All delighted people

tw : alcool, adultère, langage cru, mention de kidnapping, serial killer, vomi

fini de vider tes tripes, regan t'aide à te relever, ronchonnant sur ton état d'ébriété sévère. pourquoi t'as bu déjà matt ? tu ne t'en rappelles plus, c'est fini. le cerveau en off. pourquoi elle est là déjà ? soupir qui s'échappe d'entre tes lèvres. elle aura raison de toi, la belle regan trask. et elle gagne la partie, car tu dois définitivement donner ton adresse pour roupiller un moment, et surtout décuver. tu ronchonnes, enchaînant inspiration et soupirs.

Le chalet au bout de la rue de otter creek. On a loué avec les gars et Art.

t'as tellement honte de ton état, que tu n'oses pas croiser son regard. tu te remémores vos souvenirs quand la peau de ses mains glissent sur toi. c'était comme une évidence, quand vos prunelles se croisaient. c'était comme une évidence, quand tu te trouvais seul dans l'ascenseur avec elle. pourtant, il fallu du temps pour agir, réagir, obtenir un quelconque rendez vous. tu secoues la tête, cherchant à oublier ces souvenirs qui t'envahissent.

euh, tu vas vraiment me border, trask ?

prunelles qui s'ancrent dans les siennes, dans un geste de désespoir, tu cherches à te défaire de son aide, et t'éloigner. car, au fond, t'es un gros con perdu, webber.

tu vas pas me tuer dans mon sommeil au moins ?

tu ris comme un idiot à tes propres mots, manquant de tomber du trottoir dans l'euphorie du moment. tu soupires. et puis, tu tends la main vers elle. t'acceptes son aide. t'as pas le choix. déchet humain ayant besoin d'un sérieux moment de repos.

emmène moi où tu veux, trask !

et tu souris. un sourire débile. alcoolique notoire.

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Fini les âpres négociations, Matthew daigna enfin lui dire où il avait posé ses valises. Regan visualisait très bien le fameux chalet, qui était loué toute la saison estival aux touristes en tout genre. Pour le coup, c’était Webber le touriste. Avec les gars. De ce qu’elle avait cru comprendre, il y avait Ron dans le lot… et le fils de Matt, Arthur. Matt évitait soigneusement son regard, probablement mal à l’aise qu’elle le voit ainsi, ou tout simplement mécontent d’avoir croisé son chemin, et de sa présence. « T’as pas fait semblant ce soir, hein ? » ne put-elle s’empêcher de commenter au vu de son état. Allait-elle vraiment le border ? « Dieu du ciel, non ! » s’exclama-t-elle alors, dans un éclat de rire spontané. « Mais te coller sous le jet d’eau froide, ça j’en suis capable. Habillé, je précise. » Inutile de donner des idées grivoises à l’homme, éméché comme il était.

Pour l’heure, Webber paraissait surtout complètement paumé, l’implorant de ne pas le tuer dans son sommeil. Nouveau hoquet de la part de la capitaine, qui étouffa un nouveau rire. Mais finalement, ce fut Matt qui pris le parti de rire. Tout du moins, quelque chose de ressemblant. « Si je dois te tuer, je le ferais quand tu seras sobre. Ce ne serait pas intéressant autrement. » marmonna-t-elle, pince sans rire. Des envies de meurtres, elle en avait eu dans le passé, oh ça oui ! Lorsqu’elle avait découvert l’existence d’une Mme Webber. Amanda. Elle l’aurait volontiers étripé sur place. Matt, pas Amanda. Bon, cela lui avait passé avec le temps, fort heureusement.

Regan attrape alors la main qu’il lui tend enfin, signant sa capitulation. « Pour l’heure, je t’emmène seulement au chalet. Va pas te faire des films. » Simple mise en garde face au sourire idiot qu’il arborait soudainement. Au moins, son était d’ébriété lui simplifiait la tâche. S’il avait été tout à fait sobre, elle aurait eu beaucoup plus de mal à conserver son sang froid et à maintenir une apparente indifférence. Quand son regard croisait le sien, elle sentait ses tripes se nouer et son cœur s’accélérer. Même ivre mort, six ans plus tard, Matthew Webber avait toujours le même effet dévastateur sur son être. Maudit soit-il ! songea-t-elle tout en glissant sa main sous son bras pour l’aider à maintenir son équilibre. « Tu peux me dire pourquoi tu t’es mis aussi minable ce soir ? C’est pas à cause de moi, tu savais pas encore que j’étais ici. » ironisa-t-elle.

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souvenirs des prunelles de la blonde ancrés en toi, son sourire. une mine heureuse. une sensation de plénitude après avoir profiter d'une soirée ensemble. ils sont loin derrière toi, ces souvenirs qui te hantaient encore il y a quelques années. provocation d'évènements qui s'enchainent malgré toi. tu les as provoqué malgré toi, malgré toute l'attirance que tu as éprouvé pour elle. jolie regan trask dont le palpitant te faisait totalement vriller. aujourd'hui encore, on pourrait presque croire que ton boum boum pourrait exploser dans un enchainement de verres d'alcool et de sourires goguenards dans la direction de regan. pourtant, tu t'es mis trop minable pour être dragueur, enjôleur. tu t'es mis trop minable pour espérer quoi que ce soit ce soir. et encore moins avec une ancienne conquête comme elle.

tu te renfrognes quand elle exprime la possibilité de t'étriper quand tu seras sobre. loin de là l'idée de perdre la vie des mains d'une de tes plus belles conquêtes, hein, webber ? soupire qui s'échappe d'entre tes lèvres en dit long sur ton état d'esprit, et surtout sur la fatigue qui t'envahit. les effluves d'alcool qui émanent de toi. l'adrénaline redescend peu à peu, et tu réalises vraiment ce que tu fais, avec qui tu es.

putain, t'es minable, webber.

y a pas de raison précise.

si il y en a une, mais comment lui dire le divorce a été signé à cause de leur aventure ? comment lui dire que ton coeur s'est brisé en mille morceaux et que t'as quitté ton boulot de rêve pour devenir mécano du coin dans le montana ?

juste une vie qui part en couille depuis des années, et une envie de m'échapper une bonne fois pour toute.

sa main sous ton bras qui te retient. vous faites quelques pas en direction de la voiture. prunelles qui croisent les siennes.

j'ai bien le droit de profiter de presque la moitié de ma vie, hm ?

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De toute évidence, Matt était peu enclin à lui faire part des raisons de son alcoolisation ce soir-là. Sauf que la blonde n’était pas dupe. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il y avait une raison. Cependant, elle ne dit mot, attendant patiemment qu’il n’ajoute quelque chose. Méthode qui porta ses fruits, car il finit par reprendre la parole. Une vie qui part en couille, hm ? Certainement en référence à son divorce, du moins c’est ce que Regan supposait. Fallait pas tromper ta femme, eut-elle envie de rétorquer, sans pitié, mais elle se ravisa. Après tout, cela ne la regardait pas. Enfin, si, un peu, vu qu’elle était « l’autre femme ». Sauf qu’elle ignorait cet état de fait à l’époque. Autrement, elle n’aurait jamais flirté avec lui. Et n’en serait pas tombée amoureuse. Et puis, ce divorce n’avait peut être aucun lien avec leur « incartade ».

Refusant de se laisser attendrir par la déprime de Webber, sans doute un brin mesquine après avoir ruminé sa rancœur longtemps après leur séparation, elle se raidit imperceptiblement tandis qu’ils avançaient vers le véhicule de la capitaine. « T’es pas le premier ni le dernier à avoir divorcé hein. » lança-t-elle d’un air faussement désinvolte. Elle était en colère également. Contre lui, contre elle-même. De toute évidence, il aimait Amanda, suffisamment pour ruminer ainsi sur l’échec de ce mariage, malgré sa propre responsabilité. Elle avait aimé un homme qui en aimait une autre, et c’était faite avoir par ses belles paroles. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, hm ? » Elle se renfrogna, tout en arrivant devant la voiture et lâchant le bras de son compagnon. « J’ai connu ça aussi. » marmonna-t-elle en déverrouillant les portières. Oui, elle avait connu cette impression d’avoir tout perdu, de ne plus pouvoir être un jour heureux. Pas après son divorce avec Joseph, non. Mais lorsqu’elle avait quitté Matt, justement, et quitté le Montana pour Bar Harbor. Elle avait voulu croire au grand amour et au bonheur avec l’agent du FBI. La chute avait été rude. « J’suis sûre que tu ne manques pas d’en profiter de ta vie. Une femme dans chaque port, au rythme de tes enquêtes, non ? » Pour le coup, elle était réellement mesquine. Si Matt avait été infidèle, il n’était pas non plus l’archétype du salaud qui multiplie les conquêtes. Auquel cas cela lui aurait grandement facilité la tâche, autant six ans plus tôt que maintenant.  

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Ton regard se perd loin d'elle, ainsi que tes pensées les plus sombres, les plus désastreuses. La présence de Regan réveille en toi des tas de souvenirs, des tas de sentiments. Aussi loin que tu t'en souviennes, ça fait très longtemps que tu n'as pas profiter de la vie. Boire jusqu'à en crever. Une petite cuite n'a jamais fait de mal. Mais, à toi, si. Surtout dans la période difficile dans laquelle tu te tournes.

Tu te renfrognes quand elle t'annonce presque que ce n'est pas la mort de divorcer. T'aurais préféré que cela n'arrive jamais. Tu l'aimais si fort Amanda. Si tendrement. Si intensément. T'es tombé de haut, quand elle a déposé les papiers sur la table de salon, un soir, il y a des années.

Et tu tombes toujours de haut, parce que tu t'en remet pas.
Pas assez vide.

Debout à côté de la bagnole de Regan, tu t'accoudes au capot, en observant la jeune femme. Blonde. Toujours aussi jolie. Le regard intense. Elle te fait toujours le même effet, faut croire. Mais, t'es trop bête pour t'apercevoir que tu penses déjà à te faire à nouveau ton ex conquête, alors que t'es complètement murgé.

Je suis plus au FBI.

Ta mine s'assombrit. Ca fait combien de temps maintenant, Matt ? Pas mal d'années sont passés depuis ta démission. Le départ de Regan était de trop. L'histoire avec le tueur en série. Amanda. Le divorce. Et ton gamin qui ne te comprend pas et que tu ne comprends pas. Trop de choses à gérer.

Tes prunelles croisent celles de Regan.

Je suis mécano maintenant, figure toi.

Changement radical de vie pour toi, mais tu n'en es pas peu fier, au contraire.

Ca change hein ?

Tu te redresses, souriant de toutes tes dents, fier comme un coucou.

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Je ne suis plus au FBI.

Pour le coup, celle-là, elle s’y attendait pas. Lentement, Regan se tourna vers Matthew, l’interrogeant du regard. Il avait réellement quitté le FBI ? Elle se souvenait d’un agent impliqué, méticuleux, passionné. Un sens rare de la justice, et un instinct affûté. Pourquoi ? Mécano. Il était mécano. Se disant, Webber se redressa, de toute évidence fier de son changement de carrière. « Et bien… » Pour le coup, elle demeurait sans mot. Décidément, elle allait de surprise en surprise avec cet homme. « J’ai donc quitté un agent du FBI marié, et je retrouve un mécano divorcé ? » Elle lui jeta un regard appuyé. « Je dois avouer que tu es plein de surprises, Webber. » Pour changer, ça changeait, effectivement. « Pourquoi avoir quitté le FBI ? » Elle aurait pourtant juré qu’il avait ce boulot dans la peau, tout comme elle son job de flic.

Regan s’adossa au véhicule, réprimant un soupir, et se massa les tempes, sentant poindre un début de migraine. Cette situation paraissait tellement… folle. Impensable. « J’arrive pas à croire que de toutes les villes côtières des états Unis, tu aies choisi précisément Bar Harbor pour venir passer tes vacances ! C’est… dingue. » Dingue. C’était le mot. D’aucun y verrait peut être un signe du destin, de les réunir à nouveau ? Elle secoua la tête, comme pour chasser l’idée importune. Elle se redressa, et ouvrit la portière arrière de la voiture de patrouille. « Tu sais quoi Webber ? Je pense qu’il va falloir qu’on ait une sérieuse discussion tous les deux, quand tu auras décuvé. En attendant… » D’un geste de la main, elle désigna la banquette. « Je crois qu'il est temps que tu rentres à ton chalet dormir. » Et cela lui laisserait le temps à elle aussi de faire un peu de tri dans ses pensées et dans ses émotions, qui à cet instant précis représentaient un joyeux bordel à l’intérieur d’elle.

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T'échappes un rire quand elle compare l'ancien agent du FBI que tu étais, au vieux mécano ayant dépassé la quarantaine, que tu es devenu. Hélas, ta vie est parti en vrille, depuis son départ. Si elle avait répondu aux messages... Si elle avait répondu aux appels... Sans doute, aurait-elle déjà été mise au courant de ta misérable vie. Ton soupir qui s'échappe d'entre tes lèvres, en dit long sur ton état d'esprit, à l'instant où elle te parle. T'as honte. T'es devenu raté, c'est ce qu'elle essaye tant bien que de mal de te dire, de te faire comprendre. Comment un homme aussi doué que toi pour les enquêtes criminels a pu se retrouver si bas ? Hein, Webber ?

Tu n'as même pas la réponse.
Tu n'as aucunes réponses à lui apporter, à Regan.
Comme tu n'as su quoi dire à ton ex femme, concernant ta relation avec ton ancienne partenaire.
Comment dire à sa femme que son coeur bat si fort pour une blonde dont tu es tombé fou amoureux en quelques mois ?
Comment dire à son amante que tu es marié et que tu as un gamin ?
Comment avouer au monde entier que t'es un idiot qui ne sait pas prendre des décisions ?

La portière qui s'ouvre. Tu montes, silencieusement dans la caisse de Regan. Elle te désigne la banquette. Les paupières à mi closes, l'alcool dans ton sang te donnant presque encore la nausée. T'es devenu un raté, Webber...

T'as raison... On va devoir en discuter... Tu t'allonges sur la banquette arrière, de tout ton long. Le poids de ton corps écrasant les cousins des sièges dans un bruit de cuir froissé. Tu souffles bruyamment, comme bien installé, avant un bon somme. Tes paupières qui glissent pour chercher la silhouette de la blonde. Je suis désolé Regan. Mots légers, dans un souffle à peine audible, qui glissent d'entre tes lèvres. T'es tellement désolé de tout ce qui a pu se passer pour toi, pour elle, pour vous, jusqu'à aujourd'hui. J'ai tout foutu en l'air... Des brides de mots qui glissent d'entre tes lèvres, toujours. L'esprit embrumé par la fatigue, l'alcool. Les paupières closes. Le dos collé au cuir chaud de la banquette. Une main ramené sur le haut de ton crâne. La tête te tourne. Ma vie... Toi... Tu sombres lentement, fatigue d'envahissant, morphée t'appelant.