoir jamais vu ce dessin-animé. J’en connaissais les grandes lignes, encore grâce aux nombreux enfants qui venaient au café et qui chantaient parfois les chansons du film. Mais je n’avais jamais pris le temps de regarder les aventures de Miguel dans le pays des morts. Je suivais les deux maitres des lieux, m’asseyant sur le sofa aux côtés de Silas qui venait d’approuver le choix de la limonade. « Je veux bien du jus d’abricot, c’est gentil ! Tu as une superbe maison en tout cas. Tu vis ici depuis longtemps ? ».

J’avais honte de demander, parce que ça voulait dire que je n’avais jamais vraiment posé la question à qui que ce soit. Je n’avais que peu de contact avec ma tante depuis que j’avais quitté l’Angleterre et mon père, et avant ça je ne prenais pas la liberté de la contacter directement. Je me contentais de passer une tête lors de ses appels visios avec mon père, et j’en profitais pour entendre quelques informations par-ci par-là. Mais j’ignorais presque tout de la nouvelle vie de mon cousin, et d’ailleurs de la venue de son fils dans sa vie. Cela ferait d’autant de sujets de discussion. Il fallait parler de lui de toute manière ; ma vie n’avait rien d’intéressante, et parler de moi serait simplement trop déprimant. Je regardais Sacha sortir les verres. Je n’avais pas besoin d’alcool pour ce soir, mais je devais reconnaître que je buvais sans doute un peu trop ces temps-ci. Les psychologues de comptoir diraient que je noyais mon chagrin dans l’alcool, et ils auraient sans doute raison. Mais j’avais pas la force de faire autrement, et ma sobriété était le cadet de mes soucis. Je jetais un œil vers Silas. Voulais-je des enfants ? J’étais si loin de tout ça. Pourtant, j’avais l’âge de devenir père, sans doute. Mais je ne me voyais pas en devenir un. Je n’avais même pas saisi le moment où j’avais fait la transition entre mon adolescence et ma vie d’adulte, la mort de ma mère avait dû accélérer tout ça. Mais j’étais encore totalement perdu, d’une manière si générale qu’envisager d’avoir un enfant dans ces conditions aurait été de la maltraitance, d’une certaine manière. Et ce, même s’ils m’apportaient une certaine paix et une certaine sérénité, je ne pouvais être égoïste à vouloir d’un enfant pour cette raison. Je devais être sûr de pouvoir être le meilleur père possible. Ce n’était pas le cas actuellement. « Dis-moi Silas, tu m’en voudrais si je te dis que je n’ai jamais vu Coco ? Tu pourrais me dire de quoi ça parle exactement ? » J’essayais déjà de me rattacher aux branches de Silas, prénom qui voulait littéralement dire « forêt » en latin. Ça avait donc du sens. J’étais stressé, et parler de futilités tels qu’un dessin-animé me détendrait sûrement. Et parler de Coco, en sachant que Silas aimait ce film d’animation, me permettait aussi de créer un petit contact avec lui. J’aimais l’idée d’apparaître comme le cousin cool ; même si j’étais loin d’être cool.




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