All delighted people

out of the forest, i come with my flowers
Je suis né à San Diego en Californie. Magnifique soleil, incroyables paysages et une énergie dynamique et festive en permanence. La vie là bas, c'est le top. Les gens sont souriants, s'aident les uns les autres, et la diversité de nos cultures est une vraie richesse.

Enfant unique, mon père et ma mère ont toujours eu beaucoup de temps à me consacrer. J'ai grandi avec pas mal de cousins et de cousines, ma famille vivant à San Diego depuis plusieurs générations.

C'est à l'âge de 6 ans que j'ai découvert la boxe. Enfant très actif à l'école, la maitresse a convoqué mes parents pour expliquer que je ne tenais pas en place. Alors ils m'ont inscrit dans un club, et c'est devenu très rapidement une passion.

Après 4 années à apprendre les rudiments de ce sport, et bien aidé par mon patrimoine génétique, le club décide de faire de moi son petit joyau, destiné à passer dans le monde professionnel. Et lors de mes 10 ans, j'ai gagné mon premier titre de champion du comté. Avec ce jour là une promesse, celle d'un jour soulever la ceinture de champion du monde.

L'école, par contre, c'est pas génial. Même si le sport m'aide à me canaliser, tout ces trucs qu'on me demande d'apprendre c'est difficile. Il n'y a pas grand chose qui rentre, hormis le combo lecture/écriture. Ne me demandez pas de vous raconter l'histoire des USA, je n'en ai strictement aucune idée.

Durant l'adolescence, alors que je suis au lycée et que je galère vraiment, je dois faire un choix entre continuer à me battre pour ne pas être en décrochage scolaire, et me battre pour devenir champion du monde de boxe. Le choix sera vite fait, un tuteur me fera les cours obligatoires à domicile, et moi je pourrais me consacrer à un entrainement toujours plus intensif.

Ma vie prend un premier tournant à 19 ans. Un choix important s'offre à moi. Mes performances dans le ring ne sont pas passées inaperçues, et deux des meilleurs clubs de boxe de la ville veulent me recruter. Après de longues hésitations, je rejoins l'Undisputed Gym, au détriment du House of Boxing Training Center. On y reviendra un peu plus tard.

A force de travail et d'acharnement, je passe enfin professionnel à 23 ans. Je savoure cette entrée dans la cour des grands, avec l'envie de tout fracasser. Pour mon premier combat, je gagne par KO à la 3ème reprise et de façon plutôt spectaculaire. Mon nom commence à circuler, et le large sourire que j'arbore sur les photos m'attribue le surnom de Andre "Good Boy" Williams.

Quatre années plus tard, je suis un boxeur bien établi dans le ranking, aux portes du top 10 depuis de nombreux mois. Mais ce qui devait arriver arriva, je commence à faire n'importe quoi. Moins de sérieux, plus d'argent, des fêtes à ne plus en finir, et même un mariage avec une fille qui demandera le divorce rapidement. Je comprends qu'elle ne m'a épousé que pour mon argent. Coup dur.

Deux années passent, c'est enfin la rédemption. Me remettre au travail a porté ses fruits, et j'entre enfin dans le top 10 de ma catégorie. Ce qui signifie qu'à n'importe quel moment je peux prétendre à un match pour un titre de champion du monde. Cela m'obsède à un point que plus rien n'a d'importance autour de moi.

Début d'année 2002, j'apprends que le titre WBA a été rendu vacant par John Ruiz, et la fédération cherche deux boxeurs pour combattre. Je parviens à remporter mon 21ème match en carrière, et je me hisse à la quatrième place du ranking. C'est officiel, je vais avoir mon combat pour le titre de champion du monde le 15 mai.

Et cette date sera probablement la plus importante de ma vie. 15 mai 2002, après une vie d'efforts, c'est la consécration. Je gagne mon combat et je deviens champion du monde poids lourds WBA de boxe anglaise. Rien que d'y repenser, j'en ai toujours des frissons.

Le bonheur sera de courte durée, car je perds le titre dès ma première défense contre Chase "The Bull" Anderson. Ou a-t-il été formé ? A la House of Boxing Training Center de San Diego. J'apprends peu de temps après qu'il a été entrainé dans la haine à mon égard, traitre que je suis d'avoir choisi le club rival.

Ma fin de carrière professionnelle interviendra à l'aube de mes 36 ans. Je n'aurais plus jamais de chance pour le titre, étant déjà passé de l'autre côté de la colline. Mais je ne regrette rien de ma carrière, car la promesse de devenir champion a été respectée.

Mon après carrière a été un peu compliqué, car il n'est jamais facile de vivre avec l'idée que les meilleures années de sa vie sont derrière soi. Je suis devenu coach dans mon club, ce qui leur a fait une très belle publicité, et j'y suis resté jusqu'à mes 45 ans.

C'est mon second divorce qui a conditionné ma volonté de partir de San Diego. Seize ans de vie commune, envolés dans les nuages des souvenirs. De ce second mariage sont nés trois enfants : un garçon en premier, puis deux filles. J'ai essayé de les initier à la boxe, mais sans succès. Trop de souvenirs douloureux, il fallait que je m'en préserve.

Lors d'un voyage sur la côte est, je découvre avec une agréable surprise le village de Bar Harbor. Un coin vraiment dépaysant, en pleine nature, idéal pour se ressourcer. J'y ai acheté une maison dans laquelle je passais du temps durant ma carrière lorsque j'avais besoin de faire le vide. Et d'ailleurs, j'y suis un résident régulier depuis une dizaine d'années, y ayant même ouvert une salle de boxe : le Good Boy Gym.